Sommaire

Des titres d'articles sur lesquels il suffit de cliquer pour être rediriger vers l"article en question...

Notez que les articles seront complétés, épaissis, petit à petit... Évidemment, ils n'ont aucune vocation à être exhaustifs, ils sont donc à prendre comme des brèves réflexions sur des thèmes qui me viennent à l'esprit au gré du vent...

- Un point de vue sur l'addiction ; 
- Dépendance affective ;
- Anxiété ;
- Pour être Soi ;
- Haute sensibilité  ;
- Personnes introverties et sur-élaboration ;
- Problématiques des plus jeunes ;
- Deuil : réorganisation de l'identité ;
- Organisation de la réalité en thérapie narrative ;
- La "norme" : de quoi il s'agit exactement ;
- Perspective Narrative : L'accompagnement comme travail d'équipe ;
- Choisir son psy, son thérapeute ;
- Borderline : Parole de patient ;
- Comment travaille-t-on le rapport à la norme ?
- Raisons qui peuvent motiver une consultation à la "rentrée" ;
- "traumas" : Approche de la thérapie narrative ;
- Un "trauma", qu'est ce que c'est ?
- Qq obstacles à la décision d'entamer une psychothérapie ; 

- Troquer intensité relationnelle  contre profondeur
relationnelle ;

- Le soutien et la psychothérapie ;
- Utilité du cadre en thérapie ;
- Résister à ce que la vie nous propose est source de souffrance ;
- Confiance en soi : perspective narrative ;
- Le diagnostique comme paravent ;
- Habitudes, friction limbique et frayage neuronal ;
- Confiance en soi, estime de soi ;
- Abus de langage et voies rapides de pensée ;
- Un point de vue sur le burn-out ;
- Perspectivisme et thérapie narrative ;
- Adolescence et harcèlement ;
- Réorganisation du réel;
- Comment les hormones nous influencent ;
- Dérèglement des circuits hormonaux et hyperphagie;
- Haute sensibilité, besoin de reconnaissance et sentiment de disqualification ;
- Psychologie Évolutionniste,  normes sociales et intégrité dynamique;

- Avancée transformationnelle, polyphonie intérieure et psychothérapie ;
- "Je pense trop" : Quantité vs qualité ;
- Confusions autour de l'introversion et l'extraversion ;
- "Trouver sa place", telle est la question ;
- Haute sensibilité vs hypersensibilité ;
- Complémentarité d'une pratique du yoga sur l'équilibre psy ;
- Biais cognitifs et métacognition ;
- Comment la thérapie narrative peut vous aider à surmonter anxiété, dépression et situation adverses en cette rentrée ;
Surmoi tyrannique : Un obstacle à apprivoiser ;

 Surmoi tyrannique : 

Un obstacle à apprivoiser


Ce surmoi autoritaire représente une instance intérieure qui peut nous accabler et miner notre bien-être psychologique. Comment apprendre à l'apprivoiser pour retrouver confiance et sérénité ?

Qu'est-ce qu'un surmoi tyrannique ?

Il se développe dans l'enfance et incarne l’ensemble des normes et des interdits intégrés à travers l’autorité parentale et sociale. Sa fonction est de guider nos actions en fonction de principes éthiques. Cependant, lorsque ce surmoi devient trop rigide, il peut se transformer en tyran se traduisant par une voix intérieure impitoyable qui génère culpabilité, auto-reproches et exigences impossibles. Ce surmoi devient alors un "juge" implacable, imposant des exigences parfois complètement irréalistes, pouvant perturber profondément la santé mentale.

Les effets négatifs

- Anxiété constante et dévalorisation de soi : La personne se sent constamment insuffisante, peu importe ses efforts. Elle porte un fardeau de culpabilité, croyant ne jamais être à la hauteur.
- Perfectionnisme destructeur : Cet état d’esprit pousse à la frustration et l’épuisement, l’individu cherchant sans cesse à atteindre des standards inaccessibles et au fond parfois non souhaités par le Moi réel...
- Comportements autodestructeurs : Ce surmoi tyrannique peut encourager des tendances à l’autopunition, les addictions, voire des pensées suicidaires.

Les origines

Les causes sont multiples : éducation trop stricte, basée sur la critique et les exigences élevées. Des expériences traumatisantes, telles que le rejet ou la maltraitance, contribuent également à la formation d’un surmoi implacable. Parfois, il émerge en réponse à une profonde angoisse ou à un vide affectif, comme un moyen de contrôle face à des conflits internes non résolus.

Comment l'apaiser ?

La première étape est de reconnaître son existence. À travers un travail thérapeutique, on peut explorer ses origines et les blessures profondes qui l’ont nourri. L’objectif est de développer une approche plus douce envers soi-même. Des outils comme la thérapie narrative vous amenant à vous demander qui veut ce que vous penser vouloir,  ouvre la voie à un processus qui vous permettra petit à petit de faire un pas de côté vis à vis des "il faut"....

Les bénéfices d'un surmoi tolérant

- Confiance en soi renforcée : La personne se sent plus à l’aise avec ses erreurs et ses imperfections, réduisant ainsi son stress.
- Amélioration des relations : En se jugeant moins durement, elle devient plus ouverte et tolérante envers les autres.
- Épanouissement personnel : Il encourage la créativité et l’audace, permettant de vivre pleinement ses passions sans être freiné par la peur de l’échec.

Vers une paix intérieure durable

Un surmoi tyrannique est une instance qui peut étouffer la joie de vivre et la confiance en soi. Cependant, en travaillant à reconnaître son influence et à apaiser cette voix intérieure sévère, il est possible de cultiver une relation plus douce avec soi-même. Un surmoi bienveillant devient alors un véritable allié, aidant à construire une estime de soi saine et à avancer avec plus de légèreté et d’authenticité.


Cf : https://www.aurelie-dugue-psychotherapie-maine-et-loire-49.fr/articles/#cc58ce12-f0e7-425c-9025-fda6bd526bdd: "Rapport à la norme".


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Aurélie Dugué - Psy Maine et Loire

Comment la Thérapie Narrative peut vous aider à surmonter 

anxiété, dépression 

et  situations adverses en Cette Rentrée 


La rentrée est un moment de renouveau, toutefois pour beaucoup, elle reste synonyme de stress, d'angoisse, ou de résurgences de difficultés. 
Il existe une voie pour aller mieux lorsque les défis semblent insurmontables. La thérapie narrative s'avère être un outil puissant contre l'anxiété et la dépression. Lorsque vous luttez il est facile de vous sentir prisonnier d'un cycle de pensées négatives. Ces pensées peuvent devenir tellement envahissantes qu'elles finissent par se substituer à votre identité,  renforçant ainsi le sentiment d'impuissance. 

Cette approche vous propose une approche différente. Nous considérons que ces pensées ne sont qu'une partie de votre histoire, mais pas TOUTE votre histoire. En examinant ensemble le récit que vous vous racontez à propos de vos peurs, de vos échecs, et de vos espoirs, sont rendus visibles des moments où vous avez réussi à surmonter des défis, des forces que vous avez oubliées ou sous-estimées. En revisitant ces moments, vous pouvez commencer à voir l'anxiété et la dépression qui ont envahi votre réalité sous un nouvel angle, comme des éléments que vous pouvez comprendre et modifier, plutôt que des réalités immuables. 

Aborder les situations adverses avec la thérapie narrative permet de changer de perspective face aux marques profondes qu'elles ont laissé et qui influencent notre manière de penser, de ressentir, et de réagir aux situations de la vie. Il s'agit d'offrir un espace sécurisé pour explorer ces expériences difficiles, sans pour autant les laisser définir qui vous êtes. Plutôt que de vous voir comme une victime figée dans le temps, vous redécouvrez les ressources qui vous aideront à comprendre comment les obstacles ont façonné votre histoire, et comment vous pouvez redéfinir cette histoire pour retrouver un sentiment de contrôle et d'identité. Il ne s'agit pas de nier ce qui s'est passé, mais de réexaminer ces événements d'une manière qui vous permette de récupérer votre pouvoir et votre capacité de croissance. 

Comment la thérapie narrative peut-elle faire la différence ? 


Réduction de l'anxiété
En travaillant sur les récits qui alimentent vos peurs, vous pouvez apprendre à les déconstruire et à les remplacer par des perspectives plus riches et constructives. Soulagement de la dépression
En identifiant les moments leviers et en changeant le récit négatif que vous entretenez sur vous-même, vous pouvez commencer à voir la lumière au bout du tunnel.
Guérison des petits et grands trauma.s
En revisitant les expériences passées à partir d'une autre perspective, vous pouvez transformer la manière dont elles affectent votre présent et votre futur. 

Pourquoi commencer maintenant ? 

La rentrée = transition


Même si elle peut sembler accablante, elle est aussi une opportunité de changement. 
Si vous vous sentez prêt à faire face à ce qui vous retient, ou simplement curieux de voir si une autre approche peut vous aider, la thérapie narrative pourrait être le bon choix pour vous. 
Je suis là pour vous soutenir dans ce processus, pour vous aider à réécrire votre histoire de manière à ce qu'elle reflète votre véritable potentiel et votre capacité à surmonter les obstacles. 

Faisons ensemble le premier pas vers une vie plus équilibrée et plus épanouissante.

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Aurélie Dugué 

 Psy - 49

Biais Cognitifs, Métacognition

 et effets sur le comportement

 
Pourquoi j’accorde tant d’importance aux prises de conscience des mécanismes raisonnement et à l'impact des biais cognitifs ? 
Se saisir de ses propres mécanismes psychiques permet d’agir sur eux, puis éventuellement, à terme, de réduire les comportements non désirés.

On entend souvent dire qu’il faut faire la différence entre comportement et motivation... (Ne pas taper sur le messager qui ne fait que porter un message) :  Revenir à ses motivations profondes, prendre conscience de l'impacte logiques "déformantes" sur les motivations originelles et enfin agir sur des comportements devenus inadéquates.
En tant que praticiens, nous savons que les comportements des individus sont souvent influencés par des schémas de pensée profondément ancrés et par divers biais cognitifs. Comprendre et mettre en lumière ces schémas est un outil puissant pour aider nos patients à modifier des comportements ayant des effets non désirés :

Mode de raisonnement
Le mode de raisonnement d'un individu est la manière dont il ou elle traite l'information, prend des décisions et résout des problèmes. Ce processus est influencé par diverses expériences passées, croyances, et habitudes mentales : eux aussi produits de la socioculture dans laquelle le sujet évolue, la carte génétique et hormonale avec laquelle ce même individu est né, bref, une infinité de facteurs viennent produite le mode de raisonnement unique de chaque individu... Lorsqu'une personne devient consciente de son propre mode de raisonnement, elle peut identifier les schémas de pensée qui conduisent à des comportements non désirés.
Par exemple, une personne qui se sent souvent rejetée peut avoir développé un schéma de pensée basé sur l'attente du rejet, interprétant les actions des autres comme des signes de désintérêt ou de rejet, même lorsque ce n'est pas le cas. En prenant conscience de ce schéma, la personne peut commencer à remettre en question ces interprétations automatiques.

Biais Cognitifs...
... ces distorsions systématiques dans la manière dont nous traitons l'information. Ils peuvent mener à des erreurs de jugement et à des comportements inadaptés. Voici quelques biais communs (vraiment quelques parce qu’il serait inapproprié de les lister de manière exhaustive ici tant il y en a) et leur impact sur le comportement :

Biais de Confirmation : La tendance à rechercher, interpréter et se souvenir de l'information d'une manière qui confirme nos croyances préexistantes. Cela peut renforcer des comportements basés sur des croyances erronées. Solution : Encourager les patients à rechercher activement des informations qui contredisent leurs croyances et à considérer ces informations de manière objective.

Biais de Négativité : La tendance à accorder plus de poids aux expériences négatives qu'aux expériences positives. Cela peut entraîner une perception pessimiste et des comportements d'évitement. Solution : Aider les patients à équilibrer leur perception en prenant conscience des aspects positifs de leurs expériences et en les valorisant.
Biais d'Ancrage : La tendance à se fier de manière excessive à la première information reçue (l'ancre) lors de la prise de décisions. Cela peut limiter la capacité à évaluer les situations de manière complète et impartiale. Solution : Apprendre aux patients à questionner et réévaluer les premières impressions et à considérer d'autres perspectives.

Origines évolutives des biais cognitifs
Il est important de comprendre que ces biais cognitifs ne sont pas simplement des erreurs aléatoires de pensée, mais plutôt des stratégies adaptatives qui ont évolué pour favoriser la survie de nos ancêtres (très loin les ancêtres, ok ? #Lucy l’australopithèque). Les biais cognitifs ont souvent été des réponses avantageuses dans des environnements ancestraux où les décisions rapides et les heuristiques simples pouvaient faire la différence entre la vie et la mort.
Biais de Confirmation : En renforçant les croyances préexistantes, ce biais aidait nos ancêtres à maintenir des convictions solides et cohérentes, favorisant des actions rapides et décisives face à des menaces potentielles. Biais de Négativité : Accorder plus de poids aux expériences négatives pouvait être crucial pour la survie, car identifier et se souvenir des dangers potentiels permettait d'éviter des situations dangereuses à l'avenir.
 Biais d'Ancrage : S'appuyer sur la première information reçue permettait de prendre des décisions rapides sans nécessiter une analyse exhaustive, ce qui était utile dans des situations de survie où le temps était un facteur critique.

Pratique de la Métacognition
La métacognition, ou la réflexion sur sa propre pensée, est un outil crucial pour identifier et modifier les schémas de pensée et les biais cognitifs. En encourageant les patients à pratiquer la métacognition, les psychologues peuvent aider à créer une distance entre l'individu et ses pensées automatiques, facilitant ainsi un changement de comportement.

Stratégies :
- Journal :  Tenir un journal des pensées et émotions pour identifier les schémas récurrents et les biais cognitifs, outil à élaborer en séance par la suite.
- Questionnement "socratique" : Les questions ouvertes utilisées en consultation guident les personnes à examiner la pertinence de leurs raisonnement afin de leur permettre de faire un pas de côté vis-à-vis de la perspective existante et considérer un peu différemment la « carte » de leur territoire.
- Réflexion post-événement : Encourager les personnes à réévaluer des situations passées et à analyser comment croyances et biais ont influencé leurs comportements. 

 

Mettre de la conscience sur son propre mode de raisonnement et la place des biais cognitifs est une démarche essentielle pour réduire les comportements ayant des effets non désirés. Les thérapeutes ont un rôle clé à jouer pour guider les personnes dans cette prise de conscience et les aider à développer des stratégies pour modifier leurs schémas de pensée et comportements. 


Aurélie Dugué - Psy 49

 

Complémentarité d'une pratique du yoga sur l'équilibre psy


Du point de vue de la neurologie, le yoga semble influencer positivement le fonctionnement du système nerveux, ce qui peut avoir des effets bénéfiques sur les états psychologiques. Voici quelques mécanismes neurologiques qui pourraient expliquer les bienfaits du yoga sur la santé mentale.

Le yoga peut aider à réduire l'activité du système nerveux sympathique, responsable de la réponse au stress, et à augmenter l'activité du système nerveux parasympathique, qui favorise la relaxation. Cela peut se traduire par une réduction des niveaux de cortisol, l'hormone du stress, et une diminution de l'anxiété.

Des études ont montré que la pratique régulière du yoga peut augmenter les niveaux de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, qui sont associés à une meilleure régulation de l'humeur et à une diminution des symptômes de la dépression.

Le yoga encourage la pleine conscience et la conscience du moment présent, ce qui peut aider à renforcer la connexion entre le corps et l'esprit. Cela peut aider à réduire les ruminations mentales et à promouvoir un sentiment de calme et de clarté mentale.

Le yoga implique souvent des exercices de respiration contrôlée, qui peuvent aider à réguler les réponses émotionnelles en modifiant l'activité du système nerveux autonome et en favorisant un état de calme et de relaxation.

Certaines recherches suggèrent que la pratique régulière du yoga peut réduire l'inflammation dans le corps, ce qui peut également avoir des effets positifs sur la santé mentale, car l'inflammation chronique est souvent associée à la dépression et à d'autres troubles de l'humeur.

En résumé, le yoga semble exercer ses bienfaits sur les états psychologiques en influençant positivement le fonctionnement du système nerveux, en réduisant le stress, en améliorant l'humeur, en renforçant la connexion esprit-corps, en favorisant la régulation émotionnelle et en réduisant l'inflammation. C'est donc bien un outil pertinent afin de contribuer à une meilleure équilibre psychologique.



Les expressions "haute sensibilité" et "hypersensibilité" ne recouvrent pas les mêmes définitions !



La différence entre la haute sensibilité au sens d'Elaine Aron et l'hypersensibilité réactionnelle réside dans leur origine et leur manifestation. La haute sensibilité, selon les travaux d'Elaine Aron, se réfère à une sensibilité innée et constitutionnelle de l'individu, caractérisée par une perception accrue des stimuli sensoriels, émotionnels et cognitifs. Les personnes hautement sensibles peuvent être plus réceptives aux détails subtils de leur environnement et ressentir les émotions plus intensément.
En revanche, l'hypersensibilité  (le plus souvent réactionnelle) fait référence à une réponse exacerbée à des stimuli spécifiques ou des situations particulières, souvent en réaction à des expériences passées ou à un environnement stressant. Elle peut résulter de traumatismes antérieurs, de troubles de l'anxiété ou de troubles de l'humeur, et se caractérise par des réactions émotionnelles intenses et souvent débilitantes face à des déclencheurs spécifiques.  Donc, en général, lorsqu'on parle d'hypersensibilité, on sous-entend souvent qu'elle est réactionnelle, c'est-à-dire qu'elle est une réponse exacerbée à des stimuli spécifiques ou des situations particulières. Cependant, il est important de noter que le terme "hypersensibilité" peut être utilisé de différentes manières selon le contexte. Dans le cadre de la psychologie ou de la psychiatrie, il est courant de l'associer à des réponses émotionnelles excessives ou inadaptées. En revanche, la haute sensibilité, selon la théorie d'Elaine Aron, est considérée comme innée et constitutive de la personnalité. Ainsi, on pourrait dire que la haute sensibilité est souvent comprise comme étant innée, tandis que l'hypersensibilité est généralement perçue comme étant réactionnelle.





"Trouver sa place"

 

Facettes d'une demande 

fréquente 


 Le besoin naturel de réalisation personnelle génère bien souvent, entre autres, ce désir de "trouver sa place"... La personne s'engage alors dans un voyage introspectif complexe et profond. Cette aspiration se teinte de nombreuses nuances, chaque individu ayant sa propre interprétation et expérience de ce que cela signifie. Essayons explorer les multiples facettes de cette demande.

La "place", comme endroit de l'identité personnelle et de l'identité Sociale


Pour certains, "trouver sa place" évoque le besoin de trouver un sentiment d'appartenance dans le monde et dans "son" monde : famille, communauté, donc de sa socio-culture au sens large comme restreint. Cela implique souvent une  compréhension plus profonde de la manière dont ils s'intègrent dans leur environnement.

 La "place" comme endroit de réalisation 

personnelle, au sens d'édification personnelle


Pour d'autres, "trouver sa place" est lié à la recherche d'un but ou d'un sens dans la vie. Cela peut impliquer la poursuite de passions, de talents et de valeurs personnelles, ainsi que la création d'une vie qui résonne avec qui ils sont vraiment. 
Il peut s'agir d'activités et pratiques visant à améliorer différents aspects de la vie d'une personne, comme le développement de compétences, la croissance personnelle, la santé mentale et émotionnelle, la réalisation d'objectifs et le bien-être général.

  Guérison, réparation et acceptation de Soi : 

La "place", comme endroit de croissance.


Parfois, cette aspiration découle de blessures passées, de traumatismes ou de conflits non résolus. Cela peut impliquer un travail de guérison émotionnelle, de pardon et de réconciliation avec soi-même et avec les autres, et une acceptation profonde et inconditionnelle de soi-même. 

La quête : Exploration,  expérimentation, 

élaboration, développement


La quête de "sa place" peut signifier une exploration active de différentes identités, rôles et modes de vie. Cela peut prendre la forme d'expériences,  d'essais et d'erreurs. Tout au bout se trouve toujours l'évolution, le changement, l'édification, l'actualisation de la personne.

Quête d'apprentissage : Adaptation et Flexibilité

Cette recherche d'équilibre peut nécessiter de développer une capacité à s'adapter aux changements de circonstances et de contextes. Cela peut impliquer un travail sur la flexibilité mentale et la capacité à naviguer avec succès à travers les défis que nous offre la vie.
Évidemment, cette expression est profondément personnelle. Impliquant un travail sur l'identité, la réalisation de soi, une guérison émotionnelle, une acceptation de soi, une découverte d'endroits de la personne encore non rendus visibles. Chaque individu peut entreprendre ce voyage ouvrant toujours sur l'authenticité, et débouchant sur un sentiment de connexion profonde avec soi-mêmes aussi bien  qu'avec le monde qui l'entoure.

L'Importance de la Dimension Relationnelle 

L'angle relationnel de la problématique  reste essentiel.

La première des relations :  Soi-même - "Je" est un autre" disait J. Lacan...

Avant de pouvoir trouver sa place dans le monde extérieur, il est souvent nécessaire de trouver un sentiment de connexion et d'harmonie avec soi-même. Cette dimension est essentielle afin d’expérimenter congruence et alignement...

Puis, vient la relation avec les autres


Les interactions avec les autres façonnent notre perception de nous-mêmes, influencent notre posture face aux normes socio-culturelles, au
"zeitgest" qui signifie littéralement « esprit du temps ». 
Ce terme emprunté à la philosophie allemande : https://fr.wikipedia.org/wiki/Zeitgeist).


L'impact des expériences relationnelles passées peut engendrer des effets à long terme


Les expériences relationnelles passées peuvent laisser une empreinte profonde sur notre perception de nous-mêmes et sur notre sentiment sécurité. La psychothérapie, explore ces expériences afin de permettre un changement de perspective parfois nécessaire pour guérir certaines blessures émotionnelles et laisser des schémas relationnels plus sains émerger.
Un manque de validation ou un besoin de reconnaissance non considéré peut entraîner des sentiments d'isolement, d'inutilité et de déconnexion, ce qui rend la recherche "de place" d'autant plus pressante.

Bien que cette recherche reste profondément ancrée dans une dynamique relationnelle,  en explorant ces relations de manière réfléchie et en travaillant à créer des connexions plus saines et plus authentiques, il devient possible de trouver un sentiment de juste équilibre entre un être qui s'harmonise avec le monde et une posture qui fait écho à ses propres valeurs et principes de vie.

On ne peut évoquer la dynamique relationnelle sans évoquer le besoin d'appartenance, 

indispensable à la survie des petits humains que nous sommes...


L'appartenance est l'un des besoins fondamentaux de l'être humain profondément enraciné dans notre nature sociale et émotionnelle -  (3e niveau de la pyramide de Maslow -  (Cf : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins). Ce besoin influence grandement notre bien-être psychologique et émotionnel. Trouver sa place implique souvent un besoin de validation et de reconnaissance de la part des autres membres d'une communauté. Cette validation sociale contribue à nourrir le besoin inné d'appartenance et à renforcer les liens sociaux, c'est le reliquat d'une question de survie !

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Du point de vue évolutionniste, cette hiérarchie peut être comprise comme un héritage de notre passé ancestral.
Les besoins physiologiques, tels que la nourriture, l'eau et le sommeil, sont les plus fondamentaux, car ils sont nécessaires à la survie de l'individu et de l'espèce. Ces besoins sont étroitement liés aux exigences de base pour maintenir la vie et ont été façonnés par des millions d'années d'évolution.
Ensuite, les besoins de sécurité, tels que la sécurité physique, l'abri et la stabilité, sont également cruciaux pour la survie. Dans un environnement préhistorique potentiellement hostile, les ancêtres humains devaient se sentir en sécurité pour se protéger des dangers extérieurs tels que les prédateurs et les éléments naturels.
Les besoins d'appartenance et d'amour reflètent notre nature sociale. Les humains sont des êtres sociaux qui ont évolué dans des groupes pour se protéger, se reproduire et élever leur progéniture. Les relations sociales et l'appartenance à un groupe étaient essentielles pour la coopération et la survie collective. Les petits singe que nous étions ne survivaient pas bien longtemps s'ils se trouvaient rejetés de leur clan.
Les besoins d'estime sont également influencés par l'évolution, car ils sont liés à la reconnaissance sociale, à l'estime de soi et au statut au sein du groupe. Dans les sociétés primitives, être respecté et apprécié par ses pairs pouvait garantir un meilleur accès aux ressources et augmenter les chances de survie et de reproduction.
Enfin, les besoins d'accomplissement de soi représentent le désir de réaliser son plein potentiel, ce qui peut également être interprété comme une stratégie adaptative pour maximiser les chances de succès et de survie dans un environnement évolutif.
En résumé, les besoins de Maslow peuvent être considérés comme un héritage de notre passé évolutif, façonnés par les pressions de la sélection naturelle et adaptés pour répondre aux exigences de survie et de reproduction dans des environnements ancestraux.

