Tendance à la sur-élaboration des personnes introverties
Certaines personnes ont tendance à ruminer, cette tendance est souvent assortie de l’illusion de pouvoir approfondir la « question », tout en ressentant le processus toxique dans lequel elles sont en train de se laisser entraîner...
Pourtant, malgré elles, il y a cette impression de devoir stresser pour qq chose... Mais quoi ? On ne sait pas, mais on stresse. Bon, tout cela à défaut d’être sain nous montre à tout le moins que quelque chose est là... et, que ce quelque chose, semble très important !
Mais alors, les personnes introverties ont-elles tendance à sur élaborer ? Oui, bien que les personnes extraverties également peuvent pêcher par sur-élaboration de leurs problématiques : notez bien que je n’ai volontairement pas utilisé le terme
« problème ».
Quelques éléments de réponse :
* Une étude (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6730115/ : pour les anglophones) a montré que l’on pouvait observer plus d’activité électrique dans les cerveaux de personnes introverties : plus d’infos à traiter car plus d’infos reçues (et probablement Hautement Sensibles, mais pas forcément...).
* En outre : Il est question d’activité électrique mais également des « zones » du cerveau concernées : cortex frontal et aire de Broca : La neuro-imagerie montre un flux sanguin plus intense dans ces zones (concernées par la mémoire, la prise de décision, l’organisation et la résolution de problème : le genre d’activités qui qui demandent de la concentration). L’air de Broca quant à elle est concernée par le langage et par le fait de se parler à soi-même. Qu’est-ce que la sur-élaboration
- entre autres – si ce n’est le fait d’entretenir une discussion sans fin, voire redondante, avec soi même ... ?
Et alors, à quel point est-ce vraiment nocif de sur-élaborer ?!?
Souvent, cela peut inviter de l’anxiété, cela peut nous enraciner dans différentes émotions et sentiments désagréables : peur, doute, indécision... Parfois même cela peut nous figer, voire nous fossiliser ! * rires *
Mais ... comme disait feu ma mère : « A toute chose malheur est bon » : n’est-il pas que l’élaboration ouvre la porte à la créativité ? Parfois même, ne pourrait-elle pas nous permettre de gagner du temps... alors même que la plupart nous dirait qu’au contraire nous perdons du temps à « trop réfléchir ». Oui, mais « Pour aller vite il faut aller lentement » : Peut-être vaut-il mieux perdre qq temps à surévaluer une relation avant de prendre la décision de la quitter au lieu d’attendre que la relation dont on a l’intuition qu’elle ne nous fera pas de bien ne nous en fasse effectivement pas, de bien... mais dans 20 ans et pleurer sur les 20 années perdues, oui, mieux vaut avoir l’air d’être « lent » mais au final gagner 20 ans... non ? Ne pas confondre rapidité et précipitation.
La sur-élaboration ne nous permet-elle pas de nous rendre expert ds certains domaines ?
Vous l’aurez remarqué je n’utilise plus le néologisme sur-élaboration, mais juste élaboration...Oui, évidemment, tout n’est qu’une question d’é-qui-libre ! Et puis, il n’y a de bonne « dose » que celle qui VOUS convient ! Comment faire pour que notre curseur trouve sa juste voie du milieu ? Et bien, justement venir élaborer la sur-élaboration en thérapie peut être un levier de (di)-solution ! Apprendre à discerner quand je peux/dois céder à ma compétence de
« traitement profond de l’information » ou quand je dois plutôt la maîtriser.
Tout est une question d’ha-bi-tude, l’histoire réside dans comment en créer de nouvelles à partir de l’identification de celles qui ne me mènent pas où je veux !
La haute sensibilité, une obsession ?
Article que vous pouvez retrouver ici : https://deeplysensitive.fr/la-haute-sensibilite-une-obsession/ Le site est par ailleurs une source tout à fait fiable.
"En général, une personne qui découvre sa haute sensibilité va en faire une obsession pendant six mois et passer à autre chose" E. Aron.
Ne trouvez-vous pas qu’Elaine Aron, célèbre spécialiste anglo-saxonne de la sensibilité élevée dit vrai ?
Lorsque vous avez appris et compris que vous étiez hautement sensibles, est-ce que cela n’a pas été une telle révélation à vos yeux, que vous vous êtes mis à faire nombre de recherches, à lire livres et témoignages afin de vous abreuver de tout ce que vous pouviez ? Est-ce que ces nouvelles connaissances que vous avez acquis ne vous ont pas rassurés au point d’en faire une obsession pendant quelques semaines, voire mois ? N’avez-vous pas eu envie de rejoindre des communautés de personnes, qui comme vous ont cette sensibilité exacerbée, parfois trop peu comprise dans notre société ? N’avez-vous pas éprouver ce sentiment presque joyeux de grande libération ? Un grand “ouf”, de vous dire que non, vous n’êtes ni bizarre, ni un alien, ni quoi que ce soit d’autre qu’on vous aurait peut-être dit ?