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Contre-intuitivement, répondre à son besoin d'appartenance en "trouvant sa place" 

permet l'élaboration de notre autonomie et indépendance

Effectivement développer l'empire sur soi-même  (avoir un contrôle ou une maîtrise sur ses propres pensées, émotions, actions et comportements. Cela implique une capacité à réguler ses réactions, à prendre des décisions réfléchies et à maintenir une certaine discipline personnelle. En d'autres termes, avoir de l'empire sur soi-même implique une forme d'autorégulation et de volonté qui permet de diriger sa vie de manière consciente et intentionnelle)  implique de nourrir ses valeurs d'autonomie et d'indépendance. En se sentant en sécurité, maître de soi et en confiance dans sa propre peau, on est équipé pour naviguer dans le monde de manière authentique, en congruence.
Cela permet de mettre un frein à une éventuelle dépendance relationnelle, on développe la compétence de se ressourcer en profondeur en soi-même, sans plus que ce soit là une manière de se cacher.

Il en découle, qu'une "place" est épanouissante quand elle est choisie 

Ainsi, bien l'appartenance à un groupe ou à une communauté joue un rôle important dans nos vies, il est tout aussi crucial de cultiver un sentiment d'appartenance envers soi-même en premier lieu. C'est en nourrissant cette connexion profonde avec notre être intérieur que nous pouvons véritablement trouver notre place dans le monde. L "Être" troque alors profondeur contre intensité.

 Les Styles d'Attachement (Au sens de Bowbly) peuvent colorer ce que l'on met la quête....

Cette problématique peut être étroitement liée aux différents styles d'attachement décrits par Bowlby (Cf.  https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Bowlby). Voici comment cela peut se manifester :

Attachement Sécurisé

Les individus avec un attachement sécurisé ont généralement une confiance en soi et en autrui. Ils se sentent en sécurité dans leurs relations et sont capables d'explorer le monde avec confiance. Pour eux, la question de "trouver leur place" peut être moins prégnante, car ils ont un sentiment de sécurité émotionnelle de base qui leur permet d'explorer et d'expérimenter librement.

Attachement Anxieux

Les individus avec un attachement anxieux peuvent avoir tendance à rechercher constamment la validation et la proximité dans leurs relations. La question de "trouver sa place" pour ces individus peut être associée à un besoin de réassurance constante de la part des autres.

Attachement Évitant

À l'inverse, les individus avec un attachement évitant ont tendance à éviter l'intimité émotionnelle et la dépendance dans leurs relations. Leur quête de trouver leur place peut être marquée par un désir de liberté et de détachement par rapport aux autres.

Attachement Désorganisé

Les individus avec un attachement désorganisé peuvent avoir une relation confuse et instable avec leurs figures d'attachement. Leur quête de trouver leur place peut être particulièrement difficile car ils peuvent avoir du mal à se sentir en sécurité dans leurs relations.

Ainsi, la problématique peut être influencée par le style d'attachement de l'individu. En explorant ces schémas d'attachement, les individus peuvent mieux comprendre leurs besoins relationnels et travailler vers un sentiment plus profond d'appartenance et d'épanouissement personnel.





Pour conclure - pour le moment - je dirais que cette quête de place dans le monde est une exploration profonde et parfois tumultueuse de notre identité, de nos relations et de notre chemin dans la vie. C'est un voyage qui demande courage, introspection et engagement envers soi-même. Au bout de ce chemin, notre colonne vertébrale s'est solidifiée, elle permet une posture affermie  face aux défis de la vie.

En examinant nos schémas d'attachement, en explorant nos relations avec nous-mêmes et avec les autres, nous sommes en mesure de révéler les fondations sur lesquelles nous construisons notre réalité. Cette quête nous permet de découvrir nos forces et nos faiblesses. Et à mesure que nous nous relions à notre authenticité, nous trouvons une place qui nous est propre, un endroit où nous pouvons être pleinement nous-mêmes.

Toutefois, la recherche ne se termine pas là. Elle nous invite également à réorganiser notre réel, à voir le monde avec de nouveaux yeux, à trouver de nouvelles perspectives et à embrasser de nouvelles opportunités. C'est finalement un processus continu de croissance et de transformation, où chaque expérience nous enrichit et nous renforce un peu plus.


Bien à vous...

Psy - 49

Aurélie Dugué



 



Introversion et Extraversion : 

Dévoiler les subtilités 

de la personnalité


L'introversion et l'extraversion sont des concepts fondamentaux dans la psychologie de la personnalité, développés par Carl Jung. Ils décrivent la manière dont une personne tire son énergie de son environnement. Ces deux traits ne sont pas simplement des étiquettes, mais plutôt des dimensions complexes qui façonnent la façon dont nous interagissons avec le monde. Pour ceux qui me connaissent je vais encore rabâcher : ce qui compte, ce n'est pas "quoi" c'est "comment" ! Na !

Introversion : Une énergie intérieure
Les individus introvertis trouvent leur énergie en se retirant dans leur monde intérieur. Ils préfèrent des environnements calmes et ont besoin de temps seul pour se ressourcer. Cela ne signifie pas nécessairement qu'ils sont timides ou réservés, mais plutôt qu'ils sont plus enclins à réfléchir profondément avant de s'exprimer. Les introvertis peuvent être tout à fait sociaux, mais leurs interactions peuvent être très sélectives et axées sur des conversations significatives.

Extraversion : Une énergie externe
Les personnes extraverties, en revanche, sont alimentées par des interactions sociales. Elles sont généralement sociables, énergiques et trouvent du réconfort dans la présence d'autres personnes. Les extravertis sont souvent perçus comme bavards et expressifs, mais cela ne signifie pas qu'ils manquent de profondeur. Leur énergie s'accroît grâce aux relations sociales et aux activités de groupe.


Différencier l'introversion de la timidité et de la réserve

Il est essentiel de distinguer l'introversion de la timidité et de la réserve. Être introverti ne signifie pas nécessairement être timide. La timidité est une appréhension ou une nervosité dans des situations sociales, tandis que la réserve implique généralement une nature plus discrète et réservée. Une personne introvertie peut être à l'aise socialement, mais elle préfère des interactions de qualité plutôt que la quantité.
Oui, il est tout à fait envisageable d'être introverti ET  accorder bcp d'importance à la "relation"...

L'Extraversion sans confiance en soi

Il est également important de noter que l'extraversion ne garantit pas une confiance totale en soi. Certaines personnes extraverties peuvent masquer un manque de confiance en elles par une apparence extérieure dynamique. Elles peuvent être extraverties dans des situations sociales, mais en privé, elles peuvent ressentir des doutes et des incertitudes. La confiance en soi est une dimension distincte de la personnalité qui peut varier indépendamment du degré d'extraversion.

L''introversion et l'extraversion sont donc des traits complexes qui influencent notre façon d'interagir avec le monde. Ils ne doivent pas être confondus avec la timidité, la réserve ou la confiance en soi. Comprendre ces nuances permet une appréciation plus profonde de la diversité humaine et de la richesse des différentes personnalités qui contribuent à notre société.



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Psy 49



"Je pense trop" :  

Quantité vs qualité  !



Il existe une idée commune selon laquelle certaines personnes "pensent plus" que d'autres. Cependant, il est essentiel de comprendre que la pensée ne peut être simplement mesurée en quantité, mais plutôt en qualité. Chacun de nous a son propre monde intérieur, façonné par nos expériences, émotions et perspectives uniques.
La pensée excessive souvent associée à des moments stressants ne signifie pas nécessairement une surabondance de pensées, mais plutôt une concentration sur des pensées stressantes. En d'autres termes, il n'est pas question de la quantité de pensées, mais de la qualité de celles-ci.
Les pensées qui nous traversent sont le reflet de nos préoccupations, de nos peurs et de nos aspirations. Parfois, elles peuvent sembler incessantes, surtout lorsque les défis et les pressions de la vie s'accumulent. Cependant, il est crucial de se rappeler que la clé ne réside pas dans la réduction du nombre de pensées, mais dans la transformation de leur nature.

Observer attentivement nos pensées stressantes peut être le premier pas vers une prise de conscience. Prendre note de ces pensées, sans jugement, permet de mieux comprendre leur origine et leur impact sur notre bien-être mental. Ce processus de prise de conscience peut nous aider à réaliser que ce n'est pas la quantité de pensées qui pose problème, mais la qualité de celles qui monopolisent notre esprit.

Cultiver des pensées positives et constructives peut devenir une habitude puissante. En remplaçant progressivement les pensées stressantes par des pensées plus optimistes, on peut influencer positivement notre état d'esprit. 
La méditation, la pleine conscience et d'autres pratiques similaires peuvent également contribuer à développer une relation plus saine avec nos pensées.

En conclusion, il est important de comprendre que personne ne "pense plus" que quelqu'un d'autre de manière intrinsèque. La richesse de nos pensées réside dans leur qualité, dans la manière dont elles façonnent notre perception du monde et influent sur notre bien-être émotionnel. En prenant conscience de nos pensées et en cultivant délibérément une mentalité positive, nous pouvons embrasser un voyage vers une pensée plus éclairée et épanouissante.


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Psychothérapie 49

Confiance en Soi et Estime de Soi


Les concepts de confiance en soi et d'estime de soi sont souvent utilisés comme s'ils étaient équivalents, synonymes...Pourtant, ils représentent des aspects distincts de la considération qu'une personne a pour elle même.
En consultation, il n'est pas rare que les individus confondent ces deux notions, ce qui peut compliquer la compréhension des problématiques sous-jacentes.

La confiance en soi se réfère à la croyance en ses propres capacités, compétences et jugements. Elle est souvent liée à la performance et à la réalisation de tâches spécifiques.
L'estime de soi est une évaluation globale et subjective de sa propre valeur en tant qu'individu, indépendamment des réussites ou des échecs.

 Interdépendance et Influence Mutuelle
Bien que distinctes, la confiance en soi et l'estime de soi sont bel et bien en interaction. Une confiance en soi élevée peut renforcer l'estime de soi, tandis qu'une faible estime de soi peut compromettre la confiance en soi. Par ex, une série d'échecs peut ébranler la confiance en soi, par conséquent, affecter l'estime de soi.
Néanmoins, il arrive aussi que certaines personne aient une haute estime d'elle-même et une confiance en eux-mêmes quasi absente. L'inverse est également vrai.

 Origines et Développement
Les expériences de l'enfance, y compris bien sûr les interactions familiales, jouent un rôle crucial dans la formation de la confiance en soi et de l'estime de soi. Les messages positifs ou négatifs reçus pendant la croissance influencent la narration dans laquelle le petit homme va se trouver pris, de laquelle encore découlera la perception qu'il aura de lui même plus tard.
Rappelons qu'avec les prises de conscience pertinentes, toute narration, peut être modifiée, si toutefois celle-ci est vécue comme toxique.

Approches narratives quand une personne se trouve prise dans un processus douloureux
Les approches peuvent  varier ...  Toutefois il est possible d' identifier les récits dominants qui guident la perspective à partir de laquelle les expériences sont analysées. Puis il est question d'ouvrir la voie à des perspectives alternatives, que le "système 1" * de la psyché oblitère.
Il s'opère une déconstruction des récits limitants en examinant les croyances sous-jacentes et en explorant des interprétations différentes, c'est le fameux "pas de côté" que l'on m'a transmis et auquel je tiens tant aujourd'hui...En identifiant les valeurs fondamentales et les intentions, de nouvelles perspectives s'ouvrent et le possibilité de re-devenir auteur de sa vie se fait jour.

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*  Le concept de "système 1" et "système 2" a été introduit par le psychologue Daniel Kahneman dans son livre "Penser, vite et lentement". Ces systèmes représentent deux modes de pensée différents. Le système 1 est rapide, intuitif et automatique, tandis que le système 2 est lent, délibéré et plus réfléchi.
Dans le contexte de la thérapie narrative, le système 1 pourrait être associé à des schémas de pensée automatiques, aux récits dominants et aux réponses émotionnelles instantanées. Ces schémas peuvent parfois oblitérer les exceptions ou les nuances dans le récit d'une personne. Le système 1 peut être influencé par des croyances profondément ancrées et des réponses émotionnelles habituelles.
Lorsque l'on travaille pour aider quelqu'un à explorer les exceptions à son récit dominant, on encourage souvent l'activation du système 2, le mode de pensée plus réfléchi. Cela peut permettre à la personne de remettre en question les récits automatiques, d'examiner des expériences qui ne s'alignent pas avec ces récits et d'explorer des perspectives alternatives.
L'idée est d'inviter la personne à ralentir, à réfléchir de manière plus délibérée sur ses expériences et à être ouverte à des possibilités et des interprétations différentes. Les exceptions peuvent être des points d'entrée importants pour activer le système 2 et encourager un processus réflexif plus approfondi.
En somme, bien que le modèle de système 1 et système 2 de Kahneman soit principalement lié à la cognition et à la prise de décision, il peut également être utile pour comprendre comment les personnes traitent leurs expériences et leurs récits dans le contexte de la thérapie narrative.

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En résumé, la confiance en soi et l'estime de soi sont des composants essentiels du bien-être, mais ils diffèrent dans leur nature et leur application. En psychothérapie, il est crucial de démêler ces concepts pour fournir un soutien efficace. Comprendre la dynamique entre la confiance en soi et l'estime de soi peut guider les "thérapisants"  vers un chemin plus clair dans la réalisation de la personne qu'il choisissent d'être.


Aurélie Dugué - psy 49

Avancée transformationnelle, 

polyphonie intérieure et 

psychothérapie :



"Avancée transformationnelle" fait référence à un processus de changement profond et significatif dans la manière dont une personne perçoit elle-même, les autres et le monde qui l'entoure. 

C'est une transformation qui va au-delà des simples ajustements superficiels ou des changements de comportement, et qui implique souvent une remise en question fondamentale des croyances, des valeurs et des perspectives de vie.

Ce type de transformation peut être déclenché par des événements majeurs de la vie, des expériences marquantes, ou par un engagement actif dans des pratiques psychologiques ou spirituelles visant à favoriser la croissance personnelle. 
Les personnes qui traversent une avancée transformationnelle peuvent souvent éprouver un nouveau sens de soi, une compréhension plus profonde de leurs motivations et de leurs objectifs, ainsi qu'une perspective plus élargie sur la vie.
Il est important de noter que ce concept peut varier en fonction des approches théoriques en psychologie, mais de manière générale, il s'agit d'un processus puissant et positif qui peut avoir des implications durables sur la vie d'une personne.

Un processus inconfortable :

Effectivement, ce processus peut être plus ou moins bien vécu...

- Remise en question des croyances fondamentales : Lorsqu'une personne entreprend une transformation profonde, elle remet souvent en question ses croyances fondamentales sur elle-même, sur les autres et sur le monde. Cette remise en question peut être déstabilisante.

- Confrontation avec des émotions difficiles : Le processus peut impliquer de faire face à des émotions difficiles ou refoulées. Explorer des aspects de soi-même qui ont été évités peut être douloureux, mais cela fait souvent partie intégrante du processus de croissance.

- Changement de l'identité : La transformation peut impliquer un changement profond de l'identité et du sens de soi. Cela peut être difficile à accepter et peut générer de l'anxiété ou de la confusion.

- Perte de repères : Des schémas de pensée confortables peuvent être remis en question et abandonnés. Ceci peut être difficile car cela implique évidemment de sortir de sa zone de confort... Il s'agit d'un déconstruction avant la reconstruction, souvent, pour évoluer, il est nécessaire de déconstruire certains aspects de sa vie ou de sa personnalité avant de pouvoir reconstruire quelque chose de nouveau. Un sentiment stressant de ne plus savoir à quoi se raccrocher peut se faire sentir.

- Réactions sociales : Le changement peut susciter des réactions de la part de l'entourage. Les autres peuvent ne pas comprendre ou accepter les changements, ce qui peut créer des tensions interpersonnelles.

Bien que le processus puisse être très inconfortable, il est souvent considéré comme nécessaire pour atteindre une croissance personnelle significative. Les moments difficiles font partie intégrante de la transformation et peuvent ultimement mener à une vie plus épanouissante et satisfaisante. Il est souvent bénéfique d'avoir un soutien, que ce soit sous la forme d'amis, de famille ou de professionnels de la santé mentale, pendant ces périodes de changement intense.

Que vient faire cette histoire 

de polyphonie intérieure ?


La polyphonie intérieure fait référence à la coexistence de différentes voix ou perspectives au sein de la pensée d'une personne. C'est un concept souvent utilisé en psychologie et en philosophie pour décrire la complexité de la vie mentale humaine.
Lorsqu'on parle de polyphonie intérieure, on évoque la présence simultanée de plusieurs points de vue, de pensées ou d'émotions qui peuvent parfois être en conflit. Ces différentes "voix" peuvent représenter des aspects divers de la personnalité, des valeurs, des expériences passées, des influences culturelles, ou même des opinions divergentes.
Ce concept suggère que la pensée humaine est rarement un monologue cohérent, mais plutôt une symphonie complexe de pensées, de sentiments et de perspectives. Les différentes "voix" peuvent exprimer des désirs contradictoires, des conflits intérieurs, ou simplement la richesse de la diversité des expériences et des influences qui façonnent la personne.
La prise de conscience de cette polyphonie intérieure peut être importante dans le processus de compréhension de soi-même. Elle peut aider à explorer les motivations profondes, à résoudre des conflits internes et à développer une compréhension plus nuancée de sa propre psychologie.
En psychologie, la thérapie peut souvent impliquer l'exploration de cette polyphonie intérieure pour aider les individus à mieux comprendre leurs pensées, leurs émotions et leurs comportements, et à travailler vers une plus grande harmonie et intégration personnelle.

 Harmoniser la polyphonie intérieure pour permettre une avancée transformationnelle ?

Lorsqu'on aborde le concept d'avancée transformationnelle, il est souvent question d'harmoniser la polyphonie intérieure. 

Le processus de transformation implique la prise de conscience et l'exploration des différentes voix, pensées et émotions qui coexistent à l'intérieur de soi.
Harmoniser la polyphonie intérieure dans le contexte de la psychothérapie peut signifier trouver un équilibre entre ces différentes perspectives, comprendre leurs origines et leurs implications, et travailler vers une intégration plus cohérente. Cela peut également impliquer la dissolution de conflits internes, la remise en perspective de schémas de pensée limitants, et le développement d'une compréhension plus profonde de soi-même.

La psychothérapie, en tant que processus guidé par un professionnel, peut jouer un rôle important dans ce processus d’alignement en fournissant un espace sécure pour explorer, comprendre et intégrer les différentes facettes de la personne. Elle offre un soutien pour naviguer à travers ce qui peut être vécu parfois comme une cacophonie et pour faciliter un alignement congruent significatif.



Psy 49

 Psychologie Évolutionniste,  normes sociales et intégrité 

dynamique


Psychologie Évolutionniste

C'est une branche de la psychologie qui vise à comprendre comment les mécanismes mentaux et les comportements humains résultent des pressions évolutives et de l'adaptation au fil du temps.

Concepts clés de la Psychologie Évolutionniste

- Adaptation : Les traits psychologiques et les comportements humains sont considérés comme des adaptations évoluées pour résoudre des problèmes liés à la survie et à la reproduction. Cette adaptation résulte donc elle même de la sélection naturelle...

- Sélection naturelle : Les traits favorables à la survie (et à la reproduction, qui n'est autre que le prolongement de la survie...) sont transmis à la génération suivante. Cette sélection répond à des "stratégies"...

- Stratégies reproductives : Examen des stratégies individuelles pour maximiser les chances de reproduction, y compris la recherche de partenaires, la sélection du partenaire, la parentalité, et la coopération sociale, etc.

- Psychologie sociale : Analyse des interactions sociales influencées par des mécanismes évolutifs tels que la coopération, la compétition, et la formation de groupes. Et la psychologie des genres, entrant dans ce la psychologie sociale (entre autres), est l'exploration des différences psychologiques entre les sexes, expliquées par des pressions évolutives.

Remarque : Bien que la psychologie évolutionniste soit une approche intéressante, elle est parfois critiquée pour sa simplification des comportements humains.

Normes sociales et évolution

On peut argumenter que les normes sociales, tout comme d'autres aspects de la culture humaine, sont le produit de l'évolution. Elles ont pour favoriser la survie, la reproduction, et la cohésion sociale (elle même nécessaire à la survie...).

Façons dont les normes sociales sont influencées par l'évolution

Coopération sociale : Les normes favorisant la coopération et la protection du groupe.

Normes sexuelles et familiales : Les normes autour de la sexualité, du mariage, et de la famille ont des implications directes sur la reproduction et à terme la viabilité des être mis au monde (ex : Tabou de l'inceste afin d'éviter la consanguinité, qui n'est clairement pas la meilleure stratégie adaptative qui soit... ).

Normes de compétition : Peuvent découler de la compétition pour les ressources et la reconnaissance sociale ( avoir le pouvoir c'est assuré de mettre de grandes chances de son côté en termes de survie).

Les normes sociales ne sont pas uniquement le produit de l'évolution biologique me dira-t-on... Elles sont également influencées par des facteurs historiques et environnementaux par exemple. 
Certes, certes, toutefois on peut penser que l'évolution façonne à un certain endroit l'histoire, environnement qui façonne à un certain endroit les facteurs avec lesquels la stratégie évolutive va devoir jouer... par conséquent l'histoire aussi... serait-ce dès lors un Ouroboros de conditionnements... ? Qui de l’œuf ou la poule comme on dit... 

Réponses humaines aux situations adverses et normes sociales

Les situations adverses peuvent influencer la façon dont les individus accordent du crédit aux normes socioculturelles et les interprètent. Quelques réponses possibles aux situations adverses (nous sommes ok que les réactions sont de facto uniques, à ce titre, il est impossible de faire des généralités....) :

Recherche de stabilité : Les individus peuvent rechercher la stabilité en adhérant de manière très rigide aux normes sociales en se conformant davantage aux attentes sociales pour bénéficier du soutien communautaire.

Recherche de sens : Les situations difficiles peuvent conduire à une perte, puis à une recherche de sens, parfois, en interprétant excessivement les normes, ou en les extrapolant, ou encore en développant une attitude complètement réactionnelle vis à vis d'elles en rejetant les normes sociales établies faisant fi de tout esprit critique.

Rôle de la résilience

La résilience étant la capacité d'une personne à s'adapter malgré les épreuves de la vie, incluant la manière dont on interprète et réagit aux normes socioculturelles.

Recherche d'une Intégrité dynamique

Ce que j’appelle intégrité dynamique implique la capacité à s'adapter aux normes sociales tout en maintenant une autonomie personnelle et un esprit critique.

Caractéristiques de l'intégrité dynamique

- En ayant conscience des normes sociales : La compréhension des règles culturelles et des comportements acceptés permet un choix délibéré, c'est à dire  être en accord avec certains "codes" de manière consciente et délibérée plutôt qu'automatique. Cela aura pour effet d'activer une certaines autonomie. La  plupart du temps, il est tout à fait possible de maintenir son l'autonomie sans faire exploser sa socioculture, je dis bien la plupart du temps... Effectivement certains contextes nécessitent de changer sa relation même à la socioculture qui est la nôtre. Il s'agira de développer un jugement critique en faisant  une évaluation des normes en fonction de leur pertinence et de la situation et en faisant preuve d'une certaine flexibilité, c'est à dire en développant la capacité à s'adapter aux changements tout en maintenant des valeurs fondamentales pour rester en congruence.

 Psychothérapie et intégrité dynamique

La psychothérapie peut aider les personnes à explorer et comprendre leur position en matière d'intégrité en étudiant leur axiologie personnelle (valeurs fondamentales):

- Exploration des valeurs personnelles : Le cabinet et la relation thérapeutique offrent un espace sécurisé pour comprendre comment les valeurs influent sur les choix de vie.

- Prise de conscience des schémas de pensée : les conversations thérapeutiques permettent d'identifier les schémas de pensée influençant le comportement.

- Identification des sources de pression sociale : Identifier puis comprendre les sources de pression et leur interaction avec ses valeurs personnelles afin de pouvoir changer de perspective et relationner différemment avec son réel.

- Développement de la résilience : Renforcement de la capacité à s'adapter (et s'adapter n'est pas se travestir) tout en maintenant son intégrité personnelle.

- Apprentissage de stratégies d'adaptation saines : Élaboration d'outils pour naviguer de manière fluide dans des environnements sociaux complexes.

- Développer l'autonomie : En encourageant les choix alignés sur les valeurs personnelles qui alimentent la congruence.

Équilibre entre conformité et individualité

Trouver un équilibre entre le fait de jouer le jeu de la socioculture et l'expression de l'individualité est un défi, qui peut se travailler en psychothérapie... C'est souvent ce que les personnes entendent quand ils parlent de trouver leur "place".  La "place" étant comprise comme l'incarnation d'une posture qui permettra de réagir d'une façon qui leur leur semble juste aux  différents discours familiaux et/ou sociétaux...

Tension entre conformité et individualité, les deux ont leurs avantages...
Ceux de la conformité sont l'acceptation sociale, la sécurité, et le sentiment d'appartenance, quand ceux de l'individualité sont l'innovation, créativité, et la congruence.

L'Intégrité dynamique comme Équilibre à trouver

 Celle ci permettrait de choisir consciemment de suivre certaines normes tout en maintenant une autonomie personnelle et un jugement critique. Comment la psychothérapie peut être une aide ?

- Prise de conscience : La psychothérapie encourage la prise de conscience des pensées, émotions des comportements et des motivations de la personne. En comprenant mieux le fonctionnement de ses états internes et leurs relation avec l'extérieur, elle peut développer une plus grande acuité sur elle-même.

- Exploration des expériences passées : Bien souvent cela permet à la personne de mieux comprendre comment son histoire et comment celle-ci a influencé sa manière d'être. Cela favorise l'intégration des différentes parties de sa personnalité.

- Développement de l'empathie : Les interactions avec le thérapeute facilitent le développement de l'empathie, en aidant la personne à comprendre ses propres émotions ainsi que celles des autres. Cela renforce la connexion émotionnelle et favorise une vision plus complète de soi-même.

- Gestion des conflits internes : La psychothérapie aide à identifier et à dissoudre les conflits internes, en rendant visible les pensées et les croyances contradictoires qui peuvent générer des tensions psychologiques.

- Renforcement de l'estime de soi : En soutenant la personne dans l'exploration et la compréhension de ses forces et faiblesses, la psychothérapie contribue au renforcement de l'estime de soi.

- Développement de compétences relationnelles : Les interactions avec le thérapeute servent de terrain d'entraînement pour développer des compétences relationnelles saines, telles que la communication, l'écoute et la résolution de conflits, c'est l'alliance thérapeutique !

- Élaboration de nouvelles perspectives : La psychothérapie offre un espace pour explorer de nouvelles perspectives et approches face aux défis de la vie, élargissant ainsi le répertoire de réponses de la personne.

En combinant ces aspects, la psychothérapie peut contribuer de manière significative au développement de l'intégrité dynamique d'une personne, favorisant une harmonie interne, une compréhension approfondie de soi et des relations plus épanouissantes avec les autres.


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Aurélie Dugué - Psy 49



Haute sensibilité, besoin de reconnaissance et sentiment 

de disqualification


Les personnes hautement sensibles (PHS), ont un système nerveux plus réactif et sont plus sensibles aux stimuli externes. Cela signifie qu'ils peuvent être plus réceptifs aux émotions, aux nuances subtiles de l'environnement et aux interactions sociales. Cette sensibilité accrue peut les rendre plus réceptifs aux émotions, aux critiques et aux commentaires des autres.

Le besoin de reconnaissance et d'appréciation est une composante fondamentale de la nature humaine (de tous les êtres humains, hautement sensibles ou non). Cependant, en raison de leur sensibilité émotionnelle (entre autres sensibilités), les PHS perçoivent et ressentent les interactions sociales de manière plus intense. Ils font donc partie des personnes plus susceptibles de ressentir des émotions négatives telles que la déception, la tristesse ou l'incompréhension lorsqu'ils ne se sentent pas reconnus ou appréciés (comme tout le monde me direz-vous, oui, mais plus fort, le sentiment sera comme amplifié).

En outre, ces personnes peuvent ont une plus grande conscience des détails et des subtilités, de fait, elles remarquent des aspects de leur environnement ou de leurs interactions sociales qui pourraient passer inaperçus pour d'autres. Si, ce qui sera considéré comme des "détails" par l'entourage, n'est pas pris en compte ou reconnu, cela peut contribuer à un sentiment de manque de reconnaissance.

En résumé, ces personnes  peuvent souffrir d'un manque de reconnaissance en raison de leur sensibilité accrue, qui amplifie leurs réponses émotionnelles aux interactions sociales, et de leur capacité à percevoir des nuances subtiles qui peuvent parfois être négligées par les autres.

Par ailleurs, elles peuvent parfois se sentir en décalage par rapport à la majorité de la population, ce qui peut contribuer au sentiment de disqualification et au manque de reconnaissance. 
Le fait d'être une minorité en termes de sensibilité peut conduire à des expériences de vie qui diffèrent de celles de la majorité, et cela peut entraîner des sentiments d'incompréhension et d'isolement.

Les PHS peuvent avoir des réponses plus intenses aux stimuli, être plus sensibles aux environnements surpeuplés ou aux situations stressantes, et préférer des formes plus profondes de communication et de relation. Si ces caractéristiques ne sont pas bien comprises par la majorité de la société, les PHS peuvent se sentir mal compris, invalidés ou même disqualifiés dans certaines situations.

De plus, nos sociétés post-modernes ont souvent tendance à valoriser des traits de personnalité plus forts, plus extravertis, et à promouvoir des styles de vie plus rapides et plus orientés vers l'action. En raison de leur nature plus réceptive et introspective, les PHS peuvent ne pas correspondre aux normes sociales dominantes. Cela peut conduire à des expériences où elles se sentent en décalage avec les attentes sociales, ce qui peut à son tour contribuer à un sentiment de manque de reconnaissance.

Il est important de noter que la sensibilité élevée n'est évidemment pas une faiblesse (ni une force). C'est une caractéristique qu'il faut apprendre à cartographier et mettre en perspective avec ce qui émerge dans sa vie relationnelle. 
La compréhension et l'élaboration de certaines difficultés relationnelles au sein de conversations thérapeutiques peuvent contribuer à atténuer un sentiment de disqualification envahissant dans la vie des personnes.

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J'ai lu le livre que vous m'avez conseillé mais je ne me retrouve pas partout...


Les personnes hautement sensibles (PHS) partagent certaines caractéristiques communes liées à leur sensibilité accrue aux stimuli, mais il est important de reconnaître que la sensibilité est une caractéristique complexe et qu'elle peut se manifester de différentes manières chez différentes personnes.
 Voici quelques points à prendre en considération :

- Variabilité individuelle : Tout comme dans n'importe quel groupe, il existe une variabilité individuelle au sein des personnes hautement sensibles. Chaque personne est unique, et les caractéristiques de la sensibilité peuvent se manifester différemment d'une personne à l'autre.

- Influence d'autres traits de personnalité : La sensibilité peut interagir avec d'autres traits de personnalité. Par exemple, une personne hautement sensible peut également être introvertie, extravertie, ou présenter d'autres caractéristiques de personnalité qui modulent la manière dont elle réagit à son environnement.

- Contexte et expérience de vie : Les expériences de vie et le contexte dans lequel une personne évolue peuvent influencer la façon dont sa sensibilité se manifeste. Des expériences passées, des traumatismes ou des environnements particuliers peuvent jouer un rôle dans la manière dont la sensibilité se développe et s'exprime.

- Adaptation et ajustement : Les personnes hautement sensibles peuvent développer des stratégies d'adaptation qui influent sur la manière dont elles réagissent aux stimuli. Certaines personnes peuvent apprendre à gérer leur sensibilité de manière à en tirer des avantages, tandis que d'autres peuvent trouver des stratégies pour atténuer les réponses sensorielles excessives.

En résumé, bien que certaines caractéristiques générales puissent être associées aux personnes hautement sensibles, il est essentiel de reconnaître la diversité au sein de ce groupe. Toutes les personnes hautement sensibles ne réagiront pas de la même manière dans toutes les situations, et la sensibilité peut être influencée par une combinaison complexe de facteurs individuels, contextuels et expérientiels.


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Aurélie Dugué - Psy 4

Comment un groupe (famille, amis) met en place une figure émissaire afin de maintenir son homéostasie  


La mise en place d'une figure émissaire au sein d'un groupe familial ou amical est un phénomène psychosocial complexe qui peut se produire pour maintenir une espèce d''homéostasie du groupe.
L'homéostasie fait référence à l'équilibre ou à la stabilité d'un système. Lorsqu'un groupe est confronté à des conflits, des tensions, des désaccords ou des stress internes, il peut parfois désigner un individu comme une "figure émissaire" pour détourner l'attention des problèmes sous-jacents et restaurer temporairement/illusoirement l'harmonie du groupe.

Comment cela peut-il se produire ?

- "Scapegoating" (désignation d'un bouc émissaire) : Un membre du groupe est "choisi"  pour porter la responsabilité des problèmes du groupe, qu'il soit objectivement responsable ou non ( de manière implicite ou explicite). La personne désignée comme bouc émissaire devient le point focal des frustrations, des critiques et des reproches du groupe.

- Défense contre l'anxiété : En désignant une victime émissaire, le groupe peut temporairement réduire son anxiété en évitant de s'attaquer aux problèmes sous-jacents ou en évitant de se remettre en question collectivement.

- Maintien de la cohésion du groupe : La mise en place d'une figure émissaire peut renforcer l'unité du groupe, du moins temporairement. Les membres du groupe peuvent se sentir plus proches les uns des autres en s'opposant à la personne désignée comme bouc émissaire.Les membres du groupe se réunissent souvent en s'opposant à la figure émissaire, créant ainsi un sentiment de cohésion temporaire.

Cependant, il est important de noter que cette dynamique est préjudiciable à la personne désignée comme victime émissaire, elle peut subir des préjudices émotionnels, sociaux et psychologiques. Par ailleurs, cela ne résout pas les problèmes sous-jacents du groupe.
Pour maintenir une véritable homéostasie, il est souvent préférable d'encourager une communication ouverte, la résolution de conflits et la compréhension mutuelle.

Une personne peut  elle sortir de ce "rôle" ?

Aider une personne désignée comme victime émissaire à sortir de ce rôle et à dépasser les attentes sous-jacentes du groupe peut être un processus délicat :

- Comprendre la situation : Il est essentiel de comprendre la dynamique du groupe, y compris pourquoi la personne a été désignée comme bouc émissaire.Il est indispensable de se saisir de sa perspective de tous les interlocuteurs et de bien comprendre les attentes et les croyances de chacun d'entre eux.

- Communication ouverte : Encourager la communication ouverte au sein du groupe. Faire en sorte que les membres échangent autour des conflits de manière respectueuse et constructive. Éviter les attaques personnelles.

- Médiation : Il peut être intéressant d'envisager une thérapie familiale afin de faciliter les échanges au sein du groupe. Un tiers neutre peut aider à désamorcer les tensions et à promouvoir la résolution de conflits.

- Remise en question des attentes du groupe
: Amenez le groupe à réfléchir aux attentes sous-jacentes qui ont conduit à la désignation de la personne comme "problème". Questionner ensemble la validité de ces attentes et sur la nécessité de les remettre en question.

- Psycho-éducation sur le phénomène de bouc émissaire : Il peut être utile d'informer le groupe sur le concept de victime émissaire et sur la façon dont cela peut être préjudiciable à la personne et au groupe dans son ensemble. La sensibilisation peut aider à briser les schémas de comportement.

- Soutien à la personne désignée : restaurer la confiance en la personnes désignée, lui communiquer des outils visant à gérer le stress et à développer des compétences de résilience émotionnelle. Encourager la chercher un soutien extérieur, que ce soit groupes de soutien ou d'amis proches.

- Changement de rôle : Encourager, quand cela n'est pas trop tard et que le groupe est suffisamment souple pour se remettre en question, le groupe à permettre à la personne désignée de jouer un rôle plus actif et positif au sein du groupe : en reconnaissant ses compétences, en l'impliquant dans des projets ou des activités, et en lui donnant l'opportunité de contribuer de manière constructive.

- Patience et persévérance : Le changement de la dynamique d'un groupe peut prendre du temps. Il est important d'être patient et persévérant tout au long du processus, en s'efforçant de créer un environnement où la personne désignée comme bouc émissaire peut se rétablir et le groupe peut évoluer.

Il est essentiel de garder à l'esprit que le processus de sortie de la figure émissaire dépendra de la situation spécifique et de la volonté du groupe de changer. Certaines situations peuvent être plus résistantes au changement que d'autres. Le soutien professionnel peut être nécessaire dans certains cas pour faciliter ce processus.

Il peut parfois être intéressant que cette personne s'écarte du groupe pour faire son propre chemin ou re investir un nouveau groupe :

Il est parfois même préférable que la victime émissaire envisage de s'éloigner du groupe pour faire son propre chemin ou pour s'investir dans un nouveau groupe. Cette démarche peut être une solution viable si la dynamique du groupe initial est toxique, persiste dans la désignation de victimes émissaires ou ne montre aucune volonté de changement.
S'éloigner du groupe peut offrir plusieurs avantages à la personne désignée :

- Nouvelles opportunités : La personne peut avoir l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de s'impliquer dans des groupes qui la valorisent et la respectent.

- Dépassement de soi : L'éloignement du groupe toxique peut favoriser l'estime de soi, permettant à la personne de se recentrer sur ses besoins et objectifs personnels.

- Autonomie : L'indépendance vis-à-vis du groupe peut permettre à la personne de refaçonner son identité et de prendre des décisions en fonction de ses propres valeurs et aspirations.

Il reste important de noter que quitter un groupe peut être une décision difficile et émotionnellement chargée. Il est recommandé à la personne de réfléchir soigneusement à cette démarche, de chercher un soutien psychologique si nécessaire auprès d'un thérapeute, de s'entourer de personnes choisie consciemment et de réseaux de soutien pour faciliter la transition.
En fin de compte, la décision de rester ou de partir dépendra des circonstances individuelles et des besoins de la personne.
L'objectif principal doit être de préserver son équilibre, son bien-être et sa sécurité, que ce soit en restant dans le groupe et en travaillant sur le changement, ou en choisissant de s'éloigner pour trouver un environnement plus sain et positif.

Se faire aider afin de développer sa sélectivité relationnelle :

Développer sa sélectivité relationnelle peut être un moyen efficace pour une personne désignée comme victime émissaire de se protéger et d'améliorer sa qualité de vie.
 La sélectivité relationnelle consiste à choisir avec soin les personnes avec lesquelles on interagit et avec lesquelles on entretient des relations.

- Éviter les relations "toxiques" : En étant sélectif dans le choix de ses relations, une personne peut éviter de s'impliquer avec des personnes ou des groupes qui ont des dynamiques malsaines ou qui ont tendance à désigner des boucs émissaires.

- Renforcer l'estime de soi : Choisir de s'entourer de personnes qui valorisent et respectent peut contribuer à restaurer l'estime de soi de la personne. Des relations positives peuvent avoir un impact positif sur sa perception d'elle-même.
Favoriser la croissance personnelle : Les relations saines peuvent encourager la croissance personnelle et l'épanouissement. Interagir avec des personnes qui la soutiennent dans ses objectifs et ses aspirations peut être extrêmement motivant.

- Poser des limites saines : La sélectivité relationnelle permet à la personne d' établir des limites saines et de ne plus tolérer certains comportements vécus comme abusifs ou nuisibles de la part des autres.

Pour développer sa sélectivité relationnelle, il semble important d'élaborer, par exemple au sein de conversations thérapeutiques, ses valeurs, ses besoins...
D'établir des critères clairs pour les nouvelles relations et ne pas avoir peur de s'éloigner de celles qui ne correspondent pas à ces critères.
S'entourer de personnes avec qui il est possible d'ouvrir des espaces partagés.

Chercher un soutien thérapeutique s'il est difficile d'établir des relations saines ou de rompre avec des relations toxiques.
La sélectivité relationnelle peut être un outil puissant pour améliorer la qualité de vie d'une personne. Elle lui permet de choisir des relations qui la nourrissent et l'aident à se sentir valorisée, respectée et épanouie.

Il est également intéressant d'élaborer l'éventuelle part de responsabilité - si tenu soit-elle) de la personne désignée comme victime émissaire ?

La part de responsabilité de la personne dans la dynamique du groupe peut varier en fonction de la situation spécifique.
Quelques points restent néanmoins à considérer :

- Responsabilité personnelle : La personne peut avoir une certaine part de responsabilité dans la manière dont elle réagit ou interagit avec le groupe. Cela signifie que ses propres comportements, réactions et attitudes peuvent influencer la manière dont les autres la perçoivent et réagissent à son égard. Cependant, il est important de noter que sa responsabilité personnelle ne justifie JAMAIS le harcèlement, la stigmatisation ou les abus de la part du groupe. La personne peut choisir de réagir aux abus de différentes manières, allant de l'acceptation passive à la défense de ses droits et de sa dignité.

- Contexte et facteurs extérieurs : Il est essentiel de prendre en compte le contexte et les facteurs extérieurs qui ont conduit à la mise à l'écart de la personne. Parfois, la personne peut être désignée en raison de caractéristiques personnelles, de différences culturelles ou de malentendus, et elle n'est pas nécessairement responsable de ces facteurs.

- Sensibilisation personnelle : Il peut être utile pour la personne de réfléchir à sa propre sensibilisation aux dynamiques de groupe et de développer des compétences en matière de communication et de gestion des conflits. Cela peut l'aider à mieux faire face aux situations difficiles.

Il est important de ne pas blâmer la victime dans ce type de situations, car cela ne justifie pas les abus ou le harcèlement. Les groupes peuvent souvent désigner des boucs émissaires pour diverses raisons, y compris des mécanismes de défense collective, des stéréotypes, des préjugés, ou même des rivalités internes. La responsabilité de créer un environnement respectueux incombe au groupe dans son ensemble. La personne désignée peut chercher des moyens de se protéger, de se défendre et de s'épanouir, mais la responsabilité fondamentale de mettre fin à cette dynamique repose sur le groupe.

Certaines familles peuvent prendre un élément en bouc émissaire pour maintenir inconsciemment une espèce de loyauté à des discours ancestraux ?

La désignation d'un membre de la famille comme bouc émissaire dans le but de maintenir une loyauté envers des discours ou des schémas de comportement ancestraux peut découler de divers facteurs et dynamiques familiales :

- Perpétuation de schémas de comportement : Les familles ont souvent des schémas de comportement ou des croyances transmises de génération en génération. Pour maintenir ces schémas, un membre de la famille peut être désigné comme bouc émissaire. Cette personne devient le dépositaire de tous les problèmes, permettant aux autres membres de la famille de ne pas remettre en question ces schémas.

- Loyauté envers les valeurs et les traditions : Les familles peuvent être très attachées à leurs traditions et leurs croyances. Lorsqu'un membre remet en question ou rejette ces éléments, il peut être désigné comme bouc émissaire pour rappeler aux autres membres de la famille de rester fidèles à ces valeurs.

- Dysfonctionnements non résolus : Les conflits ou les problèmes non résolus au sein de la famille peuvent être déviés vers le bouc émissaire. Cela évite aux autres membres de faire face à ces problèmes et de chercher des solutions réelles.

- Système de pouvoir et de contrôle : Certains membres de la famille peuvent chercher à maintenir un certain contrôle sur les autres en désignant un bouc émissaire. Cela leur donne un moyen de détourner l'attention des problèmes personnels et de maintenir leur autorité.





Dérèglements des circuits 

hormonaux et 

troubles alimentaires

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Cet article sera complété dans un avenir proche
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Les circuits de récompense du cerveau jouent un rôle clé dans la régulation de la motivation, de la sensation de plaisir et de la prise de décision. Ces circuits sont impliqués dans la recherche et la consommation  d'aliments palatables, y compris les aliments hyper-palatables ( très, trop - riches en gras, en sucre et/ou en sel).

 Comment les circuits de récompense sont liés aux aliments hyper-palatables  :

- Activation des circuits de récompense : Les aliments hyper-palatables sont conçus pour stimuler les circuits de récompense du cerveau de manière intense. Lorsque vous mangez des aliments riches en sucre, en gras et en sel, ces circuits sont activés, ce qui vous fait ressentir du plaisir et de la satisfaction.

- Renforcement positif : Lorsque les circuits de récompense sont activés, cela crée un renforcement positif, votre cerveau associe la consommation de ces aliments à une expérience agréable. Il mémorise les sensations de plaisir associées à la consommation de ces aliments, ce qui peut renforcer le comportement de recherche de ces aliments à l'avenir.

- Comportement de "craving"* alimentaire : La forte activation des circuits de récompense par ces aliments peut entraîner une sensation de "craving"alimentaire. Vous pourriez ressentir le besoin de manger ces aliments plus souvent, ce qui peut contribuer à la surconsommation de calories.

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*Le "craving" alimentaire désigne une forte envie ou un désir intense de manger un aliment spécifique. Ces envies sont souvent très puissantes et peuvent être difficiles à résister. Les "craving" peuvent être déclenchés par divers facteurs, tels que le stress, les émotions, les habitudes alimentaires, les carences nutritionnelles, ou simplement le fait d'être exposé à des stimuli visuels ou olfactifs liés à un aliment particulier.
Les cravings alimentaires sont généralement associés à des aliments riches en sucres, en matières grasses ou en sel, tels que le chocolat, les frites, les glaces, les hamburgers, etc. Cependant, les personnes peuvent avoir des cravings pour une variété d'aliments, y compris des options plus saines.
Il est important de noter que les cravings peuvent parfois être liés à des besoins nutritionnels réels. Par exemple, si vous avez une carence en fer, votre corps peut vous pousser à avoir des cravings pour des aliments riches en fer, comme la viande rouge. Cependant, les cravings alimentaires ne sont pas toujours liés à des besoins nutritionnels, et il est important de gérer ces envies de manière saine et équilibrée pour maintenir une alimentation équilibrée.
Pour gérer les cravings alimentaires, il peut être utile de pratiquer la pleine conscience alimentaire, d'identifier les déclencheurs émotionnels, de maintenir une alimentation équilibrée et de se donner la permission de temps en temps de satisfaire ces envies de manière modérée pour éviter une privation excessive.
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- Résistance à la satiété : Ces aliments ont parfois des propriétés qui réduisent la sensation de satiété, ce qui signifie que vous pouvez manger davantage de ces aliments sans vous sentir rassasié. Cela peut également contribuer à une surconsommation.


Alors... à l'occasion d'une situation adverse, où encore d'un dérèglement du cycle circadien ( des horaires en 3/8 par ex), le circuit hormonal dit "de la récompense" est déréglé et peut développer une espèce de tendance à rétablir cet équilibre en consommant des aliments hyper-palatables, ce qui peut rendre difficile le respect d'un équilibre alimentaire pour une personne atteinte d'hyperphagie par exemple...

Les dérèglements des circuits de récompense et des hormones liés à la récompense peuvent jouer un rôle important dans la suralimentation, en particulier chez les personnes souffrant de troubles alimentaires :

- Situation adverse ou stress : En réponse au stress ou à des situations adverses, le cerveau peut activer les circuits de récompense pour soulager temporairement le stress ou l'inconfort émotionnel. Ces aliments peuvent déclencher une libération de neurotransmetteurs liés à la récompense, comme la dopamine, ce qui peut entraîner une sensation de bien-être... temporaire.

- Autorégulation : Certaines personnes peuvent développer un comportement d'autorégulation en utilisant la suralimentation d'aliments hyper-palatables comme une stratégie pour faire face au stress ou aux émotions négatives. Cela peut devenir une habitude et un mécanisme d'adaptation qui rend difficile l'établissement d'un équilibre alimentaire.

- Dérèglement du cycle circadien* : Le cycle circadien, influence également les hormones liées à l'appétit et à la satiété. Les perturbations du sommeil peut affecter la régulation de l'appétit et la sensibilité à la faim et à la satiété, ce qui peut rendre plus difficile le contrôle de la consommation alimentaire.