Personnellement, j’ai bien connu cette période d’immense soulagement de me dire qu’enfin, je comprenais pourquoi j’étais “comme ça”, pourquoi mes émotions étaient si intenses, pourquoi la lumière me faisait si mal aux yeux parfois et pourquoi mon odorat me donnait des hauts le coeur intenses à la moindre odeur désagréable. J’ai enfin compris pourquoi j’avais ce besoin d’avoir du beau autour de moi, pourquoi je semblais voir clair en les gens tandis que les autres ne voyaient rien du tout. J’ai enfin compris pourquoi voir quelqu’un pleurer me faisait pleurer aussi. J’ai enfin TOUT compris. Tout s’est éclairé. Alors comment ne pas penser à ces nouvelles perspectives qui étaient devant moi ? Comment ne pas vouloir en parler, échanger, apprendre encore plus… Sans m’en rendre compte, je pense que j’en ai fait comme une petite obsession dans ma tête, car l’idée d’être “normale”, à ma façon, était devenue obsédante, et par ricochet, ma sensibilité aussi.
Au début, j’ai lu. Beaucoup lu. A chaque lecture, la bibliographie offrant de nouvelles lectures à poursuivre. J’ai fait énormément de recherches : articles, données scientifiques, podcasts avec les spécialistes, témoignages… Je me suis renseignée encore et encore. Ensuite, j’ai voulu regrouper toutes les informations que j’avais pu avoir et les partager avec d’autres personnes sur une même plateforme. C’est pourquoi nous avons créé le blog avec David. Lui voulait partager ses expériences personnelles, moi vulgariser mes connaissances tout en proposant des ressources utiles que j’avais mis du temps à connaître.
Aujourd’hui, cette obsession liée à la découverte a disparu, car cela fait plusieurs années que je chemine, mais je reste passionnée par ce sujet qu’est la haute sensibilité, les études en cours et tout ce que nous avons encore à apprendre sur le fonctionnement de notre corps, nous personnes à la sensibilité élevée. L’être et le corps humain n’ont pas fini de livrer leurs secrets !
Et vous, avez-vous fait de la haute sensibilité une obsession lors de votre découverte de celle-ci?? N’hésitez pas à partager votre expérience et la manière dont vous abordiez tout ça au début."
Pour être soi...
"Pour être soi, il faut peut être accepter de mourir à certaines choses, de quitter une première manière d'être au monde, de se délester de poids inutiles. Mourir à soi pour renaître et ressusciter encore plus proche de se propre de sa propre vérité (...) N'hésitez pas à trahir si c'est pour découvrir, révéler, accéder à ce qui est sacré en vous, et chez les autres ; Soyez attentifs à votre dignité et à celle des autres."
Cf. Ces Trahisons qui nous Libèrent, Nicole Prieur
Anxiété : "La maladie des inquiétudes"
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Comment décrit on habituellement l'anxiété ?
On a coutume de dire qu'il s'agit d'un mécanisme de défense. Elle est donc bien l'effet d'un processus dont elle procède, est elle bien une conséquence, non une cause.
C'est un mécanisme de vigilance nous permettant de réagir à une menace, une peur, une agression, une culpabilité, etc. Jusque là, tout va bien, c'est plutôt une alliée présentée comme ça.
Parfois, le mécanisme peut "s'emballer", avoir pour autres effets des troubles anxieux de tous ordres (TAG, attaques de panique, etc), et peut s'installer de façon assez pérenne dans votre quotidien.
Quelles sont les manifestations de l'anxiété ?
Cela va du petit inconfort psychologique à la souffrance physique via une multitude de stades douloureux psychiquement et/ou physiquement.
Néanmoins, certains ressentis sont assez caractéristiques dès lors qu'ils deviennent récurrents et envahissants : inquiétude, irritabilité, sensation diffuse de culpabilité non identifiée, sensation d’oppression, difficultés à respirer, vertiges, palpitation, sensations de brûlure dans la poitrine, sueurs froides, nausées, transpiration excessive, tristesse non identifiée, insomnies, sentiment d'être dispersé, fatigué, agité, etc.
A noter qu'il y a une multitude de formes d'anxiété référencées dans la "Bible" des affections psychologiques j'ai nommé le DSM, je ne citerai que les principaux :
- Les phobies ;
- Le trouble d'anxiété sociale - phobie sociale ;
- Le trouble anxieux généralisé ;
- Le trouble panique avec ou sans agoraphobie ;
- Stress post-traumatique ;
- Les troubles obsessionnels compulsifs...