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*Le rythme circadien est un cycle biologique qui dure environ 24 heures et régule les processus physiologiques et comportementaux chez les êtres vivants. Ce rythme contrôle des fonctions telles que le sommeil, la température corporelle, la sécrétion d'hormones, et il suit un cycle quotidien. Le mot "circadien" vient du latin "circa" (environ) et "diem" (jour).
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- Cycle de récompense : Le comportement alimentaire lié aux aliments hyper-palatables peut créer un cycle de récompense où la suralimentation temporairement agréable conduit à des sentiments de culpabilité et de honte, ce qui peut à son tour renforcer le comportement compulsif.

Il est important de reconnaître que l'hyperphagie boulimique et d'autres troubles alimentaires sont des problèmes complexes qui peuvent être influencés par des facteurs physiologiques, psychologiques et environnementaux.
Il est intéressant d'envisager le traitement de ces troubles par une approche multidisciplinaire, impliquant des personnes pratiquant la psychothérapie, des nutritionnistes et des médecins pour aider les individus à comprendre et à gérer leurs comportements alimentaires de manière saine.

L'idée étant de déconditionner les comportements inscrits par frayage neuronal*,   de développer des stratégies de gestion de stress plus adaptées, d'élaborer l'installation de ce mécanisme de défense, qui s'est emballé, afin de le rendre inopérant (puisque l'on en aura installé d'autres, plus sains).


* Lorsque je parle de "déconditionner les comportements inscrits par frayage neuronal", je fais référence à la modification  de comportements acquis qui sont ancrés dans le cerveau en raison de l'expérience. Le terme "frayage neuronal" désigne la formation de connexions entre les neurones dans le cerveau, qui résultent de l'apprentissage et de la répétition de certaines actions devenant dès lors des réactions.
Ainsi, "déconditionner" signifie essentiellement remettre en question, désapprendre ou modifier ces comportements préalablement acquis. Cela peut se faire par le biais de techniques de rééducation, de psychothérapie, visant à changer des habitudes ou des réponses comportementales indésirables.

En résumé, "déconditionner les comportements inscrits par frayage neuronal" signifie remettre en question et modifier des comportements qui ont été précédemment appris et ancrés dans le cerveau, généralement en vue d'adopter de nouveaux comportements plus adaptatifs ou souhaités.


Aurélie Dugué - Psychothérapie




Comment les hormones nous

 influencent...


 Il existe des moments dans la vie où nous avons du mal à nous reconnaître et à comprendre nos réactions. On est irritable, déprimé ou au bord des larmes. La faute aux hormones ? Dans quelle mesure sont-elles en cause?

Faire du jogging ou fredonner une chanson rend heureux. Pas seulement parce que «cela nous fait du bien», mais parce que ces deux activités activent les hormones de la bonne humeur, la sérotonine et la dopamine. Car les réactions d’une personne, ses sensations et ses pensées ne sont pas le seul fruit de son patrimoine génétique ou de son environnement. Les hormones, elles aussi, ont un impact sur notre quotidien et notre personnalité. C’est particulièrement visible pendant les phases de changements hormonaux. Sans crier gare, certains réagissent de manière impulsive, sont déprimés ou deviennent léthargiques. Ces réactions et ses sentiments stressent aussi bien les personnes concernées que leur entourage.

Les hormones sont des messagères : Elles transmettent des informations d’un point A à un point B, où elles déclenchent des réactions. Les hormones sont sécrétées dans les glandes endocrines : Les hormones sexuelles – l’œstrogène et la testostérone – sont produites par les ovaires et les testicules. L’insuline, qui régule la glycémie, provient du pancréas. Les hormones forment un univers encore largement inexploré. Tous les ans, de nouveaux transmetteurs sont découverts, mais nombre d’entre eux demeurent encore inconnus !

L'influence des hormones sur notre comportement et nos émotions est indéniable. Les hormones, telles que la sérotonine et la dopamine, peuvent être activées par des activités comme le jogging ou le chant, contribuant ainsi à notre sensation de bonheur. Cependant, les fluctuations hormonales peuvent également entraîner des réactions émotionnelles et comportementales inattendues, comme l'irritabilité, la dépression et la léthargie. La puberté, par exemple, est une période marquée par des changements hormonaux importants, sans évidemment être le seul facteur.
Dans le cas du syndrome prémenstruel (SPM), les hormones féminines, en particulier l'œstrogène, peuvent influencer les symptômes tels que la fatigue, l'irritabilité et la dépression. Cependant, il est important de noter que ce ne sont pas les fluctuations hormonales en elles-mêmes qui causent le SPM, mais la manière dont le cerveau réagit à ces variations...


Si les émotion influent sur la relation que l'on a au réel, et que les hormones influent sur les émotions, n'est il pas que les hormones influent notre relation au réel ?


Les émotions influencent notre relation au réel, les hormones, en tant que régulateurs des émotions, peuvent donc avoir un impact sur la manière dont nous percevons et réagissons au principe de réalité dans lequel nous évoluons :

- Les émotions et la perception
: Nos émotions peuvent influencer notre perception et notre interprétation de ce qui se passe autour de nous. Par exemple, lorsque nous sommes joyeux, nous sommes plus susceptibles de percevoir les événements comme positifs, tandis que lorsque nous sommes en colère, nous pouvons interpréter les mêmes événements de manière négative.

- Les hormones et les émotions : Les hormones, comme la sérotonine, la dopamine, le cortisol et d'autres, jouent un rôle clé dans la régulation de nos émotions. Les fluctuations hormonales peuvent influencer la manière dont nous ressentons et exprimons nos émotions. Par exemple, un déséquilibre hormonal peut contribuer à la dépression, à l'anxiété ou à d'autres troubles émotionnels.

- Impact sur le comportement : Nos émotions influencent notre comportement. Par conséquent, si nos émotions sont influencées par des variations hormonales, notre comportement peut également être affecté. Par exemple, un excès de cortisol (hormone du stress) peut entraîner des réactions de stress, telles que l'irritabilité ou l'anxiété.

- Relation au réel : La manière dont nous percevons et interagissons avec le monde réel dépend largement de notre état émotionnel. Ainsi, si nos émotions sont influencées par des facteurs hormonaux, cela peut avoir un impact sur notre relation avec la réalité. Par exemple, une personne qui se sent constamment anxieuse en raison d'un déséquilibre hormonal peut avoir du mal à interagir de manière positive avec son environnement.

Il est important de noter que les interactions entre les émotions, les hormones et la perception de la réalité sont extrêmement complexes, et de nombreux autres facteurs, tels que l'environnement, l'histoire personnelle, interviennent également. Cependant, il est indéniable que les hormones ont un rôle significatif dans la manière dont nous expérimentons et réagissons au monde qui nous entoure.

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Sérotonine, patience & contrôle des impulsions


La sérotonine joue un rôle essentiel dans la patience et le contrôle des impulsions, selon une étude récente. Des chercheurs ont découvert un lien entre les niveaux de sérotonine dans le cerveau et la capacité à maîtriser les impulsions et à faire preuve de patience. Cette découverte pourrait ouvrir la voie au développement de nouveaux traitements pour des problèmes tels que la dépression et la dépendance. L'étude a montré que la sérotonine agit sur certaines parties du cerveau (noyau accumbens, le cortex orbitofrontal et cortex préfrontal médian), influençant ainsi la capacité à attendre des récompenses. De plus, la recherche a démontré que ces régions du cerveau effectuent des calculs indépendants pour déterminer la durée d'attente. Cette découverte a des implications importantes pour la compréhension des comportements liés à la patience et aux impulsions.

En savoir plus sur ce point précis :
 https://bigthink.com/health/impulse-control-patience-serotonin/#Echobox=1698943779


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Noradrénaline et Haute sensibilité 


La haute sensibilité (ou "highly sensitive person" en anglais) est un concept qui décrit une caractéristique de la personnalité où certaines personnes ont une sensibilité (cf : https://www.aurelie-dugue-psychotherapie-maine-et-loire-49.fr/articles/#a21aa6a5-6c54-49c7-ac2f-0c48cf41f627) plus élevée que la moyenne. Cette sensibilité accrue peut conduire à des réactions plus fortes aux stimuli externes, une réactivité émotionnelle plus intense et une capacité à percevoir subtilement les détails et les nuances de l'environnement.

La noradrénaline est un neurotransmetteur qui joue un rôle clé dans le système nerveux central. Elle est impliquée dans la régulation de divers processus physiologiques, y compris la réponse au stress et la régulation de l'attention et de la vigilance. La noradrénaline est libérée en réponse à des situations stressantes ou stimulantes, et elle peut influencer la vigilance, la concentration, l'excitation et d'autres aspects de la réponse au stress.

 Il est possible que certaines personnes ayant une sensibilité accrue aient des réponses neurologiques différentes aux stimuli, y compris une réactivité plus élevée du système noradrénergique en réponse à des stimuli émotionnels ou sensoriels.
La recherche sur la haute sensibilité est encore relativement nouvelle, et il n'y a pas de consensus clair sur les mécanismes neurologiques sous-jacents à cette caractéristique. Il est donc important de noter que les liens entre la noradrénaline et la haute sensibilité ne sont pas encore complètement compris. Des études futures pourraient contribuer à éclairer davantage ces relations éventuelles.

 Aurélie Dugué - Psychothérapie

"Réorganisation du réel" 

L'expression "Réorganisation du réel" n'est pas une expression  courante. Il existe pourtant concepts et théories liés à la manière dont les individus perçoivent et interprètent la réalité dans le domaine de la psychologie.

Un concept connexe est celui de la "perception de la réalité" ou "construction de la réalité". Selon la théorie de la perception, notre perception du monde est influencée par nos expériences passées, nos croyances, nos attentes et nos émotions (et d'autres choses encore : hé... la carte n'est pas le territoire hein ;).
 En d'autres termes, nous ne percevons pas le monde de manière objective, mais nous interprétons et organisons notre expérience en fonction de nos propres filtres cognitifs (subjective donc).

Par moments, dans nos existences d'êtres humains, certains événements peuvent donner lieu à un changement conséquent dans ces filtres :


Les filtres cognitifs d'une personne, qui façonnent sa perception du monde, peuvent subir des changements conséquents en réponse à une variété d'événements et de facteurs. Voici quelques exemples d'événements qui peuvent influencer ces filtres cognitifs de manière significative :

- Traumatisme : Des événements traumatisants tels que des accidents graves, des abus, des catastrophes naturelles ou des événements (qui vont de difficiles à vivre à violents), peuvent entraîner des changements profonds dans la perception de soi (comment se façonne notre identité) et du monde. Cela peut donner lieu à des troubles de stress post-traumatique et à des réorganisations cognitives pour faire face à ces expériences traumatisantes.

- Éducation : L'éducation et l'acquisition de nouvelles connaissances peuvent modifier les filtres cognitifs d'une personne. L'exposition à de nouvelles idées, théories et perspectives peut changer la manière dont une personne perçoit le monde et interagit avec lui.

- Événements majeurs de vie : Des événements importants tels que le mariage, le divorce, la naissance d'un enfant, la perte d'un être cher ou un déménagement peuvent influencer les valeurs, les priorités et les croyances d'une personne, modifiant ainsi ses filtres cognitifs.

- Voyages et expériences culturelles : Voyager dans d'autres pays, vivre dans des cultures différentes ou interagir avec des personnes de milieux culturels variés peut élargir la perspective d'une personne et influencer la manière dont elle perçoit la diversité culturelle.

- Thérapie :  La thérapie peut avoir pour effet la remise en question de schémas de pensée négatifs, ce qui peut, par conséquent, entraîner des changements significatifs dans les filtres cognitifs.

- Transition politique ou religieuse : Une personne peut changer ses convictions politiques, religieuses ou idéologiques en réponse à des expériences personnelles, de nouvelles informations ou d'événements mondiaux. Cela peut modifier la manière dont elle voit le monde et les autres.

- Développement personnel : L'engagement dans des activités de développement personnel, telles que la méditation, la pleine conscience, la pratique de la gratitude, la lecture de livres de croissance personnelle, peut contribuer à des changements positifs dans la perception de soi et du monde.

- Pathologies : La dépression, l'anxiété ou toute autre pathologie peuvent altérer les filtres cognitifs d'une personne, affectant sa perception de la réalité et de soi.

Il est important de noter que les changements dans les filtres cognitifs sont un processus naturel et inévitable de la vie, et ils peuvent être influencés par une combinaison de facteurs internes et externes. Ces changements peuvent être positifs, négatifs ou neutres, et ils font partie intégrante du développement et de l'adaptation de l'individu à son environnement.

N'est il pas que lorsque le réel s'appréhende différemment mieux vaut accompagner cette réorganisation plutôt que de tenter de "figer" le réel ?

Il est généralement bénéfique d'accompagner la re-élaboration de la réalité plutôt que de lutter contre elle, surtout lorsque ces changements sont le résultat d'événements ou de circonstances inévitables, comme la résolution d'un traumatisme ou l'évolution des croyances.

Accompagner plutôt que résister afin d'ouvrir la voie :

- Au bien-être : Lutter contre des changements cognitifs naturels génère des des conflits internes :  cela peut causer du stress, de la frustration.  L'acceptation et l'accompagnement permettent généralement de favoriser un meilleur bien-être psychologique.

 - A la croissance personnelle : La reconstruction de la réalité est une opportunité de croissance. Elle peut conduire à une meilleure compréhension de soi, à l'adoption de perspectives plus positives et à des changements constructifs dans la vie d'une personne.

- A la sélectivité relationnelle : En soutenant et en comprenant les changements dans la perception de la réalité, on favorise des relations plus saines. Cela peut épaissir les liens familiaux, amicaux ou professionnels, ou au contraire, permettre de trier et d'ouvrir des espaces partagés avec de nouvelles relations mieux "ciblées".
- A l'adaptabilité : La vie est en constante évolution, et la capacité à s'adapter à de nouvelles perceptions de la réalité est un atout précieux. Encourager une certaine souplesse peut aider une personne à mieux faire face aux défis de la vie.

Cependant, accompagner cette réorganisation de son réel signifie nécessairement une remise en question. Il est indispensable d'offrir des ressources et d'échanger de manière constructive pour aider la personne à explorer ses nouveaux filtres cognitifs. L'objectif est de créer un espace sécurisé où la personne puisse s'exprimer.

Pourquoi rien ne sert de lutter car le réel gagne toujours ?

L'idée que "le réel gagne toujours" fait référence à l'idée que la réalité, telle qu'elle est objective et indépendante de nos perceptions, ne peut pas être modifiée par nos croyances, nos désirs ou nos résistances. C'est une notion qui découle en partie de la philosophie et de la psychologie.

La philosophie existentialiste, par exemple, soutient que la réalité objective existe indépendamment de nos perceptions, et que notre tâche en tant qu'individus est de trouver un sens et de donner un but à notre existence dans ce monde objectif.

En psychologie, il y a un concept appelé "résistance psychologique", qui suggère que lutter contre la réalité ou résister à des faits incontestables peut conduire à des souffrances psychologiques inutiles. Par exemple, si vous perdez un être cher, nier la réalité de cette perte ou résister à votre deuil peut entraîner une détresse émotionnelle accrue.

Toutefois, il est important de noter que cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas influencer votre propre expérience et votre perception de la réalité. Vous avez le pouvoir de changer la manière dont vous réagissez aux événements, d'ajuster vos croyances et vos attitudes, et de prendre des décisions qui façonnent votre vie, c'est d'ailleurs le cœur des conversations thérapeutiques !

Pour conclure, bien que la réalité objective puisse être indépendante de nos perceptions, notre expérience personnelle de la réalité est influencée par nos filtres cognitifs, nos émotions et nos actions. Ainsi, plutôt que de lutter contre la réalité, il peut être plus intéressant de travailler sur la manière dont nous réagissons à cette réalité, en cherchant des moyens de faire face de manière constructive, d'accepter ce que nous ne pouvons pas changer et de créer un sens dans notre propre vie. L'idée étant d'ouvrir un espace de respiration, nécessaire pour trouver de l'impulsion et rebondir.

Aurélie Dugué - Psychothérapie

En bref : 

Adolescence, harcèlement...

Aborder le harcèlement en thérapie avec des adolescents nécessite une approche délicate et sensible, car il peut s'agir d'une expérience traumatisante.
Quelques points nécessaires bien que non suffisant à aborder :

- Établir un climat de confiance : Il est essentiel de créer un environnement où l'adolescent se sent en sécurité pour s'exprimer, l'alliance thérapeutique est essentielle, plus que dans toute autre thérapie, c'est elle qui "soigne"...

- Nourrir l'échange : Encourager l'adolescent à s'exprimer et à cartographie sur son vécu, lui permettre de décrire au plus près les émotions et les ressentis qui viennent façonner une image souvent amoindrie de lui même..

- Valider les émotions : Reconnaître et valider les émotions de l'adolescent est crucial. Des outils concrets seront transmis afin que l'ado puisse piocher à loisir dans un répertoire utile pour faire face aux différentes difficultés qui découlent des situation de harcèlement.
- Psychoéducation : Expliquez ce qu'est le harcèlement, les différents types (verbal, physique, cyberharcèlement, etc.), et les différents effets et surtout comment sortir de ce qui semble être une impasse.

- Identifier les déclencheurs : Aidez l'adolescent à identifier les déclencheurs du harcèlement et les situations qui le rendent plus vulnérable afin d'élaborer des stratégies de gestion.

- Encourager la croissance post-traumatique : Envisager des stratégies pour faire face, telles que la communication assertive, l'évitement des situations à risque, et la recherche de soutien auprès d'adultes de confiance, rendre visible les leviers, forces de caractères et compétences, qui, en "bout de course" peuvent rendre plus robuste ces futurs adultes !

- Impliquer les parents ou les tuteurs légaux : Si l'adolescent est d'accord, il peut être utile d'impliquer les parents ou les tuteurs légaux dans le processus thérapeutique pour les informer de la situation et les aider à soutenir leur enfant.
- Travailler sur l'estime de soi : Le harcèlement peut gravement affecter l'estime de soi. Travaillez avec l'adolescent pour renforcer sa confiance en lui et sa perception de sa propre valeur.

- Encourager le signalement : Expliquez les avantages du signalement du harcèlement à l'école ou aux autorités compétentes, si cela est pertinent.
- Rompre l'isolement : Aidez l'adolescent à établir des relations sociales positives en dehors de l'environnement du harcèlement. Cela peut favoriser le soutien et le rétablissement.

- Suivi et évaluation : On suivra les progrès de l'adolescent au fil du temps et ajustera l'approche thérapeutique en conséquence.

Il est important de rappeler que chaque adolescent est unique, et donc, l'approche thérapeutique doit être adaptée à ses besoins spécifiques. Il peut également être bénéfique de collaborer avec d'autres professionnels, selon la situation.


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Posture perspectiviste et thérapie narrative

 Cette approche reconnaît que les êtres humains sont complexes et que leur expérience est influencée par de multiples facteurs. Voici quelques raisons pour lesquelles l'approche perspectiviste est précieuse en psychothérapie :

- Reconnaissance de la diversité des perspectives : Les personnes ont des expériences de vie uniques, des contextes familiaux et culturels différents, et des personnalités variées. Une posture perspectiviste reconnaît et respecte cette diversité, ce qui peut favoriser une meilleure compréhension de leur point de vue et de leurs besoins individuels.

- Approche holistique : En adoptant une perspective perspectiviste, les thérapeutes considèrent les aspects biologiques, psychologiques, sociaux et culturels de la vie des adolescents. Cela permet d'explorer comment ces facteurs interagissent et influencent leur bien-être émotionnel.

- Flexibilité thérapeutique : Les personnes traversent souvent des phases de développement rapides et des changements importants dans leur vie. Une posture perspectiviste permet au thérapeute d'ajuster sa méthode thérapeutique en fonction des besoins ce qui peut favoriser une meilleure alliance thérapeutique.

- Empathie et validation : En se plaçant dans la perspective de la personne le thérapeute peut mieux comprendre ses émotions, ses défis et ses préoccupations. Cela favorise l'empathie et la validation, ce qui renforce la relation thérapeutique et encourage l'adolescent à s'ouvrir davantage.

- Encouragement de l'autonomie : Nous cherchons à développer autonomie et identité. Une posture perspectiviste peut encourager cette évolution en permettant la prise de décisions.

- Exploration des valeurs et des croyances : Cette posture encourage l'exploration des valeurs, des croyances et des attentes. Cela peut aider à identifier les conflits intérieurs, à clarifier les objectifs et à faciliter le processus de prise de décision.
- Adaptation aux besoins culturels : Les individus issus de cultures diverses peuvent avoir des vues et une hiérarchie de valeurs différentes. Cette approche prend en compte la diversité culturelle et favorise une thérapie plus adaptée à chaque individu.

En résumé, adopter une posture perspectiviste en psychothérapie permet de mieux comprendre et de répondre aux besoins singuliers, de favoriser une relation thérapeutique positive, et d'encourager leur développement personnel tout en tenant compte de leur complexité et de leur diversité. Cela peut conduire à des résultats thérapeutiques plus efficaces.

La thérapie narrative en ce qu'elle est "décentrée", est intrinsèquement perspectiviste.

La thérapie narrative est en effet intrinsèquement perspectiviste. L'approche narrative en psychothérapie repose sur l'idée que les individus construisent leur propre réalité à travers les histoires qu'ils se racontent sur leur vie. Elle encourage les personnes à examiner et à redéfinir les récits qu'elles ont créés pour elles-mêmes, en tenant compte de différentes perspectives et en décentrant les histoires dominantes ou restrictives.

La décentration est un élément clé de la thérapie narrative, car elle permet aux individus de considérer leurs expériences et leurs problèmes sous différents angles. Cela peut inclure l'exploration des récits culturels, sociaux, familiaux et personnels qui influencent la manière dont une personne se perçoit et perçoit ses difficultés. En décentrant ces récits, la thérapie narrative encourage la personne à explorer de nouvelles perspectives, à reconnaître la diversité des récits possibles, et à créer des récits plus alignés avec ses objectifs et ses valeurs.

En somme, la thérapie narrative est une approche perspectiviste dans la mesure où elle favorise l'exploration des différentes perspectives, des histoires multiples et des récits alternatifs pour aider les individus à mieux comprendre leur réalité et à apporter des changements positifs dans leur vie.


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Un point de vue sur le burn-out


Bien que l'on puisse également parler d'autres "types" de burn-out, l'emploi le plus commun du terme reste dans son sens de syndrome d'épuisement "professionnel", qui résulte généralement d'une exposition prolongée au stress au travail.
Les normes sociétales peuvent jouer un rôle important dans le développement du burn-out.
Voici comment ces deux concepts sont liés :

- Pression sociale et normes de performance : Dans de nombreuses sociétés, il existe des normes de performance élevées en ce qui concerne le travail et la réussite professionnelle. Les individus peuvent se sentir poussés à atteindre ces normes, souvent sous la pression de la société, de leur famille, de leurs amis ou même (voire surtout) d'eux-mêmes. Cette pression pour performer peut entraîner un stress chronique au travail, qui est l'un des facteurs contribuant au burn-out.

- Culture du travail acharné : Dans certaines cultures ou industries, il existe une culture du travail acharné, où l'on valorise la surcharge de travail, le fait de travailler de longues heures et de ne pas prendre de congés. Ces normes sociales peuvent inciter les individus à sacrifier leur bien-être personnel pour répondre aux attentes professionnelles.

- Stigmatisation de la vulnérabilité : Dans certaines sociétés, la vulnérabilité émotionnelle ou le fait d'admettre que l'on a du mal au travail peut être stigmatisé. Les individus peuvent craindre d'être jugés ou discriminés s'ils révèlent leurs difficultés, ce qui les pousse à garder leurs sentiments d'épuisement pour eux-mêmes, aggravant ainsi leur état.

- Évolution des normes professionnelles : Les normes et les attentes professionnelles évoluent avec le temps, et les individus peuvent se sentir submergés par la nécessité de s'adapter en permanence à de nouvelles exigences, ce qui peut accroître le stress et la pression au travail.

Il est important de noter que le burn-out est une condition complexe qui résulte de nombreux facteurs, y compris le mal être au travail, les caractéristiques personnelles propres à l'individu, ainsi que les normes sociétales. Pour prévenir le burn-out, il est essentiel de reconnaître l'impact des normes sociales sur notre bien-être au travail et de promouvoir une culture qui encourage l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.