Quels sont les processus ayant pour effet l'apparition de symptômes anxieux dans la vie des personnes
Il y a autant de processus originaux que de personnes sur Terre ! En sus, elle peut être l'effet de multiples facteurs conjugués ! Seule l'externalisation du vécu unique de la personne pourra permettre de remonter la chaîne des effets...
A noter que l'on présente souvent certains ressentis, par exemple la perte de confiance en soi, comme un "effet" de l'anxiété... alors que l'anxiété peut tout à fait être "l'effet" d'un sentiment de manque de confiance pré-existant... la vieille histoire de l’œuf et de la poule en somme.
Comment dissoudre l'anxiété ?
La thérapie narrative vous invite à raconter l'histoire de l'anxiété qui s'est installée confortablement dans votre vie. Quand, comment a-t-elle fait son apparition, comment s'y est-elle pris pour rester ? Revisiter son histoire permet de considérer différemment le déploiement du problème, petit à petit, le discours à son sujet se modifie, puisqu'il se trouve alimenté par des anecdotes qui avaient été totalement occultées, oubliées. De fait, les interprétations, les conclusions tirées jusqu’à présent se trouvent naturellement modifiées et une compréhension nouvelle peut alors émerger.
Notre cerveau organise et réorganise les faits et leurs liens de causalité en permanence afin que cela ait du sens pour nous. Le souci... c'est qu'il fait cela à notre insu ! C'est de cette manière qu'une histoire dominante se construit, se fortifie. C'est à la lumière de cette histoire dominante, parfois toxique, que les personnes considèrent leur identité. C'est dans cette histoire que se construisent les processus dans lesquels nous pouvons nous trouver piégés par la suite qui auront pour effet de l'anxiété - entre autres -, quelle que soit la forme que celle-ci prendra.
Selon le psychologue Yves-Alexandre Thalmann : "la manière dont nous appréhendons les choses détermine davantage notre qualité de vie que les événements eux-mêmes".
Les conversations thérapeutiques narratives permettent de revisiter l'histoire dite dominante afin de rendre visible les processus actifs dans la vie des personne étant en contact avec l'anxiété. Ces prises de conscience modifient de facto la relation que l'on a avec le symptôme anxieux.
"Il y a une multitude de versions possibles prenant appui sur les mêmes faits. Certains points de vue débouchent sur des émotions tristes alors que d'autres contribuent à nous rendre joyeux. Ce que nous choisissons comme point de comparaison est crucial pour notre bonheur..." (Catherine Millard)
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aurélie dugué psychothérapie maine et loire
La dépendance affective : Relation au besoin de l'autre, au besoin de soi
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Les effets de la dépendance affective :
Comment sait-on que l'on est en relation avec une dépendance ?
On ressent un inconfort douloureux qui tend à s’inviter lorsque la relation s’absente. L’inconfort, la souffrance, prend la place de la relation elle-même... en quelque sorte.
Elle a de nombreux effets sur les autres relations que la personne entretient : ses amis, sa famille, elle même. Bien souvent, elle affecte l’estime de soi en la dégradant et peut affecter l’estime des autres en donnant un pouvoir démesuré à leurs présences.
On observe qu’elle peut être elle-même l’effet d’un sentiment d'insécurité, d'incertitude au sujet de sa propre valeur. Les croyances entretenues à propos de la façon dont on devrait être ou se comporter soi-même, les croyances sur les autres et comment ils devraient se comporter, soutiennent cette relation à la dépendance.
Dans l’intimité des consultations on entend des descriptions symptomatiques qui font état d’une grande crainte de vide ressentie lors des moments de solitude, d’une nécessité malaisante pour la personne à faire passer la présence de l’autre avant tout (quitte à se mettre dans des situations compliquées). Cela se manifeste souvent par une injonction à « faire plaisir » parfois tyrannique pour maintenir la présence de l’autre près de soi.
J’observe également un fort sentiment "d’impossibilité" à changer une « nature » que l'on croit struc-tu-re-lle-ment "dépendante" avec concomitamment un réel espoir de changement qui fait très peur… Pourtant, le sentiment d'impossibilité n'est pas total, puisque la personne est assise, là, devant moi, et c'est là que réside l'Espoir. Le corps fait état de panique à l’évocation d’une possibilité de changement… et bien d’autres effets peuvent se faire sentir évidemment : anxiété, symptômes dépressifs, angoisses, troubles obsessionnels, désirs contradictoires (désir de sortir d’une relation, désir de maintenir une relation), etc.