Évidemment, les liens entre entre burn-out et haute sensibilité vont paraître évidents :

- Sur-stimulation émotionnelle : Les PHS sont souvent plus sensibles aux stimuli émotionnels et environnementaux. Ils peuvent ressentir de manière plus intense le stress, l'anxiété et la pression au travail, ce qui peut les rendre plus susceptibles de ressentir un épuisement émotionnel et mental s'ils sont exposés à des niveaux élevés de stress prolongé.

- Empathie accrue : Les PHS ont souvent une capacité d'empathie plus développée, ce qui signifie qu'ils peuvent être plus sensibles aux émotions des autres et avoir tendance à absorber (par "sympathie dans ce cas) les émotions négatives de leur environnement de travail. Cela peut les exposer à un risque accru d'épuisement émotionnel, car ils peuvent se surinvestir émotionnellement dans leur travail ou dans les problèmes de leurs collègues.

- Besoin de temps seul : Les PHS ont souvent besoin de temps seul pour se ressourcer et gérer leur sur-stimulation sensorielle et émotionnelle. Si leur environnement de travail ne leur permet pas de prendre régulièrement des pauses ou de se retirer pour se ressourcer, cela peut augmenter leur risque de burn-out.
- Perfectionnisme : Les PHS peuvent être perfectionnistes en ce sens que ce sui peut être un détail pour la plupart des personnes n'en sera pas un pour eux, loin de là. Cela peut les amener à travailler de manière excessive et à mettre trop de pression sur eux-mêmes pour réussir.

Il est important de noter que toutes les personnes hautement sensibles ne développent pas nécessairement un burn-out, et la relation entre la haute sensibilité et le burn-out varie d'une personne à l'autre en fonction de nombreux autres facteurs individuels et environnementaux
.

Cependant, il est essentiel pour les personnes hautement sensibles de reconnaître leurs besoins spécifiques en matière d'attention à soi-même et de gestion du stress, et de rechercher un environnement de travail et des stratégies qui leur permettent de s'épanouir tout en minimisant le risque de burn-out. Cela peut inclure la recherche de soutien professionnel, la pratique de la gestion du stress, et l'adhésion à des limites claires en matière de temps de travail et de responsabilités.

Le problème des limites :

Savoir poser ses limites au travail est une compétence importante qui peut avoir un impact significatif sur la prévention du burnout. Voici quelques relations entre le burnout et le fait de savoir poser ses limites :

- Prévention du burnout : Poser des limites au travail signifie savoir dire non lorsque vous êtes surchargé de tâches ou de responsabilités, cela peut tout à fait se travailler en consultation !
 En identifiant vos limites personnelles et en les respectant, vous pouvez éviter de vous engager dans une surcharge de travail excessive, ce qui réduit le risque de burnout.

- Gestion du stress : Savoir poser des limites vous permet de mieux gérer le stress lié au travail. En refusant de prendre trop de responsabilités ou de travailler des heures excessives, vous pouvez maintenir un équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle, ce qui contribue à réduire le stress.
Préservation de la santé mentale : Le burnout peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale, notamment des symptômes de dépression, d'anxiété et d'épuisement émotionnel. En posant des limites appropriées, vous préservez votre santé mentale en évitant de vous surmener.

- Amélioration de la productivité : Travailler de manière constante sans poser de limites peut entraîner une baisse de la productivité à long terme en raison de l'épuisement. En fixant des limites et en prenant des pauses nécessaires, vous pouvez maintenir une productivité plus stable et efficace.

- Communication efficace : Savoir poser des limites nécessite généralement une communication efficace avec les collègues et les supérieurs. Une communication ouverte et assertive peut contribuer à établir des attentes claires et à éviter les malentendus, ce qui réduit les sources de stress au travail.

- Auto-soins : Poser des limites fait partie intégrante des soins personnels. Cela vous permet de prendre du temps pour vous-même, de pratiquer des activités de détente et de maintenir un équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle, ce qui est essentiel pour prévenir le burnout.

En résumé, savoir poser ses limites au travail est un moyen important de prévenir le burnout et de préserver sa santé mentale et physique. Cela implique de reconnaître ses propres limites, de les communiquer efficacement et de les respecter, ce qui peut contribuer à créer un environnement de travail plus sain et plus équilibré.

Très très rapidement, un mot sur les injonctions ou discours parentaux également connus sous le nom de "messages contraignants" :

Ils peuvent jouer un rôle significatif dans la capacité d'une personne à poser ses limites au travail. Ces messages contraignants sont souvent des croyances ou des directives internalisées qui proviennent de l'éducation et de l'environnement familial, et qui influencent la façon dont une personne se comporte au travail et dans d'autres domaines de sa vie.
Voici comment certaines injonctions parentales peuvent affecter la capacité à poser des limites au travail :

- "Sois toujours gentil et serviable" : Si un individu a été élevé en croyant qu'il doit toujours être disponible pour aider les autres, cela peut l'amener à avoir du mal à dire non ou à poser des limites claires au travail, même lorsque cela est nécessaire pour son bien-être.

- "Sois fort" : Les personnes qui ont grandi en pensant qu'elles ne doivent jamais montrer de vulnérabilité ou demander de l'aide peuvent avoir du mal à reconnaître leurs propres limites et à demander un soutien lorsque cela est nécessaire.

- "Tu dois réussir" : L'injonction à réussir à tout prix peut pousser une personne à accepter un fardeau de travail excessif pour atteindre des objectifs professionnels, même au détriment de sa santé mentale et physique.

- "Le travail doit toujours passer en premier" : Si l'importance du travail est survalorisée par des messages parentaux, cela peut amener une personne à négliger sa vie personnelle, à travailler de longues heures et à refuser de poser des limites pour protéger son temps personnel.

- "Ne déçois pas " : La peur de décevoir les autres peut rendre difficile le fait de refuser des demandes de travail excessives ou de poser des limites pour préserver sa propre santé et son bien-être. Cette injonction va dévoyer des valeurs comme l'engagement et/ou la loyauté...

Évidemment ce ne sont que quelques mots autour d'un sujet dont on pourrait non seulement écrire des livres, mais dont on sait qu'il est vécu de manière tout à fait unique par les individus. Il est donc très important d'élaborer ensemble les chemins que vous avez empruntés qui vous auront menés ou vous mènent au burn-out.
 

Pour surmonter l'influence de ces injonctions parentales/sociétales/etc, il est important de prendre conscience de ces croyances et de les questionner. Il peut être utile de travailler avec un professionnel pour élaborer comment ces messages affectent votre appréhension du travail et pour développer des compétences en matière de communication et de gestion du stress. Il est également essentiel de se rappeler que poser des limites est une forme d'auto-soin et non un signe de déception ou d'échec !

Aurélie Dugué - Psychothérapie

Abus de langage et voies rapides de pensée


La façon dont votre pensée/parole se formule nourrit les narrations ds lesquelles vous vous trouvez pris... Si ces narrations vous conviennent et que vous vous sentez libres et heureux, libres et comblés : Parfait ! Si ce n'est pas le cas, pensez à être attentif aux discours par lesquels vous êtes recrutés :

Les abus de langage peuvent en effet être la porte ouverte aux heuristiques de pensée. Les heuristiques sont des raccourcis (voies rapides) cognitifs que notre cerveau utilise pour prendre des décisions rapides et efficaces, mais qui peuvent parfois conduire à des erreurs de jugement. Les abus de langage peuvent influencer la manière dont nous pensons et prenons des décisions en créant des biais cognitifs. Voici comment cela peut se produire :

    - Ambiguïté linguistique : Lorsque le langage est utilisé de manière ambiguë, il peut conduire à des interprétations erronées. Les heuristiques de pensée peuvent alors être utilisées pour remplir les lacunes d'interprétation, ce qui peut entraîner des conclusions incorrectes.

    - Simplification excessive : Les abus de langage peuvent souvent simplifier des concepts complexes. Les heuristiques de pensée peuvent inciter les gens à accepter ces simplifications sans remettre en question leur validité, ce qui peut entraîner une compréhension inexacte de la réalité.

   - Effet de halo : Lorsqu'un terme est utilisé de manière exagérée ou émotionnelle, il peut créer un effet de halo, où les gens sont influencés par leur réaction émotionnelle plutôt que par une analyse objective. Les heuristiques de pensée peuvent alors favoriser des jugements rapides basés sur ces émotions plutôt que sur des données factuelles.

    - Association d'idées : Les abus de langage peuvent associer des idées de manière inappropriée. Par exemple, l'utilisation de termes chargés émotionnellement peut conduire à des associations erronées entre des concepts qui ne sont pas nécessairement liés. Les heuristiques de pensée peuvent renforcer ces associations et influencer nos croyances et nos décisions.

    - Confirmation des croyances préexistantes : Les abus de langage qui correspondent aux croyances préexistantes d'une personne peuvent être acceptés plus facilement, car ils correspondent à ce que l'on veut croire. Les heuristiques de pensée peuvent renforcer ces croyances sans remettre en question leur validité.

Pour éviter d'être trop influencé par les abus de langage et les heuristiques de pensée, il est important de cultiver la pensée critique et faire attention à ne pas se laisser recruter par les idéologies "du moment", de remettre en question les informations présentées de manière douteuse et d'essayer de comprendre la signification réelle derrière les mots. Il est également utile de se familiariser avec les biais cognitifs courants afin de les reconnaître et de les atténuer dans la prise de décision.


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Confiance en soi et estime de soi 


Ce sont deux concepts liés mais distincts qui concernent la façon dont une personne se perçoit et se sent par rapport à elle-même. Voici les principales différences entre les deux :

- Confiance en soi : La confiance en soi est la croyance en vos propres compétences, capacités et capacités à accomplir des tâches spécifiques ou à relever des défis. Cela concerne principalement votre confiance dans ce que vous pouvez faire. La confiance en soi peut varier en fonction des domaines de votre vie. Par exemple, vous pouvez avoir confiance en vous au travail mais moins dans vos relations personnelles.

- Estime de soi : L'estime de soi est une évaluation globale et générale de votre valeur personnelle. Cela concerne la façon dont vous vous percevez en tant que personne, indépendamment de vos compétences ou de vos réalisations spécifiques. Une estime de soi positive signifie que vous avez une opinion positive de vous-même en tant qu'être humain, tandis qu'une estime de soi négative signifie que vous avez une opinion négative de vous-même en tant qu'être humain.

En résumé, la confiance en soi se rapporte à votre croyance en vos capacités spécifiques, tandis que l'estime de soi se rapporte à votre évaluation globale de votre propre valeur en tant que personne. Les deux sont importants pour le bien-être mental et émotionnel, et ils peuvent influencer la façon dont vous interagissez avec le monde et les autres. Travailler sur le développement de la confiance en soi et de l'estime de soi peut contribuer à améliorer votre qualité de vie et votre épanouissement personnel.

Néanmoins, la confiance en soi n'est il pas aussi le fait de se manifester au monde avec confort, dans sa relation aux autres par exemple ?

Si ! La confiance en soi peut également se manifester dans la façon dont une personne interagit avec le monde extérieur.
Une personne qui a confiance en elle est généralement plus à l'aise pour s'exprimer, prendre des décisions, établir des relations sociales et relever des défis. Entres autres :

- Communication efficace : Une personne confiante est plus susceptible de s'exprimer de manière assertive, d'exprimer ses opinions et ses besoins de manière appropriée, et de communiquer efficacement avec les autres, d'être à même de manifester ses désaccords sans pour autant d'énerver.

- Prise de décision : Les individus confiants ont tendance à prendre des décisions fermes, quand bien même elles ne cèdent ni à l’impulsivité ni à la précipitation et prennent le temps de peser les pour et le contre.

- Relation sociale : La confiance en soi peut faciliter la création et le maintien de relations sociales choisies ayant un effet positif sur la personne en question, car elle peut rendre quelqu'un plus ouvert à l'interaction sociale, plus capable de nouer des liens - choisis - et moins sujet à l'anxiété sociale.

- Gestion du stress : Les personnes confiantes ont souvent une meilleure capacité à gérer le stress et l'adversité, car elles ont la confiance nécessaire pour faire face aux défis de la vie.

Cependant, il est important de noter que la confiance en soi n'est pas une qualité fixe et immuable. Elle peut varier en fonction des situations et des expériences de la vie, et il est possible de la renforcer par la pratique, la prise de conscience de soi. 


Aurélie Dugué - Psychothérapie


 Habitudes, 

friction limbique

 et 

frayage neuronal

Le changement des habitudes ne dépend pas principalement de la motivation, contrairement à ce que l'on nous fait croire... enfin, pas uniquement, mais plutôt de la création et de l'intégration de nouvelles d'habitudes dans notre vie quotidienne. Les habitudes sont établies par l'apprentissage et la neuroplasticité du cerveau, et elles ne sont pas nécessairement liées à la motivation.

La durée nécessaire pour former une nouvelle habitude peut varier d'une personne à l'autre, mais elle dépend en partie de la libération de dopamine, une molécule associée à la motivation et à la récompense. Certaines personnes peuvent former une habitude en aussi peu que 18 jours, tandis que d'autres peuvent prendre jusqu'à 254 jours.

La gestion de la "friction du système limbique" 

(expression utilisée pour décrire les conflits internes ou les résistances émotionnelles qui se produisent lorsqu'une personne essaie de changer ses habitudes ou ses comportements et qui correspond à l'énergie nécessaire pour mettre en place un comportement donné)  influence également la rapidité de formation des habitudes.

Il n'est pas nécessaire de fixer des horaires fixes pour changer ses habitudes, mais il est plus efficace d'associer une habitude à une phase de la journée plutôt qu'à un horaire précis. 
Par exemple, en exploitant les rythmes naturels de votre corps, vous pouvez choisir la phase du jour qui correspond le mieux à l'activité que vous souhaitez intégrer.

Pour accélérer ou consolider la formation d'une habitude, vous pouvez utiliser le système de récompense lié à la dopamine. 
La dopamine est libérée lorsque vous recevez une récompense après avoir accompli un comportement donné, ce qui renforce votre motivation à répéter ce comportement. 

Il est également possible de stimuler la libération de dopamine en anticipant positivement une tâche à accomplir, en visualisant en détail les étapes et en reconnaissant à la fois les défis et les aspects positifs de la tâche.


En fin de compte, changer ses habitudes repose sur la compréhension de la psychologie et des neurosciences, ainsi que sur la capacité à créer des habitudes de manière stratégique en fonction de son propre rythme et de son niveau de motivation.

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Mais alors comment sont liés les concepts de "frayage neuronal" et celui de "friction limbique" ?

- Le "frayage neuronal" (ou "neural pathway" en anglais) est généralement utilisé pour décrire le réseau de connexions neuronales qui se forment dans le cerveau en réponse à des comportements répétés ou des habitudes. Ces connexions neuronales deviennent plus fortes et plus efficaces à mesure qu'un comportement est répété, facilitant ainsi l'exécution de ce comportement sans nécessiter une réflexion consciente approfondie.
Le frayage neuronal est souvent associé à la formation d'habitudes, qu'elles soient positives (comme l'exercice régulier) ou négatives (comme la dépendance à une substance).


- La "friction limbique" fait référence à des conflits émotionnels ou à des émotions négatives qui surviennent au niveau du système limbique, une région du cerveau responsable du traitement des émotions.

Les frictions limbiques peuvent être provoquées par des conflits internes ou externes, des dilemmes émotionnels ou des situations stressantes qui génèrent des émotions fortes et parfois contradictoires.

Cette notion est souvent utilisée en psychologie et en psychiatrie pour expliquer les conflits émotionnels qui peuvent contribuer à des problèmes de santé mentale.

On ne peut que vous inviter à rencontrer un professionnel afin d'établir un stratégie afin d'appréhender plus sereinement ces épisodes de conflits émotionnels...

Les points de convergence :

Bien que ces concepts ne soient pas identiques, il y a une relation indirecte entre eux. 

Les habitudes et les comportements formés à travers des frayages neuronaux peuvent être influencés par les émotions désagréables et les conflits émotionnels qui se produisent dans le système limbique. Par exemple, quelqu'un qui a développé une habitude de manger quand les émotions désagréables prennent le dessus (frayage neuronal) peut être motivé par des frictions limbiques liées au stress, à l'anxiété ou à la tristesse.

En résumé, bien que ces concepts ne se recoupent pas directement, ils peuvent être liés dans le contexte plus large des comportements humains, des habitudes et des émotions. Les habitudes peuvent être façonnées par des expériences émotionnelles, et ces expériences émotionnelles peuvent influencer les frayages neuronaux qui sous-tendent ces habitudes.

Aurélie Dugué - Psy 49

Le diagnostique comme paravent

Certaines personnes peuvent utiliser le "diagnostique" de telle ou telle trouble/pathologie comme "paravent" : 

- Recherche de compréhension et de validation : Recevoir un diagnostic peut apporter un sentiment de validation à quelqu'un qui a peut-être lutté pendant longtemps avec ses symptômes. Cela peut donner l'impression que ces symptômes ont une justification médicale, ce qui peut être réconfortant pour certaines personnes. 

- Réduction de la stigmatisation : Les diagnostics sont souvent perçus comme plus socialement acceptables que les problèmes émotionnels ou comportementaux non diagnostiqués. Les individus peuvent se sentir moins condamnés
ou stigmatisés en ayant un diagnostic officiel. 

- Évitement de la responsabilité : Certains individus peuvent utiliser un diagnostic comme une excuse pour ne pas prendre la responsabilité de leurs actions ou de leurs comportements problématiques. Cela peut servir de bouclier pour éviter de confronter d'autres problèmes sous-jacents. 

- Besoin de protection émotionnelle : Un diagnostic peut fournir une sorte de barrière émotionnelle entre la personne et ses problèmes. Cela peut rendre plus facile de parler des difficultés et des symptômes sans se sentir personnellement remis en question. 

- Communication simplifiée : Un diagnostic peut fournir un moyen rapide de communiquer des informations complexes sur la santé mentale ou émotionnelle aux autres. Cela peut être plus simple que d'expliquer en détail les expériences vécues. 

- Attentes de traitement : Un diagnostic peut aider à orienter les traitements et les interventions. Certaines personnes peuvent espérer que le diagnostic conduira à des solutions de traitement spécifiques et efficaces pour leurs symptômes. 

- Identification avec le diagnostic : Certaines personnes peuvent développer une identification forte avec leur diagnostic, ce qui peut parfois mener à un sentiment de confort dans le fait d'être "quelqu'un qui a ce problème" plutôt que de simplement "quelqu'un qui a des difficultés". 

-
Besoin de support : Un diagnostic peut ouvrir la porte à des groupes de soutien et à des communautés de personnes partageant la même condition. Cela peut offrir un sentiment d'appartenance et de soutien social. 

Il est important de noter que l'usage d'un diagnostic comme un moyen de se cacher ou d'éviter des problèmes sous-jacents peut être contre-productif à long terme.
 La psychothérapie vise généralement à aider les individus à comprendre et à traiter les causes profondes de leurs difficultés émotionnelles et comportementales, plutôt que de simplement se concentrer sur une étiquette diagnostique. Un bon thérapeute encouragera la réflexion et la croissance personnelle au-delà du diagnostic. 


Aurélie Dugué - Psy 49

 

 "Confiance en soi"  : Perspective Narrative 


La thérapie narrative est une approche thérapeutique qui met l'accent sur la construction de récits personnels positifs et significatifs pour encourager les individus à donner un sens à leurs expériences et à créer des changements dans leur vie. 
Travailler sur la confiance en soi impliquera de revisiter et de ré-élaborer les narrations limitantes par lesquelles les personnes ont pu se laisser recruter. Voici comment cela pourrait se dérouler : 

- Identification des récits limitants : Le thérapeute aide le client à identifier les histoires négatives qu'il se raconte sur lui-même en relation à sa confiance en soi. 

- Exploration des origines : Le thérapeute et le client explorent les origines de ces récits limitants. Ils peuvent chercher des moments spécifiques de la vie du client où ces croyances ont été formées, peut-être à partir d'expériences traumatisantes, de comparaisons avec d'autres personnes ou d'autres facteurs.

- Externalisation du problème : Dans la thérapie narrative, les problèmes sont souvent externalisés en tant qu'entités distinctes. La pesronne qui consulte pourrait donner un nom ou une métaphore à ces croyances négatives pour les séparer de sa propre identité, ce qui peut aider à prendre du recul et à développer une perspective plus objective.

- Exploration des compétences cachées : Le thérapeute encourage à identifier des moments de sa vie où il a fait preuve de compétences, de résilience ou de forces de caractère qui contredisent les récits limitants. Cela permet au client de découvrir des aspects de lui-même qu'il peut ne pas avoir remarqués et intégré dans sa narration auparavant.

- Coconstruction de nouveaux récits : En collaboration avec le thérapeute, le client commence à élaborer de nouveaux récits positifs qui reflètent des compétences qui pourront être utilisés comme des "leviers".

- Renforcement des récits positifs : Au fil des sessions, le thérapeute et la personne continuent à renforcer les nouveaux récits positifs en identifiant régulièrement des exemples concrets qui les soutiennent.

- Intégration dans la vie quotidienne : L'objectif ultime est d'intégrer ces nouveaux récits dans la vie quotidienne du client. Cela peut signifier appliquer les nouvelles perspectives et les nouvelles croyances dans différentes situations pour développer une confiance en soi durable.

Il est important de noter que la thérapie narrative est une approche collaborative et individualisée. 
Le thérapeute adapte les techniques en fonction des besoins et des préférences du client pour créer un espace sûr et constructif pour le processus de changement. 


Aurélie Dugué - Psy 49

 Résister à ce que la vie nous propose est source de souffrance 


Résister aux circonstances de la vie peut être une réaction naturelle lorsque nous sommes confrontés à des défis ou des situations difficiles. Cependant, il y a des moyens de mieux faire face à ces circonstances et de les accepter plutôt que de leur résister. 

- Pratiquez la pleine conscience : La pleine conscience consiste à être conscient de l'instant présent sans jugement (ni positif, ni négatif, garder une position d'observateur), le fameux vigile intérieur dont vous on m'entendra parler en séance. En développant cette pratique, vous investissez moins d'énergie psychique dans la lutte, ainsi vous laissez de la place à dans l'élaboration de narrations alternatives de votre "réel", narrations qui vous conviennent mieux !

- Accueillez vos émotions : Il est normal de ressentir des émotions lorsque vous êtes confronté à des défis. Au lieu de les refouler, permettez-vous de les ressentir et de les exprimer de manière saine. Apprendre à décoder le message véhiculé par vos émotions peut vous aider à les gérer plus efficacement.

- Identifiez ce que vous pouvez contrôler/maîtriser : Faites la distinction entre ce que vous pouvez changer et ce que vous ne pouvez pas. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez influencer et faites le deuil ce que vous ne pouvez pas changer. Ce "deuil" est difficile ? Il y a sûrement des croyances limitantes, pour reprendre l'expression consacrées, à l’œuvre dans l'ombre, un accompagnement peut vous aider à les identifier et à les remettre à l'endroit !

- Établissez des objectifs réalistes : Définissez des objectifs qui tiennent compte de vos circonstances actuelles. Cela peut vous aider à vous concentrer sur ce que vous pouvez accomplir plutôt que de lutter contre des attentes irréalistes C'est là, tout l'intérêt du travail sur l'objectif qui fait office de prolégomènes en début d'accompagnement thérapeutique.

- Cherchez du soutien : Parlez de vos préoccupations avec des amis, des membres de votre famille ou un professionnel de la thérapie. 

- Cultivez la croissance "post-trauma" : Cette croissance est la capacité à faire face aux défis et à rebondir après des épreuves. Vous pouvez la développer des compétences en gestion du stress, en apprenant à vous adapter aux changements et en cherchant des opportunités de croissance personnelle.  Parfois, il est utile de voir les défis comme des opportunités d'apprentissage ou de croissance

- Soyez patient avec vous-même : Apprendre à accepter les circonstances de la vie peut prendre du temps. Soyez compréhensif envers vous-même et ne vous précipitez pas pour atteindre une acceptation totale.

Rappelez-vous que l'acceptation des circonstances de la vie n'implique pas de renoncer à votre pouvoir de changer les choses lorsque c'est possible, mais plutôt de réduire la lutte inutile contre ce que vous ne pouvez pas contrôler. 
Chacun a sa propre manière de faire face aux défis, alors trouvez les stratégies qui fonctionnent le mieux pour vous. Si vous avez du mal à faire face à une situation particulière, il peut être utile de consulter un professionnel de l'accompagnement.