Comment s'en sortir ?
La personne, dans la vie de laquelle un tel processus s'active, réussit à faire fi de déséquilibres importants dans ses relations, elle réussit à rester sous emprise de personnes aux comportements passablement maltraitants... Tout n'est donc pas "raté" puisqu'il y a effort et réussite à maintenir une espèce d'équilibre relationnel là où l'on pensait échouer totalement ... Il importe d'enquêter sur les compétences mobilisées pour cette mise en œuvre et sur les valeurs et croyances qui soutiennent cette équilibre, si précaire soit-il.
Le premier pas motivant souvent une prise de contact avec un professionnel est le sentiment de subir un état relationnel souffrant et déséquilibré dans l’échange, et, le secret espoir de réactiver sa capacité à choisir ses relations, d’accéder à plus de liberté et d’indépendance.
La relation thérapeutique permet de rendre visible d'autres territoires où ces espoirs et compétences sont vivants, d'autres moments où l'on a pu vivre de façon très connectée aux valeurs qui nous sont chères : ces moments là sont riche d’enseignements sur comment on peut regarder différemment notre relation au problème afin de retrouver la liberté de vivre et faire vivre ses espoirs.
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aurélie dugué psychothérapie maine et loire
Un point de vue sur l'Addiction :
Vivre avec un sentiment d'insécurité
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Quels récits de vie concernant les addictions pouvons nous recueillir en consultation ?
Des récits douloureux qui évoquent le sentiment de perte de choix et d'autonomie, des histoires où la confiance en l'autre et en soi a disparue, des récits dans lesquels les personnes ne se sentent plus connectées à leurs aspirations relationnelles profondes ni à leurs valeurs.
Un émotionnel douloureux et envahissant s'est installé en lieu et place d'une relation à l'autre trop difficile à appréhender. Le plaisir, tout éphémère et illusoire de la consommation de ce que j’appellerais un substitut relationnel, permet une pause dans l’éreintante gestion des émotions douloureuses, et donne l'illusion d'être à nouveau en relation à l'autre. Conjointement, le sentiment de voir sa vie saturée de solitude et d'abandon grandi.
Comment l'addiction s’installe-t-elle dans une vie ?
Un dénominateur commun de beaucoup d'histoires semble être le sentiment, le vécu, d'intentions négatives à l'encontre de sa personne. Nous sommes souvent face à des histoires d'enfances dans lesquelles les souvenirs positifs sont peu nombreux et des histoires d'adultes dans lesquelles les incompréhensions, les insuffisances et les conflits mutuels tapissent le vécu relationnel, rendant difficile la possibilité de nourrir des interactions positives faites de réciprocité et de confiance.
L'interaction est nourrie d'un sentiment de danger et d'insécurité, sentiment soutenu par l'histoire dominante construite de la personne. Chaque nouvelle interaction conflictuelle sera analysée à la lumière d'un sentiment d’intentionnalité négative venant de l'autre. L'histoire dominante ne permet plus de se décoller de sa subjectivité envahie par le vécu d'insécurité.
Nous avons tendance à penser que l'enfance relationnelle participe à la construction de l'histoire dominante de l'individu et colore le sentiment du vécu une fois adulte.
L'appel à consommer un "substitut relationnel" est un effet de l'Addiction. Celui-ci se faisant passer pour une solution en masquant momentanément les émotions négatives et les différents sentiments désagréables, notamment de solitude, émergents dans les relations. En réalité l’Addiction aime que les personnes se replient sur elles-mêmes, l’Addiction n'aime pas la coopération entre individus, ni les relations vivantes, elle préfère le sentiment d’incompréhension et de persécution.
Comment prendre soin différemment de son relationnel ?
Il y a un paradoxe dans tous les processus souffrants qui emprisonnent les gens.
Le paradoxe de l'Addiction est que sous couvert de mettre en relation, elle divise.
En thérapie, l'idée sera de revisiter l'histoire dominante afin de déplacer le projecteur sur les événements laissés de côté et permettant une re-narration d'histoires alternatives vivantes, de manière à agrandir son territoire relationnel vers des contrées encore peu visitées de bienveillance et sécurité
Cela commence dans la relation au thérapeute, dans laquelle le jugement est absent et où sont rendues visible les intentions positives du comportement de la personne. L'histoire dominante menant à l'Addiction se trouve enrichie d'autres chapitres, d'autres moments, de nouvelles intentions.
Le vécu n'étant plus saturé par le problème il est possible de faire vivre ses valeurs et ses espoirs et de choisir les personnes avec qui les partager, il est possible de retrouver le chemin de son histoire de vie préférée et de se trouver libéré de l'activité des processus addictifs.