Aurélie Dugué - Psy 49

Utilité du cadre en thérapie 

- Définir les attentes : Un cadre bien établi permet à la personne qui consulte et au thérapeute d'avoir des attentes claires concernant les objectifs de la thérapie, la fréquence des séances, la durée de la thérapie, les responsabilités de chaque partie en cas d'annulation, le prix, la durée des séances, etc.
Cela aide à éviter les malentendus et les frustrations potentielles.

- Sécurité et confiance : Un cadre solide crée un sentiment de sécurité pour les patients. Savoir ce à quoi s'attendre et comment la thérapie se déroulera aidera à se sentir en confiance et à être plus ouvert à l'exploration de ses problèmes personnels.

- Limites professionnelles : Le cadre délimite les limites professionnelles, comme la confidentialité, les interactions en dehors des séances, les méthodes de communication, etc. Cela aide à établir des frontières appropriées entre la relation thérapeutique et la vie personnelle du client et du thérapeute.

- Structure : Un cadre structuré offre une organisation à la thérapie. Les séances ont un début, un milieu et une fin définis, ce qui permet d'aborder efficacement les problèmes du client sans se perdre dans des discussions désordonnées.

- Objectifs et progrès : Un cadre permet de fixer des objectifs clairs pour la thérapie. Cela aide à mesurer les progrès au fil du temps et à évaluer si les objectifs sont atteints. 
Un objectif peut également être ajusté en fonction des changements dans les besoins.

- Éthique et professionnalisme : Un cadre approprié garantit que la thérapie se déroule dans le respect des normes éthiques et professionnelles. Cela inclut des éléments tels que le consentement éclairé du client, le respect de la confidentialité et l'utilisation de techniques appropriées : en effet c'est une espèce de contractualisation, la personne ET le thérapeute s'engagent à respecter les termes du "contrat". C'est tout à fait "ok" de ne pas être ok av certains points dès le départ, on peut en discuter, toutefois, il ne faut pas oublier que les "psys" sont légion et qu'à chaque "psy" son cadre, si le mien ne vous convient pas, d'autres vous conviendront peut être ! N'hésitez pas à aller explorer d'autres horizons si le cœur vous en dit. Effectivement, si le cadre n'est pas respecté, c'est l'alliance thérapeutique qui est abîmée...

En somme, élaborer un cadre à la thérapie établit une base solide pour une relation thérapeutique efficace, respectueuse et bénéfique pour la personne. 


Aurélie Dugué - Psy 49


Le soutien et la psychothérapie 


Il s'agit de deux approches distinctes pour aider les personnes à faire face à des difficultés émotionnelles, mentales ou comportementales, mais elles ont des objectifs et des méthodes différentes :

- Soutien : Le soutien consiste généralement à fournir un environnement sécurisant où une personne peut exprimer ses sentiments et ses préoccupations. Il s'agit d'écouter activement et de montrer de la compréhension.
Le rôle de la personne qui offre du soutien est de créer un espace où la personne en difficulté peut se sentir entendue et comprise. Les amis, la famille, les collègues et d'autres personnes proches peuvent offrir du soutien.
Si vous avez lu les autres articles, vous aurez compris : Bien que ma pratique, indirectement offre un soutient, ce n'en est pas l'objectif premier, du tout...

- Psychothérapie : La psychothérapie est une approche plus structurée et professionnelle pour aborder les problèmes émotionnels, mentaux et comportementaux. 
Elle implique souvent un thérapeute. La psychothérapie vise à explorer en profondeur les pensées, les émotions et les comportements d'une personne pour comprendre les causes sous-jacentes des difficultés. 
Différentes approches de psychothérapie,  entre autres la thérapie narrative (mon approche principale en consultation) peuvent être utilisées pour aider la personne à développer des stratégies pour faire face à ses problèmes.

En résumé, le soutien offre un espace pour partager et se sentir écouté, tandis que la psychothérapie est une intervention professionnelle et structurée visant à explorer et à éclairer problèmes émotionnels, sentiment d'échec, et problématiques psychologiques de manière approfondie. 

Le choix entre ces deux approches dépendra des besoins de la personne et de la gravité de ses difficultés, tous les professionnels de la psychothérapie ne font pas du "soutient" leur objectif premier, bien que celui-ci soit toujours un corollaire à leur travail.


Aurélie Dugué - Psy 49

Troquer intensité relationnelle  contre profondeur 

relationnelle


C'est passer d'une relation superficielle, souvent caractérisée par une forte interaction et une forte émotion, à une relation plus significative et réfléchie, où l'accent est mis sur la compréhension mutuelle et la connexion émotionnelle profonde. Voici quelques étapes à considérer pour accomplir cette transition :

- Prenez du recul et évaluez vos relations actuelles : Réfléchissez aux relations que vous entretenez actuellement. Identifiez celles qui sont plus axées sur l'intensité émotionnelle et celles qui pourraient bénéficier d'une plus grande profondeur.

- Communiquez vos intentions : Si vous souhaitez approfondir une relation, prenez un moment pour communiquer vos intentions. Expliquez à la personne que vous appréciez la connexion que vous partagez et que vous aimeriez en apprendre davantage sur elle.

- Favorisez les conversations significatives : Au lieu de vous concentrer uniquement sur des discussions superficielles, essayez d'aborder des sujets plus profonds, tels que les valeurs, les aspirations, les expériences personnelles, les sentiments et le message véhiculé par les émotions...

- Écoutez activement : Lorsque vous interagissez avec la personne, portez une attention particulière à ce qu'elle dit. Posez des questions ouvertes qui encouragent une réflexion plus profonde et montrez un véritable intérêt pour ses réponses.

- Partagez vos propres expériences : Pour encourager la confiance et la connexion émotionnelle, partagez également vos propres expériences, sentiments et pensées. Cela crée un environnement où les deux parties peuvent se sentir plus à l'aise pour être authentiques.

- Cultivez l'empathie : Essayez de vous mettre à la place de l'autre personne et de comprendre ses perspectives. L'empathie favorise une compréhension plus profonde et renforce les liens...

- Donnez du temps à la relation : La profondeur relationnelle se développe avec le temps. Prenez le temps de construire la confiance et la compréhension mutuelle au fil des interactions.

- Soyez présent et attentionné : Soyez présent dans vos interactions, en évitant les distractions. Cela montre à l'autre personne que vous valorisez votre temps ensemble.

- Respectez les limites et la réciprocité : Assurez-vous que les deux parties sont à l'aise et ouvertes à l'approfondissement de la relation. Respectez les limites de chacun et assurez-vous que l'engagement est réciproque.

- Évitez le surinvestissement émotionnel : Bien que la profondeur relationnelle soit bénéfique, évitez de vous surinvestir émotionnellement trop rapidement. La profondeur prend du temps à se développer.

En pratiquant ces étapes, vous pouvez créer des relations plus significatives et plus profondes, basées sur la compréhension mutuelle et l'authenticité, plutôt que sur la seule intensité émotionnelle.

Évidemment les conversations de thérapie narrative favorisent grandement l'élaboration de la profondeur de la première relation qui soit : La relation existant entre vous, et, vous même !


Aurélie Dugué - Psy 49

Quelques obstacles à la décision d'entamer une psychothérapie : 


- Stigmatisation sociale : La stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale, ou aux problématiques de vie, peut être un obstacle majeur. Les personnes peuvent craindre d'être jugées, perçues comme faibles ou incapables de faire face à leurs problèmes s'ils cherchent de l'aide en psychothérapie.

- Méconnaissance : Certaines personnes ne reconnaissent pas les signes et les symptômes d'un problème sous-jacent, ou encore elles minimisent leurs propres difficultés. Cela peut empêcher ces personnes de réaliser qu'elles pourraient bénéficier de l'aide d'un professionnel.

- Coût financier : La psychothérapie peut être coûteuse, en particulier quand elle n'est pas couverte par l'assurance santé. 
Les coûts associés aux séances régulières peuvent dissuader certaines personnes de poursuivre un traitement.

- Accès limité : Dans certaines régions, il peut être difficile de trouver un thérapeute à proximité, en particulier dans les zones rurales ou défavorisées. 
Les temps d'attente pour obtenir un rendez-vous avec un professionnel peuvent également être longs.

- Croyances culturelles et religieuses : Les croyances culturelles ou religieuses peuvent influencer la perception de la santé psychologique et d'un accompagnement. 
Certaines cultures peuvent considérer les problèmes de santé mentale comme une honte ou une faiblesse, ce qui peut décourager les individus de chercher de l'aide.

- Peur de l'inconnu : Pour certaines personnes, l'idée de partager leurs pensées et leurs émotions les plus intimes avec un étranger peut être effrayante. 
La peur du jugement ou de ne pas savoir à quoi s'attendre lors des séances peut les retenir.

- Déni : Face à des problèmes émotionnels ou psychologiques, certaines personnes peuvent adopter une attitude de déni et refuser de reconnaître qu'elles ont besoin d'aide extérieure.

- Manque de temps : Les responsabilités professionnelles, familiales et personnelles peuvent prendre le dessus et empêcher les gens de consacrer du temps à l'élaboration des problématiques faisant obstacles à la sérénité.

- Expériences passées négatives : Si quelqu'un a déjà eu une expérience négative avec un professionnel par le passé, cela peut le rendre réticent à entamer à nouveau une psychothérapie.
Pourtant, aucun thérapeute n'est le même... On ne le dira jamais assez : trouver la bonne personne avec qui se bâtira une alliance thérapeutique solide peut parfois être un long chemin.

- Autosuffisance perçue : Certaines personnes pensent qu'elles peuvent résoudre leurs problèmes par elles-mêmes, sans l'aide d'un professionnel. Cette attitude peut les empêcher de chercher de l'aide. Et... parfois elles ont raison ! 

Il est évidemment important de noter que ces obstacles varient d'une personne à l'autre, et il peut y avoir d'autres raisons spécifiques à chaque individu. 
Encourager une prise de conscience sur l'importance de la santé mentale, réduire la stigmatisation et améliorer l'accès abordable à des services de psychothérapie sont des étapes clés pour surmonter ces obstacles.


Aurélie Dugué - Psy 49

Qu'entend on par "traumatisme" ?

Le traumatisme psychique, aussi appelé psychotraumatisme ou traumatisme psychologique, englobe l'ensemble des mécanismes de préservation à caractère psychologique, neurobiologique et physiologique.

Ces mécanismes peuvent se déclencher suite à un ou plusieurs évènements générateurs d'une charge émotionnelle incontrôlée qui dépasse les capacités du sujet à y faire face (en raison d'un défaut d'intégration corticale). Les conséquences de ce traumatisme se déclinent d’autant de manières qu'il y a d'individus sur Terre, (Entre autres : perturbations de l'humeur, des altérations de la personnalité, des désordres alimentaires, des troubles anxieux généralisés, des symptômes dissociatifs, des épisodes psychotiques aigus, ainsi que des affections liées au stress, etc).

Les origines possibles de ce traumatisme sont infiniment variées:  perte d'un être cher, des agressions sexuelles, des accidents accompagnés de blessures ou pas, harcèlement moral, violences conjugales, endoctrinement, différentes problématiques liées à la consommation de produits (alcool, drogues dures et douces), la menace ou le fait d'être témoin d'évènements traumatisants, en particulier pendant l'enfance. Les traumatismes précoces et les problèmes liés à l'attachement sont également des facteurs. Des évènements tels que les catastrophes naturelles comme les séismes et les éruptions volcaniques, ainsi que les conflits armés ou d'autres formes de violence extrême, peuvent également contribuer à induire un traumatisme psychologique. Une exposition prolongée à des conditions telles que la pauvreté ou d'autres formes d'agression verbale et d'humiliation peut aussi être à l'origine de traumatismes.

Il convient de noter que tous les individus ne présentent pas la même susceptibilité ni la même intensité de traumatisme.

La vulnérabilité psychologique varie selon les individus et est influencée par leur personnalité, leur histoire (notamment d'éventuels traumatismes antérieurs) ainsi que par le contexte dans lequel ils évoluent.

Évidemment chaque être humain étant unique, il convient d'élaborer toute problématique étant en lien avec un traumatisme en consultation avec votre thérapeute.


Addendum : Les situations adverses

Les thérapeutes peuvent préférer utiliser le terme "situation adverse" plutôt que "trauma" pour plusieurs raisons, notamment les suivantes :
- Déstigmatisation : Le terme "trauma" est souvent associé à des événements extrêmement graves et perturbants, tels que la guerre, les agressions sexuelles ou les catastrophes naturelles. En utilisant le terme "situation adverse", les professionnels peuvent essayer de déstigmatiser l'expérience de la personne en mettant l'accent sur le fait que les difficultés émotionnelles peuvent découler de diverses circonstances de la vie, grandes ou petites.
- Accessibilité : En utilisant des termes plus larges comme "situation adverse", on cherche à encourager les personnes à demander du soutient plus tôt, car elles peuvent se sentir moins découragées à l'idée de partager leurs expériences. Il est possible que certaines personnes minimisent leurs propres souffrances en pensant que seules les situations considérées comme des traumatismes graves nécessitent une intervention professionnelle.
- Individualisation : Chaque personne réagit différemment aux événements de la vie, et ce qui peut être traumatisant pour une personne peut ne pas l'être pour une autre. En utilisant un terme plus large comme "situation adverse", on peut mieux s'adapter aux besoins individuels et reconnaître que ce qui est difficile pour un individu peut être moins difficile pour un autre.
- Réduction de la pression : Le mot "trauma" peut parfois être chargé de connotations lourdes, ce qui peut mettre une pression supplémentaire sur les personnes qui souffrent. 

Cependant, il est important de noter que le choix du vocabulaire peut varier d'un professionnel à l'autre, et cela dépendra souvent de la préférence du thérapeute ainsi que de la manière dont il perçoit les besoins et le confort de son patient. Quel que soit le terme utilisé, l'objectif principal restant est d'accompagner les personnes à faire face à leurs expériences et à trouver des moyens de se mettre en intelligence avec la vie...


Aurélie Dugué - Psy 49


Les "traumas": Approche de la thérapie narrative


La thérapie narrative est une approche thérapeutique qui se concentre sur la manière dont les individus construisent leur propre récit de vie et sur la façon dont ces récits peuvent influencer leur perception d'eux-mêmes et de leurs expériences. Lorsqu'il s'agit de traiter les traumatismes en thérapie narrative, voici quelques étapes et concepts clés qui sont souvent utilisés :

- Externalisation du problème : L'un des principes fondamentaux de la thérapie narrative consiste à externaliser le problème. Cela signifie que le thérapeute et le patient travaillent ensemble pour séparer la personne de l'identité du traumatisme. En considérant le traumatisme comme quelque chose qui a eu un impact sur l'individu plutôt que comme une partie intrinsèque de la personne, ce recadrage contribue à réduire le sentiment d'identité fusionnée avec le traumatisme : La personne n'est pas le problème !


- Réécriture du récit : La thérapie narrative encourage les individus à reconstruire leur histoire de manière à mettre l'accent sur leur croissance post-traumatique  (forces de caractère, leurs compétences, leurs valeurs), plutôt que sur les aspects toxiques du traumatisme. Cela peut impliquer de repenser comment le traumatisme a influencé leur vie et comment ils ont fait face à ses effets.


- Externalisation des ressources : En plus d'externaliser le problème, la thérapie narrative encourage également l'externalisation des ressources. Cela signifie identifier et mettre en avant les compétences, les expériences et les relations qui ont été utiles pour faire face au traumatisme et surmonter ses effets. On rend visible tout ce que la personne sait très bien faire, ainsi que les personnes ressources qui l'ont soutenues (relations encore existantes ou non dans la sphère relationnelle).


- Exploration des effets du traumatisme : Les thérapeutes narratifs aident les individus à explorer en profondeur les effets du traumatisme sur leur vie, leurs émotion, leurs croyances, et les discours qui agissent sur le vie. Cela peut inclure la validation des émotions et des réactions, ainsi que l'identification des schémas de pensée ou de comportement liés au traumatisme.


- Renforcement de l'autorité (au sens auteur): La thérapie narrative met l'accent sur l'exploration et la réaffirmation de l'autorité dans l'interprétation du traumatisme. Cela contribue à contrebalancer l'impact du traumatisme en reconnaissant que l'identité et les expériences de la personne ne sont pas définies uniquement par le "trauma".


Il est important de noter que la thérapie narrative est une approche collaborative et personnalisée, et les techniques spécifiques utilisées peuvent varier en fonction du thérapeute, du client et de la situation. 


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Quelques raisons qui peuvent 

motiver une rencontre 

à la "rentrée" : 


Les raisons pour lesquelles les gens prennent rendez-vous chez un thérapeute à la rentrée peuvent varier en fonction des individus, mais voici quelques motifs courants
 

- Stress de la rentrée : La rentrée peut être une période de stress, surtout pour les étudiants et les parents. Les changements de routine, les nouvelles responsabilités et les défis académiques peuvent entraîner de l'anxiété.
- Transitions et changements de vie : La rentrée marque souvent le début de nouvelles phases de vie, comme entrer à l'université, commencer un nouvel emploi ou même déménager. Ces transitions peuvent susciter des sentiments d'incertitude et d'appréhension.

- Pression sociale : Pas forcément uniquement à la rentrée : Les attentes sociales, comme celles liées aux performances académiques ou aux relations sociales, peuvent être source de stress. Certains peuvent ressentir le besoin de parler à un professionnel pour gérer cette pression.


- Isolement social : Après les vacances d'été, certaines personnes peuvent se sentir isolées en raison de la séparation d'amis ou d'activités sociales. Cela peut influencer leur décision de consulter un psychologue pour se sentir mieux soutenues.

- Objectifs et résolutions : La rentrée peut être perçue comme un nouveau départ, incitant certaines personnes à envisager des objectifs personnels ou à travailler sur des résolutions. La thérapie peut les aider à développer des stratégies pour atteindre ces objectifs.
- Dépression saisonnière : Dans certaines régions, la rentrée coïncide avec le début de la saison automnale, caractérisée par des journées plus courtes et une diminution de la lumière naturelle. Cela peut contribuer à la dépression saisonnière pour certaines personnes.
- Préparation mentale : Pour ceux qui sont sur le point d'entreprendre des défis importants tels que des examens, des compétitions sportives ou des projets exigeants, la thérapie peut être utilisée pour développer des stratégies de gestion du stress et pour améliorer la concentration.

Il est important de noter que chacun a des motivations et des besoins individuels pour consulter. 


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Comment travaille-t-on le rapport à la norme ?



S'affranchir des normes peut être un processus complexe, c'est un processus parfaitement unique à chacun. Ce processus implique de remettre en question les attentes sociales, culturelles et les discours socio-culturels familiaux qui nous sont imposés.

Voici quelques étapes que l'on traverse au cours d'un accompagnement :

- Auto-réflexion : On prend le temps, ensemble de rendre visible vos valeurs, croyances et aspirations. Identifiez les normes que vous ressentez comme contraignantes ou inauthentiques par rapport à qui vous êtes réellement.

- Éducation : Vous serez encouragés à comprendre d'où proviennent ces discours, comment ils vous ont recrutés, et, comment ils ont évolué au fil du temps.

- Analyse critique : Nous prenons le temps d'évaluer ces normes à la lumière de vos valeurs et de vos objectifs personnels.
".
- Affermir ses choix : S'affranchir des normes peut signifier faire des choix qui vont à l'encontre de ce que vous pensez que les autres attendent de vous, ou ce qu'ils attendent réellement de vous. Il s'agira d'habiter une posture choisie, d'épaissir vos décisions, même si elles sont différentes de la norme.

- S'entourer de soutien : Réinvestir la relation aux personnes qui peuvent partager les mêmes espaces et soutenir votre démarche. Il peut être plus facile de s'affranchir des normes lorsque vous avez des amis, de la famille ou des communautés qui partagent vos valeurs.

- Sortir de sa zone de confort : S'affranchir des normes peut nécessiter de prendre des risques et d'explorer de nouvelles voies. Soyez prêt à sortir de votre zone de confort et à embrasser l'incertitude.

- Célébrer l'individualité : Appréciez la diversité et l'individualité. Reconnaître que tout le monde est différent et que les choix de vie varient en fonction des aspirations et des circonstances de chacun.

- Patience : S'affranchir des normes peut être un processus lent et parfois difficile. Soyez patient avec vous-même et comprenez que cela peut prendre du temps pour déconstruire les schémas de pensée et les comportements conditionnés... Bien souvent le chemin débute avec une compréhension intellectuelle puis un enracinement dans le vécu est nécessaire, il s'agira de vivre "à partir" de la perspective choisie.

- Créativité : Abordez les défis avec créativité. Cherchez des solutions uniques et originales qui correspondent à vos besoins et à vos valeurs.

- Évolution constante : S'affranchir des normes n'est pas un processus ponctuel, mais plutôt un cheminement continu. Restez ouvert aux nouvelles idées, aux apprentissages et aux ajustements en cours de route.

Il est important de noter que s'affranchir des normes ne signifie pas nécessairement rejeter toutes les normes sociales, mais plutôt choisir consciemment celles qui sont alignées sur qui vous êtes et ce que vous désirez dans la vie.


Aurélie Dugué - Psychothérapie


Borderline : parole de patient

Témoignage pris du site d'Igor Thiriez, catégorie "Troubles de la Personnalité"

Voici comment il présente ce texte, qui m'a semblé précieux de partager avec vous :

"Je vous offre ma traduction (laborieuse) d’une lettre ouverte écrite par une patiente américaine avec trouble de la personnalité borderline sur son blog. Ce trouble y est selon moi admirablement présenté, d’une manière beaucoup plus claire et complète que sur la plupart des ouvrages rédigés par des professionnels de santé français" .

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Lettre ouverte de ceux qui vivent avec un trouble de la personnalité borderline 

" Chers amis, familles, amoureux, ex-amoureux, collègues, enfants et autres proches de ceux qui vivent avec un trouble de la personnalité borderline,
Vous vous sentez certainement frustrés, impuissants, prêts à laisser tomber. Ce n’est pas votre faute. Vous n’êtes pas la cause de notre souffrance. Vous pourriez avoir du mal à le croire tant nous nous déchainons sur vous, tant nous pouvons nous montrer affectueux, gentils puis défiants et cruels d’un instant à l’autre, parfois jusqu’à vous maudire. Mais ce n’est pas votre faute. Vous méritez d’en savoir plus sur ce trouble et sur ce que nous aimerions pouvoir vous dire sans encore y parvenir.
Il est possible que quelque chose que vous ayez dit ou fait ait déclenché une crise chez nous. Un tel « déclencheur » peut faire resurgir chez nous un événement traumatisant du passé ou des pensées très douloureuses. Aussi bienveillants soient ils, vos efforts ne sont pas toujours payants, et il n’est pas toujours facile de savoir pourquoi une crise se déclenche.
Le fonctionnement du cerveau est très complexe. Une chanson, un son, une odeur ou de simples mots peuvent rapidement activer des connexions neuronales qui nous ramènent à une situation où nous n’étions pas en sécurité, et à une réaction à la hauteur de cette insécurité (pensez aux militaires ayant fait la guerre – de simples feux d’artifices peuvent leur provoquer des flashbacks. C’est ce qu’on appelle le syndrome de stress post-traumatique, et ça nous arrive beaucoup à nous, aussi).
Mais, s’il vous plait, sachez qu’à chaque fois que nous vous repoussons avec nos paroles ou nos comportements, nous sommes terrifiés à l’idée que vous puissiez nous rejeter ou nous abandonner à notre désespoir.
Cette façon extrême de penser en « tout ou rien » et la coexistence de désirs totalement opposés sont considérés comme une « dialectique ». Dans les premiers temps, avant de pouvoir débuter une TCD (thérapie comportementale dialectique), nous ne disposons pas des outils qui nous permettraient de vous le dire ou de vous demander de l’aide de manière adaptée.
Nous pouvons faire des choses graves comme nous faire du mal (ou menacer de le faire), aller à l’hôpital et d’autres choses encore. Si ces appels à l’aide doivent être pris au sérieux, nous comprenons que ces comportements et les soucis qu’ils vous procurent finissent par vous épuiser.
S’il vous plait, croyez-le, avec l’aide de professionnels, et malgré tout ce que vous avez pu entendre ou croire, nous pouvons aller mieux et nous irons mieux.
Ces épisodes peuvent s’espacer et devenir moins nombreux, nous pouvons avoir de longues périodes de stabilité et mieux réguler nos émotions. Parfois, la meilleure chose à faire, si vous parvenez à surmonter la frustration et les blessures, c’est de nous prendre dans vos bras, de nous dire que vous nous aimez et que vous ne nous laisserez pas tomber.
L’un des symptômes du trouble de la personnalité borderline est une peur intense d’être abandonné. En conséquence, nous adoptons parfois (souvent de façon inconsciente) des comportements extrêmes dans le but d’empêcher ça. C’est la perception de l’imminence de cet abandon qui nous pousse à agir de manière disproportionnée.
Un autre phénomène qui peut vous déconcerter est cette apparente inaptitude à maintenir nos relations. Nous pouvons passer d’un ami à l’autre, les aimer, les idolâtrer puis les mépriser, les supprimer de nos contacts et de nos amis Facebook, ceci d’un instant à l’autre. Nous pouvons vous éviter, ne pas vous répondre, refuser vos invitations puis d’un instant à l’autre ne souhaiter qu’être auprès de vous.
Cette tendance au « clivage » fait partie du trouble. Parfois, nous effectuons une sorte de frappe préventive en se séparant des gens avant qu’ils puissent nous rejeter ou nous abandonner. Nous n’en sommes pas fiers. Nous pouvons travailler sur ces comportements destructeurs et apprendre à développer des relations saines. Ce n’est juste pas naturel pour nous. Ça prend du temps, et beaucoup d’efforts.
Il est difficile, après tout, d’avoir des relations saines avec les autres quand on ne se connait pas bien soi-même et qu’on ne comprend pas son propre fonctionnement, d’autant plus s’il se démarque de celui des gens qui nous entourent.
Dans le trouble de la personnalité borderline, beaucoup d’entre nous vivent ce qu’on appelle une perturbation de l’identité. Nous pouvons nous emparer des attributs des autres sans réellement savoir qui nous sommes. Souvenez vous au collège de ces enfants qui passaient du rock à la pop en passant par le goth, tout ça pour se faire accepter dans un groupe, et qui changeaient leur style vestimentaire ou leur coiffure à ces fins, allant même jusqu’à singer certains comportements. C’est comme si nous n’avions pas dépassé ça.
Cette tendance à calquer nos attitudes sur celles des autres (et donc à agir d’une façon au travail, d’une autre à la maison, d’une autre encore à l’église) nous a valu notre surnom de « caméléon ». Certes, les gens se comportent différemment au travail et à la maison mais vous pourriez ne pas nous reconnaître en vous basant sur la manière dont nous agissons dans ces deux contextes. La différence est parfois extrême.
Pour certains d’entre nous, durant l’enfance, malheureusement, nous avions des parents ou des tuteurs qui pouvaient passer rapidement d’une attitude aimante et normale à des comportements abusifs. Nous devions alors agir de manière à leur plaire à chaque instant dans le but de rester en sécurité et de survivre. Nous n’avons pas dépassé ça.
Du fait de toute cette souffrance, nous sommes souvent soumis à un sentiment de vide. Nous ne pouvons imaginer à quel point vous devez vous sentir impuissants face à ça. Peut-être avez vous essayé beaucoup de choses pour y remédier, peut-être sans grand succès. Encore une fois, ce n’est pas votre faute.
La meilleure chose que nous puissions faire dans ces moments est de nous rappeler que « ça va passer » et de pratiquer les exercices de TCD – notamment l’auto-relaxation – des choses qui nous aident à nous sentir un peu mieux malgré la torpeur. L’ennui est aussi dangereux pour nous dans ce qu’il peut également nous amener à ce sentiment de vide. Il est judicieux pour nous de rester occupés et de nous distraire quand l’ennui commence à se manifester.
D’un autre coté, nos décharges de colère peuvent être effrayantes. Il est alors important que nous restions en sécurité et que nous ne fassions de mal ni à nous, ni à vous. C’est juste une autre manifestation du TPB.
Nous sommes très sensibles émotionnellement et avons de grandes difficultés à réguler/moduler nos émotions. Le Dr Marsha Linehan, fondatrice de la TCD, nous a comparé à des victimes de brulures émotionnelles au 3ème degré.
Grâce à la thérapie comportementale dialectique, nous pouvons apprendre comment réguler nos émotions de manière à ne pas perdre le contrôle de nous-mêmes. Nous pouvons apprendre à ne plus saboter nos vies, à nous comporter de manière moins blessante et angoissante pour vous.
Autre chose que vous avez pu remarquer sont nos yeux parfois hagards. C’est ce qu’on appelle la dissociation. Nous nous déconnectons alors littéralement, nos pensées partent ailleurs, nos cerveaux cherchent alors à nous protéger de traumatismes supplémentaires. Nous pouvons acquérir certains outils par l’apprentissage et les appliquer lors de ces épisodes qui deviendront de moins en moins fréquents au fur et à mesure que nous irons mieux.
Mais qu’en est-il de vous ? 
Si vous avez décidé de puiser dans vos forces et de rester auprès de votre proche avec TPB, vous aurez probablement besoin d’aide. Voici quelques conseils : 
Souvenez vous que les comportements de cette personne ne sont pas de votre faute
Puisez dans votre compassion envers lui en gardant à l’esprit que son comportement est probablement une réaction intense à sa souffrance
Prenez soin de vous. De nombreux livres, cahiers d’exercices, Cds, films contiennent des informations qui pourront vous aider à comprendre ce trouble et à prendre soin de vous.
En plus de vous informer sur le TPB et de prendre soin de vous, veillez à vous distraire et à vous relaxer. Il peut s’agir d’une simple promenade, de voir un film drôle, de manger un bon repas, de prendre un bain chaud, de tout ce que vous ferez pour prendre soin de vous et vous sentir bien.
Posez des questions. Il existe beaucoup d’idées reçues sur le TPB.
Souvenez que vos paroles, votre amour, et votre soutien l’aideront énormément à progresser, même si les résultats ne sont pas toujours immédiats.
Toutes les situations décrites ne correspondent pas à toutes les personnes avec trouble de la personnalité borderline. Il suffit d’avoir 5 symptômes sur les 9 pour valider le diagnostic, et les combinaisons de ceux qui en ont entre 5 et 9 sont apparemment infinies. Cette lettre vise juste à vous donner une idée de la souffrance et des pensées que peuvent avoir ceux qui vivent avec un TPB. 
Je suis dans ma deuxième année de TCD. Je n’aurais pas pu écrire une telle lettre il y a un an, mais cela représente pourtant ce que j’avais sur le cœur sans pouvoir le réaliser ou l’exprimer. 
J’ai espoir de vous donner une meilleure idée de ce que vit votre proche, que vous puissiez progresser dans votre compassion et dans votre compréhension vis-à-vis de lui et de vous-même, même si ce n’est pas un long fleuve tranquille. 
Je peux vous dire, de par mon expérience personnelle, que ça vaut le coup de travailler sur cette maladie avec la TCD. L’espoir peut revenir. On peut avoir une vie normale. Vous pourrez découvrir de plus en plus qui est cette personne au fil du temps, si vous n’abandonnez pas. Je vous souhaite la paix. 
Merci de m’avoir lue".


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Comment choisir son psy, 

son thérapeute : 


Un point important ;  on peut noter que certains psychopraticiens peuvent avoir une formation large en cumulant plusieurs années d'études et en se formant à différentes techniques de psychothérapie (Entre le Master  et les formations supp, pas loin de 8 années après le BAC pour ma part et  je continue de me former). En effet, la durée de la formation varie considérablement selon les pays.

Dans de nombreux pays, les psychopraticiens peuvent suivre des formations spécialisées après avoir obtenu un diplôme universitaire de base. Ces formations peuvent durer plusieurs années et couvrir diverses approches thérapeutiques, ce qui leur permet d'acquérir une expertise dans différents domaines, ce qui est mon cas.

En revanche, les psychologues suivent généralement un cursus universitaire en psychologie qui dure 5 ans. Ils abordent eux aussi différents domaines en psychologie, allant de la psychologie clinique à la psychologie du développement en passant par la psychologie sociale, entre autres. Eux aussi étudient la psychopathologie font de la méthodologie et de l'histoire de la psychologie.

Il est vrai que la durée des études ne mesure pas toujours la qualité ou l'expertise d'un professionnel de la santé mentale. La formation continue, l'expérience clinique, ainsi que l'engagement à se tenir informé des avancées dans le domaine sont également essentiels pour devenir un thérapeute compétent et efficace.

Lorsque l'on cherche un professionnel de la santé mentale, il est important de regarder au-delà de leur formation initiale et de prendre en compte l'expérience, les qualifications supplémentaires, les accréditations et les spécialisations. Parler avec le praticien, poser des questions sur sa pratique, son approche thérapeutique et sa vision de la thérapie peut donner une meilleure idée de ses compétences et de sa capacité à vous accompagner.

Je rencontre trop de personnes n'étant pas soutenues par une alliance thérapeutique robuste, une orientation adéquate et un cadre approprié.

N'hésitez pas à faire des recherches approfondies et à consulter plusieurs professionnels avant de faire votre choix.

 Trouver le thérapeute qui vous convient le mieux est essentiel pour un travail thérapeutique fructueux et positif.


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Perspective de la thérapie 

narrative  : l'accompagnement comme travail d'équipe.

L'approche narrative, développée par Michael White et David Epston, considère que l'identité d'un individu est façonnée par ses relations et les histoires racontées à son sujet. 


Elle propose une déconstruction des relations de pouvoir qui peuvent enfermer l'individu face à son problème, puis la reconstruction d'histoires alternatives qui permettent aux individus de se reconnecter avec leurs rêves et aspirations. L'approche narrative met l'accent sur la recherche des ressources cachées de l'individu, celles qui n'ont pas été prises en compte dans l'histoire dominante.

Les principes clés de l'approche narrative incluent la conception de la vie comme étant construite à travers des récits sociaux, l'importance des histoires racontées à propos de soi pour façonner l'identité, l'externalisation du problème pour le considérer comme extérieur à la personne, l'expertise du client au cœur de la relation thérapeutique, et une approche collaborative de la conversation narrative.

L'approche narrative a été appliquée initialement dans le domaine de la thérapie familiale, mais s'est étendue au traitement des traumatismes, des désordres alimentaires, de la schizophrénie, des dépendances, du deuil, de la violence conjugale, et d'autres domaines. 
Elle est également utilisée dans le coaching en entreprise, le travail social, l'éducation, et d'autres métiers liés à l'accompagnement.


L'approche narrative est considérée comme une démarche vers un renouveau identitaire, permettant aux individus de se libérer des histoires restrictives et de construire de nouvelles narrations plus aidantes pour leur développement pour leur bien-être et leur sérénité.

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La Narrative, une manière de prendre conscience de la lumière que l'on ne percevait pas...

la lumière la plus importante est souvent celle invisible à des yeux non avertis. 

Nous pourrions nous référer à la lumière "intérieure", celle de la conscience, de la compréhension, de la connaissance. Celle qui peut éclairer notre esprit et nous permettre de percevoir des vérités plus profondes qui ne sont pas toujours évidentes à première vue.

C'est là une métaphore philosophique suggérant que certaines choses les plus importantes dans la vie ne sont pas toujours évidentes ou visibles extérieurement. Par exemple, les émotions, les pensées profondes, la sagesse intérieure peuvent être considérées comme une "lumière" importante qui peut ne pas être immédiatement perçue.

En narrative, il nous importe de faire apparaitre les "exceptions" à la narration dramatique dans laquelle est coincée la personne. Quand nous évoquons la lumière invisible, nous parlons de ces exceptions. C'est précisément dans ces "exceptions" que tout un monde de forces de caractère, de compétences se cachent !

Aurélie Dugué - Psy 49


En consultation on aborde 

souvent la notion de "norme":

 de quoi s'agit-il exactement ?



La normalisation, en sociologie, désigne le processus social par lequel des idées et des comportements sont perçus comme "normaux" dans la vie quotidienne. Cela englobe divers comportements humains qui sont considérés comme faisant partie de la normalité, comme pleurer lors de la perte d'un être cher, éviter le danger, ou s'abstenir d'actes considérés comme inacceptables, tels que l'anthropophagie (manger de la chair humaine).

 Michel Foucault a étudié ce concept de normalisation, notamment dans son ouvrage "Surveiller et punir", en se concentrant sur le pouvoir de surveillance. Selon lui, la normalisation repose sur la construction d'une norme comportementale idéalisée, à laquelle les individus sont incités à se conformer. Ceux qui s'y conforment sont récompensés, tandis que ceux qui s'en écartent sont sanctionnés.
La normalisation s'inscrit dans une stratégie de contrôle social maximale avec un coût minimal de force, ce que Foucault appelle le "pouvoir disciplinaire". Ce pouvoir disciplinaire s'est développé au XIXe siècle et a été largement utilisé dans divers domaines tels que les casernes militaires, les hôpitaux, les écoles, les usines, les bureaux,  via également l'église, devenant ainsi un élément central de la structure sociale des sociétés modernes.

Mais comment ce pouvoir s’active t il ? Comment colonise t il l'esprit des personnes?


L'influence sociale, également appelée pression sociale, se réfère à l'influence exercée par un individu ou un groupe (un famille par ex) sur les attitudes et comportements des autres. Émile Durkheim, sociologue, a souligné cette influence du social sur l'individu. Elle entraîne des modifications de comportement, d'attitudes, de croyances ou d'opinions suite à l'interaction avec autrui. Différents types d'influences sociales sont identifiés, tels que le conformisme, l'innovation et la soumission à l'autorité. Les normes sociales jouent un rôle crucial dans cette influence, prescrivant les comportements acceptables dans la société. Ces normes sont influencées par la culture et peuvent varier selon les pays. Elles régulent divers aspects de la vie quotidienne et peuvent être influencées par le statut social et le genre. Les individus calquent souvent leur comportement sur les normes établies, surtout dans des situations moins familières. L'influence de la dite norme est subtile, les personnes ne s'en rendent même pas compte.... Nous sommes tous entourés "d'agents" de la norme, chacun d'entre nous peut l'être à un certain endroit de lui même. Très simplement un "agent" de la norme est qq'un qui soutient celle-ci l'applique et la fait appliquer par son entourage en la valorisant ou en limitant sa considération à ceux qui l'applique. Nous reviendrons dessus dans un prochain article.



La théorie du processus de normalisation, utilisée en sociologie médicale et dans les études des sciences et technologies, permet de comprendre comment de nouvelles manières de penser, de travailler et de s'organiser sont intégrées dans la vie quotidienne.

Dans la société moderne, de nombreux facteurs peuvent influencer le comportement des individus, tels que les influences sociales, l'humeur et les affects, le développement des enfants et les "rôles modèles". Les comportements jugés normaux ont évolué au fil du temps, par exemple, l'acceptation sociale de l'homosexualité a changé positivement au cours du XXe siècle.

En résumé, la normalisation est un processus social qui façonne ce qui est considéré comme normal dans la vie quotidienne, et Michel Foucault l'a étudié dans le contexte du pouvoir disciplinaire et de la surveillance. La théorie du processus de normalisation permet de comprendre comment de nouvelles idées et comportements sont intégrés dans la société.

Lorsque l'on comprend les mécanismes normatifs par lesquels on est recrutés, on peut décider consciemment si l'on est ok ou pas pour y souscrire. Dans le cas où l'on comprend que l'on s'est soumis à un discours avec lequel nous ne sommes pas d'accord, il est alors plus aisé  de faire un pas de côté vis à vis de ce themata limitant.

Il paraît donc évident que la "norme" en elle même n'est ni bonne ni mauvaise. Néanmoins elle peut générer un sentiment d'insuffisance chez les personnes, lorsqu'au fond, elles ne sont pas d'accord avec celle-ci. 

Rendre visible l'activité des discours et des normes en thérapie permet de mettre la lumière sur des processus limitants et de redevenir auteur de son expérience.


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Organisation de la réalité en 

thérapie narrative 


Les postulats de la thérapie narrative peuvent être résumés comme suit :

Les réalités sont des constructions sociales... Tout ce qui est perçu comme "existant" ou comme une "réalité" est déterminé par la façon dont les individus construisent et interprètent cette existence. Cette idée est enracinée dans le constructionnisme social, notamment avec Gergen (2006) parmi ses partisans. "L'idée de base du constructionnisme social semble simple, mais elle est profonde. Tout ce que nous croyons être réel est socialement construit. Plus précisément, rien n'est vrai tant que les individus ne conviennent pas que cela est vrai."

La réalité est construite à travers le langage. Par conséquent, le sens précis de chaque mot est toujours quelque peu ambigu et sujet à variation. Ce sens doit toujours être négocié entre deux personnes ou plus. Le changement thérapeutique nécessite inévitablement un nouveau langage et de nouvelles significations pour les croyances, les comportements et les émotions qui semblent poser problème. Je demande très souvent à la personne ce qu’elle entend par telle ou telle expression ou tel ou tel terme...
 
La réalité est organisée et maintenue à travers des histoires. Chaque patient a une histoire sur sa vie, sa famille et sa situation. Lorsque les personnes s'expriment, elles choisissent sélectivement certains éléments pour organiser et structurer différents faits. La thérapie narrative vise à comprendre l'impact de récits partagés, remplis de problèmes. Un récit omniprésent et saturé est celui qui attribue une signification négative aux événements de la vie. Il s'agit d'un fil conducteur tissé tout au long de l'histoire, une série d'événements racontés de manière constamment désobligeante. L'objectif est de travailler ensemble à élaborer de nouvelles histoires qui favorisent de plus grandes possibilités dans leur vie. Ces récits dits alternatifs sont ceux qui attribuent une signification positive aux événements de la vie. Il s'agit d'un fil conducteur tissé dans l'histoire, une série d'événements mis en valeur pour leurs moments exceptionnels.

Il n'y a pas de vérités essentielles. Il existe de nombreuses façons d'interpréter une expérience, mais aucune d'entre elles ne peut être considérée comme "vraie". Ce qui est vrai, c'est la présentation particulière de l'expérience que le patient préfère dans sa singularité et son contexte culturel. Les interprétations préférées diffèrent des interprétations véritables. Les thérapeutes narratifs s'efforcent d'interpréter les situations différemment, orientant ainsi l'individu vers des interprétations préférées qui favorisent la croissance. Ce n’est pas pour autant que nous créons une histoire 
« fausse », il s’agit simplement d'envisager la partie vécue comme "étroite" du réel de la personne, à partir d’un autre point de vue.

La thérapie narrative insiste sur les préoccupations narratives individuelles, la déconstruction sociale des problèmes et des normes de santé, ainsi que la reconnaissance de l'expertise individuelle de chaque patient.


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Le deuil : 

Avant tout, une réorganisation de l’identité : Perspective narrative



Le XXe siècle en Occident a connu un renforcement sans précédent de l’individualisme : l’estime de soi y est devenu une vertu cardinale que les pédagogues, la plupart des psychologues, et bien sûr, les médias, encouragent. Le choix, la liberté, la responsabilité, la propriété se doivent aujourd’hui d’être pensés à partir de l’individu plutôt que de la communauté. La mort n’a pas échappé à ce mouvement de centrage sur l’individu. Par exemple, les rites funéraires ont connu une évolution significative ces quatre-vingts dernières années témoignant du changement de notre rapport à la mort, passant de rituels collectifs à des rituels très individualisés. Ces dernières décennies, la littérature très florissante sur le thème de la mort et du deuil semble avoir enrichi notre connaissance des différentes théories du deuil et élargi nos horizons grâce aux apports historiques, sociologiques ou anthropologiques.
La manière officielle d’envisager le processus de deuil est contenue dans des phrases telles que : « il faut l’oublier », « tourner la page », « aller de l’avant », « dire au revoir » … Ces énoncés suggèrent ce qui fait souffrir dans le deuil : le trop d’appartenance, la difficulté à se détacher, à se libérer de ces liens qui nous font souffrir. Pourtant, la « psychologie populaire » nous apprend au contraire que beaucoup de gens font leur deuil justement en investissant une relation très forte avec la personne décédée. Ce qui les aide, c’est justement le maintien de l’appartenance et non pas sa dissolution. L’approche narrative envisage le processus de deuil comme une occasion de dire « bonjour à nouveau » plutôt qu’une obligation de dire « au revoir ».
Il ne sera donc pas question ici de présenter certaines théorisations du deuil mais plutôt de se demander : (en termes d’appartenance(s)) à quoi nous invitent ces différents discours sur le deuil ? Le but n’est pas non plus de sacrifier un modèle de compréhension ou un autre. Il s’agit plutôt de développer une réflexion autour des possibilités et des limites qu’offrent ces modèles. Comment, en tant que thérapeutes, pouvons-nous engager les personnes qui nous consultent à des conversations qui ouvrent, pour elles, le champ des possibles ? Pour plonger au cœur de cette question des appartenances citons la métaphore de l’identité d’Amin Maalouf (Les identités meurtrières, 1998) : « ce n’est pas une juxtaposition d’appartenances autonomes, ce n’est pas un « patchwork », c’est un dessin sur une peau tendue ; qu’une seule appartenance soit touchée et c’est toute la personne qui vibre ». En d’autres termes, l’identité, produite par les appartenances, fonctionne comme un système et un changement dans une partie fait bouger l’ensemble. Il semble donc qu’un deuil – touchant une relation spécifique – atteint en réalité l’ensemble des appartenances de la personne, son identité.

Discours officiels sur le deuil :

Freud est à l’origine du terme « travail de deuil » ; en quelque sorte il considère le processus de deuil achevé lorsque l’endeuillé est capable de développer une nouvelle réalité cessant d’inclure ce qui a été perdu. Cela signifie également détisser les liens noués avec le défunt. On est là dans une logique de "désappartenance" active puisqu’on « fait » son deuil.
A la suite de Kübler-Ross, de nombreux auteurs ont remanié les différentes phases de deuil qui oscillent entre cinq et sept selon les sources. Sans entrer dans les détails, il est intéressant d’en examiner la dernière étape puisqu’on peut la considérer comme le but à atteindre (si tant est qu’il y en ait un). Dans le vocabulaire de la grande dame des soins palliatifs (rappelons au passage que son modèle a été initialement développé pour les situations de fin de vie), il s’agit de « l’acceptation » dans laquelle on s’attend à ce que l’endeuillé réaménage quotidien et espace psychique. Bowlby (Attachement et perte, 2002) parle de réorganisation et dans d’autres classifications, il est parfois question pour la personne en deuil de « réintégrer sa vie ». Le préfixe « re », suggère le retour à un état antérieur. Certaines personnes qui me consultent savent ce que je pense de la « résilience » portée par B. Cyrulnik – que j’estime par ailleurs -, je suis personnellement recrutée par l’idée selon laquelle les êtres humains ne cessent d’évoluer. Leurs expériences de vie les poussent, encore et toujours, plus « loin ». Qu’ils aillent mieux ou moins bien, il s’agit toujours d’une « évolution ». Je préfère donc l’idée de croissance post traumatique - si choc ou trauma il y a – à l’idée de résilience lors que l’évolution est vécue comme positive.
Ces modèles nous semblent fort utiles lorsqu’ils visent la description d’une certaine expérience. En effet, la considération de ces différentes étapes peut constituer un ensemble de repères pour la personne en deuil et dès lors, s’avérer rassurant et aidant. Mais qu’en est-il lorsque ce n’est pas le cas ? Lorsque ces étapes dictent la conduite à atteindre ? Quand elles deviennent un « il faut » ? Et que penser de ces phases comme révélatrices d’une certaine « norme » ? En tant que professionnels, nous pouvons être amenés à les utiliser pour évaluer le bon déroulement du processus ou, au contraire, lorsque la personne a le sentiment d’être figée à un endroit. Les expressions couramment utilisées lorsque nous sommes confrontés à l’expérience du deuil nous éclairent sur la manière moderne d’envisager le processus « normal ». Parfois « tourner la page » est une expression tout à fait valable pour certains, cela peut être l’occasion rêvée de mettre un point final à une relation vécue comme trop pesante ! Les conversations thérapeutiques l’inviteront à passer d’une situation subie (être envahi de questions auxquelles il n’aura vraisemblablement jamais de réponses) à une situation choisie dans laquelle il est acteur. Parfois, la première tâche à laquelle nous devons nous atteler, en tant que thérapeutes avec la permission des personnes consultant, sera justement de déverrouiller des coffres fermés depuis longtemps… L’idée sera de les inviter à produire de nouveaux récits, en cartographiant l’histoire en changeant de perspective, plus acceptables pour eux.
Les discours officiels à propos du deuil mettent l’accent sur l’oubli, le « passer à autre chose ». Il existe pourtant des discours minoritaires qui proposent des conceptions alternatives autour de la notion de deuil : Les discours populaires. White, apportait du crédit à la « psychologie populaire » (« Folk Psychology », par opposition à la psychologie scientifique, celle des experts) il s’agit de ce qui est dit – dans la rue, au quotidien, par le commun des mortels – sur les relations aux autres et les réponses apportées aux questions existentielles. Plusieurs thèmes sont abordés : rôle de la mémoire, relation au défunt mouvante et évoluante, conservation et transformation de « rituels » effectués avec la personne décédée qui s’aménagent au fil du temps. Ceux-ci semblent plus proches de l’idée de la préservation du lien que de sa dissolution, malgré la mort.
L’approche narrative propose d’élaborer des équipes de vie : White (2005) envisage nos diverses appartenances comme des affiliations à différentes équipes de vie : celle de notre famille, de notre travail, nos loisirs, notre voisinage, etc. En tant que « responsable d’équipe », nous serions ainsi en charge de gérer notre équipe et ses membres : ajouter ou retirer des personnes, confier plus de responsabilités à certaines, leur conférer un autre rôle… Ainsi, lorsqu’une personne décède, son affiliation à l’équipe n’est pas automatiquement révoquée (ce peut être le cas si c’est le choix du « chef d’équipe »). Nous utilisons cette manière de considérer nos appartenances – mouvantes et aménageables – dans la pratique d’un sociogramme. C’est une façon d’illustrer les personnages de notre vie sociale sans les figer une fois pour toutes, comme une photo prise à un moment donné dont on pourra ensuite remanier le positionnement et la présence des protagonistes. Par exemple, une personne peut dire à quel point ses grands-parents maternels –décédés – ont joué un rôle prédominant dans son enfance et qu’il aurait été injuste de ne pas leur donner une place dans son univers social actuel. Après tout, ce n’est que justice : la relation que nous avons avec un défunt, perdure, elle, tant que nous sommes vivants.
Les conversations co-mémoratives sortent de la vision selon laquelle le deuil serait terminé lorsque la personne endeuillée est capable de retourner à un état antérieur au décès. Il s’agit plutôt de considérer le deuil élaboré comme permettant une intégration créatrice, c’est-à-dire d’utiliser dans le présent les fils de la relation à la personne disparue pour construire la toile du futur. Comme tout processus créatif est unique, ce dernier stade laisse à l’endeuillé une multitude de chemins possibles plutôt qu’une route déjà toute tracée qui prédirait à l’avance l’issue « normale » de son deuil. « Se souvenir est compris comme un processus de co-construction, susceptible de se modifier et se réaménager dans le temps. En effet, si, la mort n’est pas la fin de la relation, alors le champ des possibles est quasi infini !
White (1988, Saying Hello Again) suggère une alternative à la proposition de « faire ses adieux » dans la métaphore de « dire bonjour à nouveau ». Il a constaté que cette dernière soulageait de nombreuses personnes qui avaient « échoué à faire leur deuil » selon leurs propres dires ou ceux des professionnels. Solliciter le souvenir du défunt, le réintégrer dans sa vie actuelle permet de revisiter des territoires d’identité parfois laissés de côté et pourtant très significatifs. Ces conversations invitent notamment le client à se décrire à travers les yeux du défunt et explorer en quoi il a contribué à sa vie, et réciproquement. Elles permettent également d’inviter le défunt à la séance, à travers les dires du client, et d’imaginer ce qu’il dirait à propos de tel ou tel sujet. 

Ajoutons que « l’objectif des professionnels de la relation d’aide devrait être d’assister leurs clients dans la construction des significations : aider à (ré)investir la relation sur un mode qui leur convient, autrement dit de « re-relationner » le deuil. Il ne nous paraît pas non plus opportun d’adopter une posture de maintien de la relation à tout prix dans les processus de deuil. Dans quel cas la « norme » se réinviterait. L’idée reste de se retrouver en situation de choisir des préférences de vie.


Aurélie Dugué - Psychothérapie

 

 

Problématiques adolescentes et infantiles : quand il faut se poser la question de 

l'accompagnement. 


Au cours de cette période de la vie, les enfants s'ouvrent de plus en plus à de nouveaux centres d'intérêt, à des découvertes scolaires et extrascolaires, à des activités intellectuelles, sportives et culturelles. L'apprentissage est désormais prioritaire sur les relations familiales, qui se diversifient et s'étendent au-delà, permettant de nouvelles identifications telles que celles avec les enseignants, les camarades de classe.

Les fonctions intellectuelles telles que l'aisance verbale, le goût du travail et le plaisir de l'effort intellectuel se développent également. Bien que cette période ne soit pas toujours aussi paisible qu'on le pensait, avec l'opposition, la confrontation et les pulsions prépubères plus fréquentes, c'est toujours le moment de reconnaître les effets positifs que ces changements peuvent avoir à la fois sur l'enfant et sur ses proches. 

L'objectif est d'aider l'enfant à traverser cette période avec succès, à comprendre l'importance de la socialisation et de la découverte, à soutenir les parents dans leur investissement auprès de leur enfant. L'enjeu sera donc de reconnaître les signes de souffrance qui peuvent s'installer et conduire à des difficultés majeures dans le futur. L'un des indicateurs est le manque de curiosité, le manque d’intérêt pour la « découverte » et le refoulement de la vie "imaginaire" qui s'expriment par une inhibition du jeu pour les plus jeunes. Inversement, les signes positifs sont le plaisir des jeux et la liberté de l'imagination. 

Il est néanmoins normal que certaines expressions émotionnelles et/ou anxieuses soient présentes. S'il y a un ralentissement du développement, ou si l'anxiété est trop forte pour que l'individu puisse y faire face, alors ces signes doivent être pris en compte. Il est important de souligner la réversibilité des mécanismes de défense : La santé peut être définie par la souplesse des investissements, la variabilité des mécanismes de défense, le renversement des organisations psychologiques, la capacité à trouver du plaisir dans le fonctionnement des opérations mentales, la capacité à s'attacher à de nouvelles tâches, l'intérêt pour les histoires, l'intensité du désir d'apprendre. Il s'agit aussi de tolérer la frustration et d'être capable de négocier avec ses pairs. 
 

Aurélie Dugué - Psychothérapie


Tendance à la sur-élaboration des personnes introverties

 
Certaines personnes ont tendance à ruminer, cette tendance est souvent assortie de l’illusion de pouvoir approfondir la « question », tout en ressentant le processus toxique dans lequel elles sont en train de se laisser entraîner...
 
Pourtant, malgré elles, il y a cette impression de devoir stresser pour qq chose... Mais quoi ? On ne sait pas, mais on stresse. Bon, tout cela à défaut d’être sain nous montre à tout le moins que quelque chose est là... et, que ce quelque chose, semble très important !
 
Mais alors, les personnes introverties ont-elles tendance à sur élaborer ? Oui, bien que les personnes extraverties également peuvent pêcher par sur-élaboration de leurs problématiques : notez bien que je n’ai volontairement pas utilisé le terme
 « problème ».
 
Quelques éléments de réponse :
 
 * Une étude (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6730115/   : pour les anglophones)  a montré que l’on pouvait observer plus d’activité électrique dans les cerveaux de personnes introverties : plus d’infos à traiter car plus d’infos reçues (et probablement Hautement Sensibles, mais pas forcément...).

* En outre : Il est question d’activité électrique mais également des « zones » du cerveau concernées : cortex frontal et aire de Broca : La neuro-imagerie montre un flux sanguin plus intense dans ces zones (concernées par la mémoire, la prise de décision, l’organisation et la résolution de problème : le genre d’activités qui qui demandent de la concentration). L’air de Broca quant à elle est concernée par le langage et par le fait de se parler à soi-même. Qu’est-ce que la sur-élaboration
- entre autres – si ce n’est le fait d’entretenir une discussion sans fin, voire redondante, avec soi même ... ?  

Et alors, à quel point est-ce vraiment nocif de sur-élaborer ?!? 

 
Souvent, cela peut inviter de l’anxiété, cela peut nous enraciner dans différentes émotions et sentiments désagréables :  peur, doute, indécision... Parfois même cela peut nous figer, voire nous fossiliser ! * rires * 
 
Mais ... comme disait feu ma mère : « A toute chose malheur est bon » : n’est-il pas que l’élaboration ouvre la porte à la créativité ? Parfois même, ne pourrait-elle pas nous permettre de gagner du temps... alors même que la plupart nous dirait qu’au contraire nous perdons du temps à « trop réfléchir ». Oui, mais « Pour aller vite il faut aller lentement » : Peut-être vaut-il mieux perdre qq temps à surévaluer une relation avant de prendre la décision de la quitter au lieu d’attendre que la relation dont on a l’intuition qu’elle ne nous fera pas de bien ne nous en fasse effectivement pas, de bien... mais dans 20 ans et pleurer sur les 20 années perdues, oui, mieux vaut avoir l’air d’être « lent » mais au final gagner 20 ans... non ? Ne pas confondre rapidité et précipitation.
 

La sur-élaboration ne nous permet-elle pas de nous rendre expert ds certains domaines ? 

 
Vous l’aurez remarqué je n’utilise plus le néologisme sur-élaboration, mais juste élaboration...Oui, évidemment, tout n’est qu’une question d’é-qui-libre ! Et puis, il n’y a de bonne « dose » que celle qui VOUS convient ! Comment faire pour que notre curseur trouve sa juste voie du milieu ? Et bien, justement venir élaborer la sur-élaboration en thérapie peut être un levier de (di)-solution ! Apprendre à discerner quand je peux/dois céder à ma compétence de 
« traitement profond de l’information » ou quand je dois plutôt la maîtriser.
 
Tout est une question d’ha-bi-tude, l’histoire réside dans comment en créer de nouvelles à partir de l’identification de celles qui ne me mènent pas où je veux ! 
 
 

Aurélie Dugué - Psychothérapie


La haute sensibilité, une obsession ?

Article que vous pouvez retrouver ici : https://deeplysensitive.fr/la-haute-sensibilite-une-obsession/ Le site est par ailleurs une source tout à fait fiable.


"En général, une personne qui découvre sa haute sensibilité va en faire une obsession pendant six mois et passer à autre chose" E. Aron.

Ne trouvez-vous pas qu’Elaine Aron, célèbre spécialiste anglo-saxonne de la sensibilité élevée dit vrai ?
Lorsque vous avez appris et compris que vous étiez hautement sensibles, est-ce que cela n’a pas été une telle révélation à vos yeux, que vous vous êtes mis à faire nombre de recherches, à lire livres et témoignages afin de vous abreuver de tout ce que vous pouviez ? Est-ce que ces nouvelles connaissances que vous avez acquis ne vous ont pas rassurés au point d’en faire une obsession pendant quelques semaines, voire mois ? N’avez-vous pas eu envie de rejoindre des communautés de personnes, qui comme vous ont cette sensibilité exacerbée, parfois trop peu comprise dans notre société ? N’avez-vous pas éprouver ce sentiment presque joyeux de grande libération ? Un grand “ouf”, de vous dire que non, vous n’êtes ni bizarre, ni un alien, ni quoi que ce soit d’autre qu’on vous aurait peut-être dit ?
Personnellement, j’ai bien connu cette période d’immense soulagement de me dire qu’enfin, je comprenais pourquoi j’étais “comme ça”, pourquoi mes émotions étaient si intenses, pourquoi la lumière me faisait si mal aux yeux parfois et pourquoi mon odorat me donnait des hauts le coeur intenses à la moindre odeur désagréable. J’ai enfin compris pourquoi j’avais ce besoin d’avoir du beau autour de moi, pourquoi je semblais voir clair en les gens tandis que les autres ne voyaient rien du tout. J’ai enfin compris pourquoi voir quelqu’un pleurer me faisait pleurer aussi. J’ai enfin TOUT compris. Tout s’est éclairé. Alors comment ne pas penser à ces nouvelles perspectives qui étaient devant moi ? Comment ne pas vouloir en parler, échanger, apprendre encore plus… Sans m’en rendre compte, je pense que j’en ai fait comme une petite obsession dans ma tête, car l’idée d’être “normale”, à ma façon, était devenue obsédante, et par ricochet, ma sensibilité aussi.
Au début, j’ai lu. Beaucoup lu. A chaque lecture, la bibliographie offrant de nouvelles lectures à poursuivre. J’ai fait énormément de recherches : articles, données scientifiques, podcasts avec les spécialistes, témoignages… Je me suis renseignée encore et encore. Ensuite, j’ai voulu regrouper toutes les informations que j’avais pu avoir et les partager avec d’autres personnes sur une même plateforme. C’est pourquoi nous avons créé le blog avec David. Lui voulait partager ses expériences personnelles, moi vulgariser mes connaissances tout en proposant des ressources utiles que j’avais mis du temps à connaître.
Aujourd’hui, cette obsession liée à la découverte a disparu, car cela fait plusieurs années que je chemine, mais je reste passionnée par ce sujet qu’est la haute sensibilité, les études en cours et tout ce que nous avons encore à apprendre sur le fonctionnement de notre corps, nous personnes à la sensibilité élevée. L’être et le corps humain n’ont pas fini de livrer leurs secrets !
Et vous, avez-vous fait de la haute sensibilité une obsession lors de votre découverte de celle-ci?? N’hésitez pas à partager votre expérience et la manière dont vous abordiez tout ça au début."


Aurélie Dugué - Psychothérapie

Pour être soi...

"Pour être soi, il faut peut être accepter de mourir à certaines choses, de quitter une première manière d'être au monde, de se délester de poids inutiles. Mourir à soi pour renaître et ressusciter encore plus proche de se propre de sa propre vérité (...) N'hésitez pas à trahir si c'est pour découvrir, révéler, accéder à ce qui est sacré en vous, et chez les autres ; Soyez attentifs à votre dignité et à celle des autres."

Cf. Ces Trahisons qui nous Libèrent, Nicole Prieur

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Anxiété : "La maladie des inquiétudes"

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Comment décrit on habituellement l'anxiété ?

   

 On a coutume de dire qu'il s'agit d'un mécanisme de défense. Elle est donc bien l'effet d'un processus dont elle procède, est elle bien une conséquence, non une cause. 

 C'est un mécanisme de vigilance nous permettant de réagir à une menace, une peur, une agression, une culpabilité, etc. Jusque là, tout va bien, c'est plutôt une alliée présentée comme ça. 

 Parfois, le mécanisme peut  "s'emballer", avoir pour autres effets des troubles anxieux de tous ordres (TAG, attaques de panique, etc), et peut s'installer de façon assez pérenne dans votre quotidien. 

   

Quelles sont les manifestations de l'anxiété ?

   

 Cela va du petit inconfort psychologique à la souffrance physique via une multitude de stades douloureux psychiquement et/ou physiquement. 

 Néanmoins, certains ressentis sont assez caractéristiques dès lors qu'ils deviennent récurrents et envahissants :  inquiétude, irritabilité, sensation diffuse de culpabilité non identifiée, sensation d’oppression, difficultés à respirer, vertiges, palpitation, sensations de brûlure dans la poitrine, sueurs froides, nausées, transpiration excessive, tristesse non identifiée, insomnies, sentiment d'être dispersé, fatigué, agité, etc. 

   

 A noter qu'il y a une multitude de formes d'anxiété référencées dans la "Bible" des affections psychologiques j'ai nommé le DSM, je ne citerai que les principaux : 

   

 - Les phobies ; 

 - Le trouble d'anxiété sociale - phobie sociale ; 

 - Le trouble anxieux généralisé ; 

 - Le trouble panique avec ou sans agoraphobie ; 

 - Stress post-traumatique ; 

 - Les troubles obsessionnels compulsifs... 

   

   

Quels sont les processus ayant pour effet l'apparition de symptômes anxieux dans la vie des personnes 

   

 Il y a autant de processus originaux que de personnes sur Terre ! En sus, elle peut être l'effet de multiples facteurs conjugués ! Seule l'externalisation du vécu unique de la personne pourra permettre de remonter la chaîne des effets... 

   

  A noter que l'on présente souvent certains ressentis, par exemple la perte de confiance en soi, comme un "effet" de l'anxiété... alors que l'anxiété peut tout à fait être "l'effet" d'un sentiment de manque de confiance pré-existant... la vieille histoire de l’œuf et de la poule en somme. 

   

Comment dissoudre l'anxiété ?

   

 La thérapie narrative vous invite à raconter l'histoire de l'anxiété qui s'est installée confortablement dans votre vie. Quand, comment a-t-elle fait son apparition, comment s'y est-elle pris pour rester ? Revisiter son histoire permet de considérer différemment le déploiement du problème, petit à petit, le discours à son sujet se modifie, puisqu'il se trouve alimenté par des anecdotes qui avaient été totalement occultées, oubliées. De fait, les interprétations, les conclusions tirées jusqu’à présent se trouvent naturellement modifiées et une compréhension nouvelle peut alors émerger. 

   

 Notre cerveau organise et réorganise les faits et leurs liens de causalité en permanence afin que cela ait du sens pour nous. Le souci... c'est qu'il fait cela à notre insu ! C'est de cette manière qu'une histoire dominante se construit, se fortifie. C'est à la lumière de cette histoire dominante, parfois toxique, que les personnes considèrent leur identité. C'est dans cette histoire que se construisent les processus dans lesquels nous pouvons nous trouver piégés par la suite qui auront pour effet de l'anxiété - entre autres -, quelle que soit la forme que celle-ci prendra. 

   

 Selon le psychologue Yves-Alexandre Thalmann : "la manière dont nous appréhendons les choses détermine davantage notre qualité de vie que les événements eux-mêmes". 

   

 Les conversations thérapeutiques narratives permettent de revisiter l'histoire dite dominante afin de rendre visible les processus actifs dans la vie des personne étant en  contact avec l'anxiété. Ces prises de conscience modifient de facto la relation que l'on a avec le symptôme anxieux. 

   

 "Il y a une multitude de versions possibles prenant appui sur les mêmes faits. Certains points de vue débouchent sur des émotions tristes alors que d'autres contribuent à nous rendre joyeux. Ce que nous choisissons comme point de comparaison est crucial pour notre bonheur..." (Catherine Millard) 

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Aurélie Dugué - Psychothérapie

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La dépendance affective : Relation au besoin de l'autre, au besoin de soi   

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Les effets de la dépendance affective :


Comment sait-on que l'on est en relation avec une dépendance ?
On ressent un inconfort douloureux qui tend à s’inviter lorsque la relation s’absente. L’inconfort, la souffrance, prend la place de la relation elle-même... en quelque sorte.
 
Elle a de nombreux effets sur les autres relations que la personne entretient : ses amis, sa famille, elle même. Bien souvent, elle affecte l’estime de soi en la dégradant et peut affecter l’estime des autres en  donnant un pouvoir démesuré à leurs présences.
 
On observe qu’elle peut être elle-même l’effet d’un sentiment d'insécurité, d'incertitude au sujet de sa propre valeur. Les croyances entretenues à propos de la façon dont on devrait être ou se comporter soi-même, les croyances sur les autres et comment ils devraient se comporter, soutiennent cette relation à la dépendance.
 
Dans l’intimité des consultations on entend des descriptions symptomatiques qui font état d’une grande crainte de vide ressentie lors des moments de solitude, d’une nécessité malaisante pour la personne à faire passer la présence de l’autre avant tout (quitte à se mettre dans des situations compliquées). Cela se manifeste souvent par une injonction à « faire plaisir » parfois tyrannique pour maintenir la présence de l’autre près de soi.
 
 
J’observe également un fort sentiment  "d’impossibilité"  à changer une  « nature »  que l'on croit
struc-tu-re-lle-ment     "dépendante"   avec concomitamment un réel espoir de changement qui fait très peur… Pourtant, le sentiment d'impossibilité n'est pas total, puisque la personne est assise, là, devant moi, et c'est là que réside l'Espoir. Le corps fait état de panique à l’évocation d’une possibilité de changement… et bien d’autres effets peuvent se faire sentir évidemment : anxiété, symptômes dépressifs, angoisses, troubles obsessionnels, désirs contradictoires (désir de sortir d’une relation, désir de maintenir une relation), etc.


Comment s'en sortir ?


La personne, dans la vie de laquelle un tel processus s'active, réussit à faire fi de déséquilibres importants dans ses relations, elle réussit à rester sous emprise de personnes aux comportements passablement maltraitants... Tout n'est donc pas  "raté"  puisqu'il y a effort et réussite à maintenir une espèce d'équilibre relationnel là où l'on pensait échouer totalement ... Il importe d'enquêter sur les compétences mobilisées pour cette mise en œuvre et sur les valeurs et croyances qui soutiennent cette équilibre, si précaire soit-il. 

 
Le premier pas motivant souvent une prise de contact avec un professionnel est le sentiment de subir un état relationnel souffrant et déséquilibré dans l’échange, et, le secret espoir de réactiver sa capacité à choisir ses relations, d’accéder à plus de liberté et d’indépendance.

La relation thérapeutique permet de rendre visible d'autres territoires où ces espoirs et compétences sont vivants, d'autres moments où l'on a pu vivre de façon très connectée aux valeurs qui nous sont chères : ces moments là sont riche d’enseignements sur comment on peut regarder différemment notre relation au problème afin de retrouver la liberté de vivre et faire vivre ses espoirs.

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Aurélie Dugué - Psychothérapie

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Point de vue sur l'Addiction :

Vivre av. un sentiment d'insécurité

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Quels récits de vie concernant les addictions pouvons nous recueillir en consultation ?


 Des récits douloureux qui évoquent le sentiment de perte de choix et d'autonomie, des histoires où la confiance en l'autre et en soi a disparue, des récits dans lesquels les personnes ne se sentent plus connectées à leurs aspirations relationnelles profondes ni à leurs valeurs.

Un émotionnel douloureux et envahissant s'est installé en lieu et place d'une relation à l'autre trop difficile à appréhender.  Le plaisir, tout éphémère et illusoire de la consommation de ce que j’appellerais un substitut relationnel, permet une pause dans l’éreintante gestion des émotions douloureuses, et donne l'illusion d'être à nouveau en relation à l'autre. Conjointement, le sentiment de voir sa vie saturée de solitude et d'abandon grandi.

Comment l'addiction s’installe-t-elle dans une vie ? 


Un dénominateur commun de beaucoup d'histoires semble être le sentiment, le vécu, d'intentions négatives à l'encontre de sa personne. Nous sommes souvent face à des histoires d'enfances dans lesquelles les souvenirs positifs sont peu nombreux et des histoires d'adultes dans lesquelles les incompréhensions, les insuffisances et les conflits mutuels tapissent le vécu relationnel, rendant difficile la possibilité de nourrir des interactions positives faites de réciprocité et de confiance.
L'interaction est nourrie d'un sentiment de danger et d'insécurité, sentiment soutenu par l'histoire dominante construite de la personne. Chaque nouvelle interaction conflictuelle sera analysée à la lumière d'un sentiment d’intentionnalité négative venant de l'autre. L'histoire dominante ne permet plus de se décoller de sa subjectivité envahie par le vécu d'insécurité.
Nous avons tendance à penser que l'enfance relationnelle participe à la construction de l'histoire dominante de l'individu et colore le sentiment du vécu une fois adulte. 

L'appel à consommer un "substitut relationnel" est un effet de l'Addiction. Celui-ci se faisant passer pour une solution en masquant momentanément les émotions négatives et les différents sentiments désagréables, notamment de solitude, émergents dans les relations. En réalité l’Addiction aime que les personnes se replient sur elles-mêmes, l’Addiction n'aime pas la coopération entre individus, ni les relations vivantes, elle préfère le sentiment d’incompréhension et de persécution. 

Comment prendre soin différemment de son relationnel ?


Il y a un paradoxe dans tous les processus souffrants qui emprisonnent les gens. 
Le paradoxe de l'Addiction est que sous couvert de mettre en relation, elle divise.
En thérapie, l'idée sera de revisiter l'histoire dominante afin de déplacer le projecteur sur les événements laissés de côté et permettant une re-narration d'histoires alternatives vivantes, de manière à agrandir son territoire relationnel vers des contrées encore peu visitées de bienveillance et sécurité

Cela commence dans la relation au thérapeute, dans laquelle le jugement est absent et où sont rendues visible les intentions positives du comportement de la personne. L'histoire dominante menant à l'Addiction se trouve enrichie d'autres chapitres, d'autres moments, de nouvelles intentions. 
Le vécu n'étant plus saturé par le problème il est possible de faire vivre ses valeurs et ses espoirs et de choisir les personnes avec qui les partager, il est possible de retrouver le chemin de son histoire de vie préférée et de se trouver libéré de l'activité des processus addictifs.

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Aurélie Dugué - Psychothérapie 


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Aurélie Dugué - Psychothérapie 49